Syndrome : le confinement en 19 tracks

Pour faire face au confinement qui dure, on a lancé une série de playlists avec une tripotée d’artistes et acteurs de la culture à Bordeaux. Chacun d’entre eux nous proposent pendant la période 19 morceaux histoire d’ambiancer nos journées. Après Insomni ClubBanzaï Labl’IBOATLarozeLa TenchaBordeaux RockSUPER DaronneL’AstrodømeWL Crew, Hirschmann, L’Orangeade et SoliFest, au tour du duo Syndrome de nous avoir confectionné une sélection sur-mesure. Résidents à l’IBOAT, Hugo et Gabriel explorent un versant bien singulier des musiques électroniques, résolument hybride, puisant autant dans les musiques rapides (de la fast techno danoise à la drum’n’bass breakée) que dans la culture post-club, le jazz et d’autres expérimentations sonores.
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Iglooghost — Steel Mog

« Un morceau à la vitesse folle et plein d’énergie, qui mêle habilement footwork, jungle et post-internet. C’est une véritable poussée d’adrénaline qui représente bien l’essence des soirées Syndrome. »

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Burial — Near Dark

« Le noir, la pluie, l’émotion, tout ce qui caractérise le travail de William Bevan est présent dans ce titre. Les albums Untrue et Burial de ce dernier ont joué un rôle central dans notre culture musicale et nous ont influencés comme beaucoup d’autres producteurs. »

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Laylow — Bionic

« Introduction de l’album Digitaova, on aime beaucoup ce morceau du début à la fin avec son rythme coupé décalé et ce refrain robotique futuriste. Cette prod samplée à partir du morceau 505 des Arctic Monkeys est tellement intéressante tant elle a su garder l’esprit sensuel du matériau d’origine. Laylow est un artiste qui nous met à terre à chaque sortie de projet, son amour pour le digital et sa vision de notre ère est similaire à la nôtre Par exemple avec cette résidence on est devenus touche à tout, pour le développement de l’identité artistique notamment. Ça se ressent aussi dans notre manière de produire de la musique, on a tout appris sur internet. Si on devait choisir d’autres morceaux de lui (parce qu’on a pas mal hésité) ce serait « Vent de l’Est » de son projet Raw Z ou « Dehors Dans La Night » de son dernier album Trinity. (Le morceau « Digitalova » aussi pour ce synthé magnifique à 2:14) »

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Varg — Euros & Euros & Euros

« Ce morceau est magnifique, reposant, hypnotique. L’émotion qui en ressort est immense et est poussée par la qualité de production de Varg, dans la lignée de cette vision de la musique liée une dimension digitale. Ce producteur pour nous représente bien cette ère où tout le monde ose expérimenter et détourner par exemple Instagram à des fins artistiques. On se souviendra de ce live sur internet où il samplait directement des archives de ses stories qu’il mettait dans des pédales d’effet. »

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Croatian Amor — No Sex Club (Man)

« Tiré de l’album Love Means Taking Action, ce morceau de Loke Rahbek est rempli d’émotion et son piano découpé et hésitant donne facilement les frissons. »

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Djrum — Showreel pt.3

« Selon nous ce morceau a su asseoir la suprématie de Djrum sur la quasi totalité des producteurs de musique électronique (ou même en général). Commençant par une phase ambient magnifique pour dériver lentement vers le gabber puis la jungle sous stéroïdes pour enfin s’évaporer dans les envolées de piano faites dans le salon de Djrum. C’est un producteur que l’on suit depuis un moment, on se souvient de ces tracks comme « Saint Martin », « Plantain » ou « Untitled 9 » sur Illian Tape. »

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Minais B — As The River At Its Source

« Dans ce voyage onirique de 16 minutes, Minais B, aussi connu pour faire partie du trio danois KhalilH2OP, mêle habilement textures aquatiques et monologues pour une véritable plongée dans la musique expérimentale si propre à Copenhague. Ce morceau nous est très cher, puisqu’il nous rappelle un séjour incroyable durant l’été 2017 à Copenhague, à notre retour du Berlin Atonal. s/o Manège. »

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Mehen – Skin Confessions (Straight Binary Version)

« Ce morceau est tellement puissant tant sa dynamique est intense, létal sur le dancefloor. Il représente pour nous un grand nombre de souvenirs liés à la résidence Syndrome. Précisément notre deuxième soirée il y a presque un an où nous avions invité Mama Snake et Rune Bagge, deux représentant de la scène Fast Techno danoise. Pendant cette soirée on a joué notre premier live, on a rencontré des personnes formidables. »

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King Krule — Out Getting Ribs

« D’abord publié sous son ancien alias Zoo Kid, ce titre est un véritable rush d’émotions, caractérisé par cette voix éraillée et cette guitare rêveuse qui caractérisent si bien King Krule. Son album 6ft beneath the moon doit être écouté au moins une fois par semaine, pour la santé. »

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Sub Luna City — Hot Lead

« Ce morceau très court nous montre une panoplie de rythmiques différentes et est poussé par la voix joyeuse de King Krule (pour une fois) entouré des artistes Rago Foot et Jadasea. »

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Archy Marshall — Swell

« Dernier de notre trilogie sur le même producteur, ce morceau illustre parfaitement un moment léger de la journée, départ vers point de chute, soleil et vent doux, mettez vous sur votre balcon. Il nous tenait vraiment à cœur de vous présenter une partie des projets de cet artiste extrêmement prolifique qui est pour nous une très grande inspiration, aussi bien dans les univers qu’il parvient à créer que son aise à développer une multitude de projets. »

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Headless Horseman — The Day She Vanished

« Une preuve parmi tant d’autres qu’on peut faire de la techno intelligente. Dans ce morceau brut aux mélodies froides, c’est une véritable balade qui nous est proposée par Headless Horseman, un producteur et DJ que nous affectionnons tout particulièrement. »

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Yussef Kamaal — Strings Of Light live at Jazz Cafe, London 09/09/16

« L’incroyable talent de Yussef Dayes et Kamaal Williams s’exprime dans ce morceau, un véritable échange entre les instruments, comme un dialogue qui rappelle l’élément principal de tout morceau réussi : l’équilibre. Cette version live nous montre le meilleur départ de morceau possible : le synthé entre, puis un roulement de tambour sourd gronde, les toniques sont soulignées par la caisse clair ; début de riff de batterie propre à l’énergie jazz fusion, break, doublement du bpm, quelques cris, basse : le morceau est parti et vous emmène en balade pendant 12 minutes où les instruments jonglent et dansent intensément. On vous conseille d’aller voir les projets de Yussef Dayes et Kamaal Wiliams, ainsi que ceux de leurs amis proches et formidables musiciens Mansur Brown, Alpha Mist, Rocco Paladino pour ne citer qu’eux. »

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Lokey — Slowdown

« Une pépite venue tout droit du Danemark, avec une introduction magnifique qui laisse progressivement place à des drums saturées avec finesse, on ne s’en lasse jamais. »

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Jóhann Jóhannsson — Flight From The City

« Tiré de l’incroyable album Orphée, la bande originale du film Flight from the city de Clare Langan, ce morceau intense et puissant caractérise si bien le talent du compositeur islandais, qui nous a malheureusement quitté il y a deux ans. On vous conseil de lui prêter un peu de votre temps en écoutant tout l’album ainsi que celui du film Premier Contact, un des meilleurs films SF de notre temps. »

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Hiroshi Yoshimura — View From My Window

« Une pépite du célèbre compositeur japonais, qui a toujours eu un don pour l’expérimentation et qui était décidément bien en avance sur son temps et termes de sonorités. »

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Crystallmess — Just Because It’s A Funeral Doesn’t Mean We Can’t Rave

« Un morceau mêlant habilement mélodies tristes et turnup techno. Tout ce qu’on recherche à exprimer par les soirées Syndrome, une expérimentation commune du clubbing. »

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Homemade Weapons — Hawkeye

« Une explosion d’amen breaks pour cet incroyable banger DnB. C’est un véritable finisher pour les closings des Syndrome. »

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Rune Bagge — Five Elements

Pour nous le meilleur morceau du danois, un équilibre parfait entre mélodies texturées et drums affinées. Sa vitesse, son élan nous donne tout de suite envie d’aller dans son sens, plus vite et plus intense encore. Ce morceau marque aussi sa première sortie sur le célèbre label suédois Northern Electronics, piloté par Varg et Anthony Linell. »

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Bonus : M.D. James — Summer’s End

« Sorti sur Astral plane recordings, ce morceau est magnifique et nous plonge directement dans une paix et une sérénité très fortes. Le piano danse avec le saxophone dans cette balade à la fois nostalgique – avec cette force de nous rappeler certains endroits, ou certains contextes – et joyeuse car significative d’un nouveau départ. Un dernier regard en arrière se pose sur ses paysages d’antan, le sourire légèrement brisé mais prêt à partir ailleurs, en confiance. »

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