Retour de notre rédaction sur 50 albums ou EPs qui ont marqué et rythmé selon nous la scène musicale à Bordeaux en 2022. Entre rock indé, techno, synthpop, cloud rap, breakbeat, reggaeton, trance downtempo, trap, indus, 2 step, folk… Le témoignage d’une vitalité artistique locale qui ne se dément pas.
Rédaction : Salomé Costagliola, Marjolaine Bérisset, Clément Bouillé, William Millaud & Laurent Bigarella
Animalmore — Fade, Out
On peut dire que la fratrie des Palis est talentueuse, entre Rémi – Animalmore – et Thoineau – TH da Freak. Fade, Out, c’est donc la dernière aventure musicale en solo de ce one-man-band bordelais. Entre l’indie rock et ambiance saturé des sixties, les riffs de guitares et les basses saturées viennent enveloppé l’EP d’un aspect rétro décharné assez jouissif. On y retrouve des influences très british, entre The Strokes, The Libertines ou Arctic Monkeys. Le projet est enregistré «maison» ce qui y ajoute un aspect do it yourself loin du désagréable.
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AD†AM — NAKED with FRIENDS
Pour clôturer l’année où l’on aura définitivement (on l’espère) retrouvé le chemin des clubs et des fêtes libres, AD†AM du crew bordelais Marée Basse a lâché un EP de trois titres ; Naked, composé d’un morceau et de deux remixes de celui-ci. Un titre techno ravageur de cinq minutes trente qui devrait retourner plus d’un dancefloor dans les mois à venir, laissant présager une année 2023 sous les meilleurs auspices.
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Ariane Bonzini — Pitch
Ariane Bonzini fait parti des artistes proactifs·ves de cette année 2022, avec cet album de huit titres aux allures de synthpop électronique. À la différence de son EP Couleurs, l’album Pitch en est le résumé plus sombre. Les instrumentales sont davantage mélancoliques et la voix singulière et reconnaissable de l’artiste déclame des textes plus tristes. Bien que la tonalité de cette dernière garde cet aspect robotique, mécanique, le fond est en contraste profond et dépeint des émotions humaines complexes. « J’ai un coeur de pierre, pas beaucoup de sentiment. Je vais tout lui donner, puis repartir en silence. ». Ariane Bonzini parvient à un équilibre peu ordinaire entre fond et forme.
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Baboune — Vert de gris / Mauve / Orange / Rose
Le rappeur bordelais Baboune a posé cette année quatre EP lors d’une série colorée qui comprend Mauve, Orange, Vert de Gris et Rose. Une chose est sûre, c’est que ces projet majoritairement cloud rap incluent de belles mélodies entre lo-fi et trap, voix posée, samples bien placés et envolées lyriques. Les mélodies sur fond de voix féminine rappellent un r’n’b des années 2000 (« No Way », ft. Ysae). D’un point de vue textuel, on retrouve un phrasé sensuel et accrocheur, avec des paroles jouant autant sur l’egotrip que sur les sentiments dévoilés. Cet arc-en-ciel musical ne manque pas d’être empreint d’un rap aussi sombre et profond qu’entrainant et dansant.
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BabySolo 33 — SadBaby Confessions
L’artiste bordelaise aux allures de bratz des années 2000 revient en solo avec le projet Sadbaby Confessions. Après son EP Stress et Paillettes en collaboration avec Bricksy et 3G, elle propulse ici l’auditeur·ice en pleine ère Y2K. Sur fond de synthpop et r’n’b, BabySolo 33 raconte une sortie de l’enfance nostalgique et parfois douloureuse. L’album reste authentique entre sonorités glam et star attitude : les productions rafraîchissantes et dynamiques permettent implicitement à un fond plus sombre de s’exprimer.
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Blackbird Hill — Embers In The Dark
Le duo bordelais présente dans ce dernier album des ambiances syncopées et viscérales. Cheminement maîtrisé entre guitares saturées, batterie éruptive et chant incantatoire, Max et Théo proposent ici un projet aux élans manifestes de rock salvateur. Blackbird Hill signe ici une puissance musicale que les futurs concerts électriques du groupe promettent de transmettre.
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Bouye — Ethotrip 2
Disclaimer : Bouye aka Clément est membre de l’équipe du Type, et accessoirement notre expert rap, auteur avec Sarah de la série Le Type de Rap – dont on vous conseille le visionage de chaque épisode. Clément a même participé à l’écriture de quelques textes de ce même article. Mais ici, c’est une autre personne de l’équipe qui prend la plume pour dire tout le bien qu’il pense de son Ethotrip 2. Forcément, à force d’écrire avec acuité sur une scène rap riche en talent, il fallait bien que Bouye finisse par s’y mettre lui-même. Pas son premier effort, l’EP dévoile la maîtrise rythmique de l’artiste et son goût pour les rimes bien sentis. Un flow propre à lui et des prods bien variées mais toujours pertinentes ; une sortie qui fait du bien au sein du rap jeu local !
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Bricksy & 3G — Tangerine
Duo de beatmaker bordelais faisant parler de lui dans le milieu rap underground depuis quelques années, Bricksy & 3G ont décidé de réunir quelques-uns des rappeurs dont ils sont le plus proches sur une mixtape en leur nom, Tangerine. On y trouve ainsi le rappeur suisse Mairo, de jeunes rappeurs parisiens qui ont le vent en poupe comme La Fève ou l’albigeois H Jeune Crack, mais aussi et surtout la crème de la crème de la nouvelle génération de rappeurs bordelais, avec notamment BabySolo33, Lilguwop, 6pa, Yuri Online, Floki, Le Chamal, ou encore $ouley. Si vous avez envie d’avoir un panorama de cette fameuse nouvelle génération qui pourrait peut-être enfin mettre Bordeaux sur la carte du rap hexagonal, cette mixtape est faite pour vous. Et si vous voulez en savoir plus sur la conception de ce projet, vous pouvez lire notre interview du duo réalisée à l’occasion lors de la release party de Tangerine au Rocher de Palmer.
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Broken District — Broken Bits, Vol. 3
Le label bordelais Broken District montre une nouvelle fois leur élan à l’exploration de nouveaux territoires musicaux. La compilation Brokenbits Vol. 3 est la dernière de leur série mettant en lumière les productions d’artistes affiliés ou proches du label. On y retrouve par exemple Horatio Luna & Nikodimos, Interface Palm, Slowaxx et Thermal (Sevenbeatz x Moody Gliani). Les productions inédites et singulières tournent autour d’influences « deep cuts uptempo, house jazzy, slow trance et acid breakbeat ».
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Cheeko — Miroir miroir
Après avoir fait ses armes au sein du groupe Phases Cachées, avec qui il aura connu un succès d’estime au début des années 2010, Cheeko s’est lancé en solo en 2017 avec l’album L’incroyable voyage de Cheeko au pays des FDP. De retour cette année avec deux EPs qui forment l’album Miroir Miroir (Miroir part.1 est sorti en mars, et la deuxième partie en décembre), le rappeur qui excellait sur du boom-bap a opéré une une véritable mise à jour musicale, avec notamment des sonorités trap, 2 step (sur le orelsanesque « Epilepsie »), et même dansante comme sur le très bon « Gaudí ». Côté lyrics, il se révèle plus intime qu’à l’accoutumée, lui qui évoque notamment une rupture amoureuse sur « Louve » et « Aquarium ». Un des albums que l’on a le plus écouté cette année.
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Courtney & The Wolves — Decade
Courtney & The Wolves est un quatuor issu du label Flippin’ Freaks Record qu’on ne présente plus. Decade, leur dernier album, est une parade dans les années 1990 autour d’influences rock slacker, grunge et indie rock. L’insolence et la nervosité de certains morceaux confirment l’habileté musicale du groupe, avec cet aspect noisy maitrisé (« Dino »). La meute ne se défile pas devant le devoir de cohérence d’un album : chaque titre se suit sans se ressembler, et plonge l’auditeur·ice encore un peu plus loin dans une sorte de trance grunge (« Time »). « Sight » rappelle à la réalité, permet de s’ancrer de nouveau après cette expérience auditive, mais on ne sait pas si ce sera ici ou plusieurs décennies en arrière.
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Djedjotronic et REIN — Transmutation
En attendant la sortie imminente de son propre label, le boss Djedjotronic a signé en mars dernier aux côtés de l’artiste suédoise REIN l’EP Transmutation. Le producteur bordelais, figure iconique de Boysnoize Records, y déploie toute une palette de sonorités indus, diablement mécaniques qu’on verrait résonner parfaitement autant dans une warehouse que dans un univers cinématographique totalement futuriste. Transmutation se paye le luxe de deux remixes et pas des moindres ; d’Unklevon et de Pablo Bozzi.
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Electro Magma — MONSTER
Electro Magma incarne une tour de Babel musicale : non seulement les genres se mélangent, mais les langues aussi. De la rencontre entre la chanteuse et performeuse Chloé et le chanteur et compositeur Firefly nait un EP à l’univers cosmopolite. Rap, trip-hop, musique électronique et classique, mais aussi parfois dub et jazz se mêlent à l’anglais, au français, à l’italien ou à l’espagnol. C’est un drapeau hypnotique, sombre mais aussi fédérateur et quasi révolutionnaire qu’érige le duo à travers ce projet imprégné d’une diversité mondiale. « Imaginez deux horizons musicaux qui fusionnent parfaitement, ajoutez une dose d’expression, des éclats de rêves et un soupçon de passion, vous obtiendrez une musique magmatique entre chaleur et amour noir » expriment-ils.
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Fealdean — Diego Freud
Amateur de punchlines bien senties et de textes profonds ? Ce projet est fait pour vous : Diego Freud, c’est l’œuvre de Fealdean, rappeur en activité depuis 1997, qui a notamment fait parler de lui avec son album Bonobo au début des années 2010, puis plus récemment au sein de Sale & Clean, groupe qu’il forme avec le rappeur Richie Cunning, ainsi que le beatmaker Gizzle Beatz. De retour en solo, on y trouve des morceaux de punchlineur sur des prods West coast comme au sein de Sale & Clean (mention spéciale pour « Rien n’est grave »), mais aussi des morceaux propres à Fealdean, comme la ballade gainsbourienne « Purple », ou encore « Petite parisienne » et son instru électro. Un projet 10 titres à consommer sans modération, un verre de rhum à la main, un cigare dans l’autre, en attendant la sortie de notre interview Le Type de Rap avec Fealdean, prévue pour le début d’année prochaine.
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Grems – Outrages/10PHKO
Après deux ans d’absence, ce n’est pas avec un, mais deux albums (dont un annoncé à la dernière minute) que Grems a décidé de revenir cette année. Un premier appelé Outrages, plutôt sombre, dans lequel le rappeur aujourd’hui installé à Biarritz règle plus ou moins ses comptes avec le rap, les journalistes, ou encore son ex-femme ; et un second appelé 10PHKO, le dixième album de sa carrière, plus lumineux et apaisé, tant dans le choix des prods que dans ses lyrics. Le célèbre graffeur (il a récemment dessiné le troisième maillot des Girondins de Bordeaux) s’y montre à l’apogée de son art, avec notamment des flows à faire pâlir les rappeurs les plus techniques de l’Hexagone. Le tout, sur des prods toujours plus originales, sur lesquelles on peut entendre de la house, du free-jazz, ou encore de la musique brésilienne. Du grand art.
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Hugo Riché — Flash
Le label Flippin’ Freaks Record continue de raviver la braise du feu de la création musicale avec cet EP de l’artiste perpignanais Hugo Riché. Avec son premier album Le Chevalier Gris, il s’était placé dans une lignée cold et bedroom pop. Avec Flash, il propose dans les quatre morceaux qui le compose un timbre de voix décharné et des instrumentales assez trash entre rock, new wave et musique électronique. Côté parole, on y retrouve l’aspect sarcastique et provocateur du premier album. Les mélodies évolutives de « Sangria » et « NOVO » plongent dans une ambiance parfois psychédéliques de fin de eighties.
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IGee — Nous les gens
Après avoir œuvré pendant plusieurs années en solo et en duo avec Deep, avec qui il formait Deep & IGee (et avec qui il rappait sur des prods plutôt classiques), à l’aube de l’année 2020, IGee a décidé de changer de direction artistique, et d’assumer ses influences jusqu’au bout. Résultat ? En collaboration avec le beatmaker Flam, il sortait un premier EP Mirages, dans lequel on pouvait l’entendre rapper sur des prods mélangeant rap et electro, rap et pop, ou encore ou rap et rock. Il a récidivé cette année avec Nous les gens, un EP 8 titres qui s’avère être le prolongement de Mirages, en plus abouti, et plus porté sur les sonorités électro. Ainsi, on y trouve le stromaesque Incroyable, Des cendres et son énergie punk, ou encore Incertain et son refrain entêtant. Des titres dont on a pu discuter dans une interview Le Type de Rap que l’on vous dévoilera très prochainement.
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Keylloggs — Mendaki
Derrière Keylloggs se cache Clément, jeune bordelais de 20 ans à l’origine d’un studio de direction artistique et adepte d’histoires sous forme musicale. En cette fin d’année 2022, il sort son projet Mendaki, un album qui retrace l’étude d’un anthropologue en pleine jungle indonésienne durant les années 1980. On retient notamment l’excellent morceau « Isolated », sorte de trance downtempo chamanique pour lequel l’auteur explique s’être inspiré « de l’énergie que pouvait dégager certains peuples indigènes en rituel. » Le reste de l’album navigue entre lo-fi, jazz et de la musique plus cinématique.
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Khali — Il me ressemble pas non plus
Il faisait déjà partie de notre classement en 2020 et 2021. Khali s’assure une place au chaud dans notre top 2022 en livrant un projet encore plus abouti, Il me ressemble pas non plus. Cette fois-ci, les instrus jouent sur le contraste entre des sonorités électroniques et un piano classique, composées par un panel de beatmakers et producteurs. L’humilité du rappeur nous a transportés, « J’ai pris ma voix la plus gol’-ri pour t’conter comment on vit », avoue Khali dans « ENTRE PALMER ET PARIS ZOO », comme pour rappeler la formule qu’il a façonnée année après année : sa voix et son flow si singuliers, le tout sublimé par des textes poignants, transpirant la sincérité.
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La Prune — BDMS4
Cette année, ce n’est pas un, mais deux nouveaux projets que l’hyperproductif groupe La Prune a sorti, avec BDMS 4 et BDMS ? (pour « Bienvenue Dans Mon Sud »). On y retrouve la même recette que d’habitude : des flows super audacieux de la part d’Endé, et des punchlines incroyables de la part de L’Épicier. Le tout, orchestré par Gizzle Beatz et ses prods trill. À noter que sur le 4, on trouve des featurings avec LK de L’hôtel Moscou, Richie Cuning de Sale & Clean, et Yuri J, qui nous gratifient tous de super couplets. Sans doute pour cela qu’on a préféré le 4 plutôt que celui d’après. Le gardien de la paix n’arrêtera pas la frappe.
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Le Merlu et Nordinomouk — Crache Fer EP
Depuis quelques années maintenant, des groupes comme Griselda (et ses artistes Conway, Benny the Butcher et Westside Gunn) ont su remettre le boom-bap et plus particulièrement le drumless au centre du jeu. Et comme tous·tes les amateur·ices de rap pur et dur, Le Merlu et Nordinomouk se le sont pris en pleine face. Alors, au moment d’enregistrer un EP commun dont ils parlent depuis quelques temps maintenant, quoi de plus naturel que de faire un projet dans cette esthétique musicale ? Résultat, les deux rappeurs, que l’on avait déjà vu collaborer ensemble à plusieurs reprises, ont décidé d’inviter leurs potes (Rackam, Jeune Bran ou encore Bavaz) à venir cracher leurs plus belles flammes sur les prods tantôt sombres et crapuleuses, tantôt joyeuses et entraînantes de Nordinomouk. Un EP qui pue le rap, illustré par de beaux clips signés Aden Gauthier les mettant en scène au marché des Capucins à Bordeaux ou sur la côte landaise.
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Le Type — Après les flammes
On ne pouvait pas réaliser ce classement sans inclure cette compilation que nous avons sorti en plein milieu de l’été 2022, dix jours à peine après les incendies ravageurs ayant touché la Gironde et les Landes, à La Teste-de-Buch et à Landiras. Frappé par l’ampleur du drame, notre équipe a souhaité mettre Le Type au service de cette cause. D’où la réunion de ces 27 artistes girondin·es. 27 morceaux comme autant de témoignage du rôle que les artistes peuvent et doivent jouer face au drame du dérèglement climatique. La compilation caritative a été pensée pour lever des fonds qui ont été redistribué à trois associations du territoire. Elles ont œuvré, à travers leurs actions, à préserver et régénérer la faune et la flore des zones impactées par les feux : LPO Aquitaine (soutien de la faune locale) Child of the sea (événement de sensibilisation sur le thème de la régénération de la forêt), Bassin d’Arcachon Écologie (documentation de la régénérescence de la forêt usagère).
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Luca Ryo — Hôtesse girl
Avec ses titres « Hollywood » et « Truc à oim », Luca Ryo promettait un premier projet oscillant entre R&B, rap, funk, et bossa. Hôtesse girl, son EP paru le 2 décembre dernier, remplit toutes les cases d’un voyage maîtrisé. Entre titres personnels, hit entêtant, paroles tantôt provocatrices ou bienveillantes, le jeune artiste bordelais propose une diversité thématique et musicale rafraîchissante. Les cinq morceaux défilent presque trop vite : de quoi cultiver l’impatience de ses prochaines sorties.
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Luxie — Les Flots
Récompensée en 2021 du Prix du Jury de Sorbonne Live, Luxie continue une carrière musicale pleine de promesses. Avec cet EP de 5 titres, elle mêle français et anglais sur des mélodies douces et équilibrées. Les sonorités dream pop joyeuses et nostalgiques rappellent les univers de Pomme et Lykke Li. Les productions sont planantes mais accessibles : les 5 morceaux se suivent et se complètent, oscillent doucement entre guitare, nappes de synthé et percussions claires. Son single, « iloveyoumybaby », disponible depuis le 4 novembre, était accompagné d’un clip filmé à la VHS réalisé par Emile Henriet.
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Mathilde XO — Hoping the window don’t shatter
Repéré en début d’année dans notre sélection d’artistes émergent·es de la scène locale à suivre, Mathilde XO a partagé au début de l’été son très beau Hoping The Windows Don’t Shatter. Un EP qui explore les territoires de l’ambient depuis Bordeaux – chose assez rare pour le souligner en tant que tel tant ce genre semble intéresser si peu d’artistes localement. Inspiré autant par Tim Hecker que par Malibu, l’artiste Mathilde XO – passé par le Conservatoire Jacques Thibaud à Bordeaux – dévoile avec cette sortie dix très beaux morceaux pensés pour « accompagner des conversations, des pleurs, des couchers de soleil, des balades en forêt, un retour de soirée au petit matin. »
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Maydo — Atlas
Après avoir sorti son EP Binaire en 2019, le rappeur de Talence était de retour cette année avec Atlas (on en avait profité pour faire une interview vidéo avec lui). Un nouvel EP 8 titres sur lequel on trouve des featuring avec Lacraps, Misa et Anys, un rappeur originaire du Maroc. Mixé par Yung Coeur de la 75e session, célèbre collectif parisien dont Maydo est proche, ce nouveau projet montre toutes les facettes de celui qui se faisait appeler Snoupi Dimé à ses débuts : le rappeur qui sait chanter sur « Pressé », le rappeur kickeur sur « Somnifère » et « Comptes », ou encore le rappeur qui sait rapper en arabe et en italien sur « Joutia ». À la prod, on peut notamment entendre un Kerch’, beatmaker faisant partie du duo bordelais Hyperion, particulièrement en forme. Une belle carte de visite.
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Memory Scale — Innerfocus
Juste avant d’enjamber 2022 pour passer à la suite, le discret producteur bordelais Memory Scale a dévoilé Innerfocus, un EP de trois morceaux – dont deux dépassant les 10 minutes. Initialement composé pour une installation vidéo intitulée The Ocean, the Forest and the Moon / Sensory Waves, le premier morceau éponyme de la sortie est un véritable voyage contemplatif au pays des songes, à la fois plongée dans les nuages et les abysses de l’océan. Invitation à la méditation et véritable bande-son new age, Innerfocus est une pièce très singulière au sein du paysage musical bordelais que nous nous devions donc de révéler ici.
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Mohan — Burr!
Depuis quelques années maintenant, le rap a vu émerger une nouvelle mode : le DMV flow. Une façon de rapper particulière, où les rappeurs rappent volontairement un peu trop en avance sur les temps – les obligeant parfois à superposer leurs phrases, ce qui donne l’overlap flow. Toujours à l’affût de nouvelles tendances qui viendraient nourrir sa créativité, Mohan, rappeur actif depuis une dizaine d’années, a décidé d’utiliser ce flow dans son projet Burr!. Mélangé à ses instrus plug, teintées de R’n’B et de synthés de jeux vidéos (des instrus composées par lui-même), le résultat est déconcertant pour les oreilles non averties, plutôt habituées à entendre des flows classiques. Qu’on aime ou pas, on ne peut que souligner la prise de risque, surtout quand elle est aussi bien réalisée que sur ce projet, dont on a pu discuter dans notre interview Le Type de Rap.
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NASTYJOE — Deep Side of Happiness
« Foutez les Arctic Monkeys — période 2008 — dans une pièce remplie de bougies parfumées, et faites rentrer dans la pièce (à tour de rôle) le côté amer de Shame, le romantisme de Fontaines DC, la raideur d’Idles. […] Vous obtiendrez NASTYJOE ». Le côté profond du bonheur semble donc résider dans un savant mélange d’influences. Et les 6 titres de cet EP habilement réalisé permettent un cheminement bien mené entres toutes. Dent pour dent, oeil pour oeil dans le son revancheresque à la guitare énervée de « A Tooth for an Eye ». À travers « Discorde, Pt. I », ce sont des arpèges de piano et guitare mélancoliques qui apaisent la colère et le feu du morceau précédent. Ascenseur émotionnel et musical, NASTYJOE dégoupille la grenade dans la partie deux du titre, puis dans le dernier track « Friend ». Un album intense à l’ADN de virtuose.
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Odezenne — 1200 mètres en tout
L’année 2022 s’est ouverte notamment avec 1200 mètres en tout, le cinquième album du trio bordelais Odezenne. On y retrouve encore une fois cette recette qui caractérise le groupe : des mélodies électroniques aventureuses – nourries au synthétiseur -, des textes poignants à l’écriture soignée, aux métaphores finement ficelées et cette envie de nous connecter au vivant, plus que jamais. Un plaisir doux-amer qui s’étend sur une heure d’écoute mélancolique, durant laquelle on s’attardera probablement sur le très poignant « Une danse de mauvais goût » composé avec Mansfield.TYA.
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Opinion, Stoner Bud’s — Earworms
Le jeune trio bordelais Stoner Bud’s s’allie avec le membre du groupe Teeth Hugo Carmouze – Opinion sur l’album – pour produire cinq titres entre noise rock de fin des années 1990 et indie pop plus actuelle. Cette collaboration de passionnés de musique offre une échappée musicale excitante. L’album commence avec la production surexcitée de « Just Get Out Of My Way, You’re All The Same ». Puis les guitares s’envolent sur « Nuts » pour un titre garage punk et réatterrissent deux titres plus loin, sur « Jam Eleven »une ballade indie rock qui clôt une étourdissante collaboration.
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Pierre Gisèle — Distorsion
Pierre Gisèle est un ovni musical. Chanteuse du groupe Teeth, elle sort en solo cet album qui semble sublimer un enfant intérieur joueur. Distorsion s’éloigne des adultes trop sérieux et décompense une insoutenable envie de liberté. Moqueries, sarcasme et cynisme autour de l’État et de notre société, la chanteuse oscille entre chant et spoken words sur des instrumentales indies, psychédéliques et bucoliques. Le morceau en collaboration avec Teeth nous rapproche d’un « Inbetween days » de The Cure, et joue de paroles décalées entre comptines et dépression.
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Rackam — LEL
« Couper les ponts avec le game, créer son propre jeu dans lequel y’aura pas de règles » lâche Rackam dans le titre « Les herbes folles ». Une punchline qui résume plutôt bien l’EP du rappeur bordelais, que l’on a interviewé pour notre série Le Type de Rap : les genres musicaux (rap, électro, pop) et les thèmes chers à celui qui a fait les beaux-art s’y entrecroisent, lui qui explore notamment sa fascination pour le genre post-apocalyptique depuis l’époque de son groupe, L’armée des morts. Résultat ? Un projet 4 titres, dans lequel le rappeur/graffeur/réalisateur de films (il a notamment co-réalisé le film Wakanda) parle du syndrome de Peter Pan, d’être né l’année de l’explosion de Tchernobyl, et fait des références au Wu-Tang Clan, avec des flows et des prods que l’on n’a pas l’habitude d’entendre. Un mélange des genres et un parti pris artistique qui ne plaira peut-être pas à tout le monde, mais qui a le mérite d’explorer de nouveaux territoires, et d’enrichir encore un peu plus le rap. Zulu Zwang.
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Roseland — Unsaid Words
Roseland, c’est le projet solo de la bordelaise Émeline Marceau. Son univers prismatique décompose la lumière d’un héritage rock, indie pop et électronique. Dans Unsaid Words, l’artiste nous livre des mélodies modernes, mélancoliques, et intimistes. Bien qu’une certaine universalité se dégage de ces ambiances délicates, l’album fait acte de ce qui ne se dit pas, de ce qui devrait se dire, de ces mots cachés que personne ne prononcent. Pourtant, sa musique y parvient, et exprime à travers d’autres sons un sens aussi évocateur que la parole.
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sds — La Maison du Soleil
Sorti en plein milieu de l’été 2022, le projet d’Étienne aka sds navigue entre musique ambient, techno berlinoise et hardstyle. La Maison du Soleil est un bel EP dévoilé sur le label de la webradio Ola Radio – anciennement basée à Bordeaux : Olga Productions. Premier projet solo de l’artiste, il tire son nom d’une inscription grecque retrouvée dans la maison où il a grandit avec ses deux sœurs. Cette part de mystère se retrouve à l’écoute des délicats morceaux de l’EP et au travers de ce qu’ils évoquent, entre souvenirs d’enfances et esthétiques nouvelles pop.
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Sevenbeatz — Balfigor
Parmi les faits d’armes du producteur et DJ hyperactif Sevenbeatz on retrouve cette sortie sur le label toulousain Egregore. Déjà auteur d’un paquet de sorties sur son propre label Le Ciel Records (avec une série d’edit notamment dont on parle juste en-dessous), l’artiste signe ici 4 morceaux qui investissent un terrain cher au producteur, entre baile funk, dancehall, speed garage et jungle.
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Sevenbeatz — Edits vol. 1, 2 & 3
Cette année donc, Sevenbeatz, âme généreuse, a décidé d’abreuver les clés USB de ses confrères et de ses consœurs avec 3 sorties d’albums d’edit. Au prix symbolique d’un euro, chacune de ces sorties se composent de plusieurs morceaux en mesure d’enflammer un paquet de dancefloors. Des edits d’artistes très divers, entre Rosalia, Justin Timberlake, Tirzah, Bad Bunny et bien d’autres !
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SIZ, Cosmopaark — SIZ x Cosmopaark
Les groupes bordelais SIZ et Cosmopaark se réunissent le temps d’un EP collaboratif sur le label hyperactif Flippin’ Freaks. Qu’on ne s’y méprenne pas, ce X n’oppose en rien les deux groupes sur ce projet. Bien plus qu’une alliance, s’opère dans les six titres de cet EP une véritable fusion. Rock indie et shoegaze en appellent aux années 1980 pour dévoiler riffs électriques aiguës et voix chorales. Le premier titre « You Should Call Your Mum » rappelle les harmonies quasi religieuses des Beatles, sur fond de mélodie libératrice à la Chapterhouse. Le talent et l’ambition de ces musiciens semblent imprégnés du plaisir de créer ensemble. Refrain entêtant pour « I miss you » ou défouloir électrique pour « F*** the Olders » SIZ et Cosmopaark incarnent leur projet autant qu’ils ne le portent.
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Skia — Sensible
L’une des étoiles montantes du rap français ? « La meuf avec des lunettes et des cheveux un peu roses qui fait du rap » a sorti en tout début d’année son premier EP en janvier dernier, Sensible. Six morceaux comme autant de mélanges entre textes profonds et introspectifs, des basses puissantes appuyées par un piano rythmé. Signée chez Moonchild Reccords, la jeune néo-aquitaine de 26 ans a déjà une communauté active sur les réseaux sociaux où elle poste de nombreux freestyles notamment.
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Sydney Valette — Home Alone
Sydney Valette signe ici un sixième album éclectique et obscur, issu de la pandémie et des déchirements qui en résultent. Ce tour de force musical offre une variété de genres allant de dark wave à EBM, post punk, rave, italo disco ou ambient. Le confinement semble avoir été une source d’inspiration prolifique pour l’artiste : les nombreuses spirales mélodiques rappellent un climat instable sur fond de guerre froide. La voix grave menaçante de l’artiste ponctue chaque chanson d’une ambiance sombre et incisante, tissant une toile grisante du début à la fin. Invitation à déconstruire une société enfermante, les paroles « destroy, make space, restore » scandée par le chanteur dans « All paradise » font plus que sens.
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Tako Tsubo — Ghost Town
Ce premier EP du duo bordelais indie pop incarne la promesse de reconstruction. Celle de cette ville fantôme, qu’on imagine déserte et anéantie, mais aussi de ce cœur brisé que le groupe incarne dans son nom. Les sept morceaux du projet défilent comme la bande originale d’un film post-apocalyptique : il est question de se sauver loin, mais de tenter de sauver ce qui demeure autour. Entre nappes électroniques oniriques, mélodies cinématographiques et chant viscéral, Tako Tsubo signe un premier EP adroitement réalisé.
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Teeth — Trauma
Le label bordelais Flippin’ Freaks Record, particulièrement bien représenté dans ce classement, a sorti cette année en collaboration avec Safe in the Rain Records et Nothing Is Mine l’album Trauma du groupe indie pop Teeth. « A la frontière entre la poésie beat et la pop music, l’album est arty mais jamais pédant, complexe mais toujours accessible, expérimental et néanmoins musical. » explique le quintet. Les cinq doigts de la main de ce groupe bordelais poussent l’ambition encore plus loin que pour leur premier album, sorti en 2021. Avec des mélodies guérisseuses, aux nappes de synthés enveloppantes et aux envolées lyriques qui frôlent l’extase, Teeth répare le traumatisme. Celui laissé par les blessures de notre époque isolante et fragmentée. Enregistré lors d’une résidence sur le lieu de leur festival Dogsheaven, Trauma illustre un processus musical humain et réparateur.
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Terry Russell — I Will Never Forget You
Originaire du Sud-Ouest, Terry Russel propose dans cet album une revisite de 10 chansons de sa discographie, de ces débuts à son exil à Paris il y a six ans. Il nous livre sur fond de guitare folk, enveloppante et rythmée, ses peines et ses désillusions, s’ouvre sur un amour parfois compliqué. Parmi ses influences demeure bien sur Bob Dylan, mais aussi un phrasé proche de Jeff Buckley. On retrouve une certaine nonchalance dans les titres qui composent ce dernier projet, ce qui permet une écoute attentive et authentique. L’artiste semble vouloir graver quelque chose dans le marbre, de l’ordre du temps qui passe et de la mémoire qui s’efface, comme le dépeint la pochette.
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TH Da Freak — Coyote
Thoineau Palis est un artiste en chemin vers le devant de la scène indépendante française. Avec des projets entre indie rock et réminiscence d’un rock slacker aux ambiances DIY, TH da freak propose dans Coyote un style décontracté et contemporain aux allures de rock plus authentique. L’album commence avec mélancolie, au son d’une batterie qui s’égraine comme un sablier inversé. Le temps avance aussi bien qu’il ne recule à l’écoute du timbre éthéré du chanteur aux cheveux bleus. Des échos de voix spectraux qui évoquent Sufjan Stevens parsèment cet album aussi doux que déraillé. « Sail away », dernier morceau du projet, met les voiles sur une noirceur sous-jacente, avec un chant tel un murmure rappelant l’intimité musicale de Thom Yorke et Kurt Cobain.
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The Oversleep — Insomnia
Insomnia, c’est le 1er album de 12 titres du duo The Oversleep, sorti sur La Tangente Label. « L’album est imprégné du climat ambiant, de ces périodes de doutes et de craintes. » racontent les deux artistes. Avec deux collaborations avec le rappeur Miscellaneous et le groupe MamaKilla FR, le groupe signe un album quasi ésotérique avec des sonorités mystiques. La voix androgyne soul de Duende, le chanteur, s’harmonise avec les claviers pénétrants de Paulyne pour un fil rouge musical planant.
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Tio Madrona — Rabia
Sorti sur le jeune label bordelais Club Teckel, le premier album solo de Tio Madrona (aperçu à la basse dans le groupe Sweat Like An Ape !) hybride les genres et invente le « flamencool » – pour paraphraser Gonzaï. Sur 9 morceaux, l’artiste convoque autant un folklore qu’on imagine tiré autant de ses origines que d’une certaine appétence pour des formes renouvelées de spiritualité. Un syncrétisme bienvenu et finement exécuté avec des titres au sein desquels on se plaît à disséquer chaque détail, chaque instrument et les traditions artistiques qui en découlent.
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VALJEAN — Anarchitecte
VALJEAN, c’est un groupe de rap-rock bordelais au cocktail explosif : guitares saturées, rap engagé et révolté, paroles fédératrices. Avec Anarchitecte, leur troisième EP sorti le 16 décembre, le groupe souhaite déconstruire pour mieux retailler, repenser, refaire. Mojo indispensable d’un XXIème siècle bien abimé, les titres promettent une (r)évolution musicale et politique triomphante. Les textes sont justes et maîtrisés, entre prise de parole dénonciatrice du chanteur et tourbillon de guitare libérateur qui rappelle la temporalité musicale inclassable d’un groupe comme Muse.
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Whiskey Paradis — Whiskey Paradis
Une voix funk et soul aux échos de gospel et rock vintage : ça n’est autre que celle de Whitney Anne Fliss, chanteuse de Whisky Paradise. Originaire de Seattle, l’artiste américaine vit désormais dans une Dordogne qu’elle affectionne tout particulièrement. Le groupe fait rayonner une scène bordelaise signant un retour aux seventies. Le projet éponyme du groupe permet une évasion bercée par des influences comme Etta James, Ray Charles & Amy Winehouse. Les cinq morceaux convient l’auditeur·ices à un voyage au coeur des États-Unis avec des guitares folk sur fond de batterie galopante, grâce aux musiciens Laurent Besch, Anthony Picard et Clément Denis.
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White Métis — Sun White
Lui aussi faisait partie de celles et ceux dont on révélait le haut potentiel artistique en début d’année au sein d’une nouvelle génération d’artistes de la scène bordelaise : White Métis vient de confirmer ce qu’on percevait. Avec Sun White, un EP qu’il vient tout juste de dévoiler en décembre, le jeune rappeur expérimente sur des prods électroniques, pop voire trip hop et dessine les contours d’un univers riche nourri d’une multitude d’influences. 5 morceaux, 5 bastos, rien à jeter, respect !
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Youssef Futur — Re:spectre
Youssef Futur est un projet musical et visuel français inspiré par des sonorités sombres, expérimentales mais aussi pop. L’album Re:spectre semble être la continuité de Spectre : une histoire et un fil narratif bien précis, pour un résultat musical et artistique unique. Entre post-punk, esthétiques industrielles, dubstep, synthwave, électroniques et voix menaçante, le projet a tout pour ressembler à une obscure bande originale, entre paroles provocatrices joueuses et musicalité viscérale.
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