Top 50 des albums et EPs bordelais de 2025

Comme chaque année (ici en 2024 ou là en 2023), le mois de décembre rime avec notre traditionnel « Top 50 ». Avec une petite particularité : il regroupe exclusivement des albums et des EPs d’artistes de la scène musicale bordelaise – les mêmes qu’on retrouve tout au long de l’année dans notre playlist mensuelle Eclectype. Du rock garage à l’emo rap, de la downtempo à la noise, l’ambient, le metal ou la pop, cette valorisation reflète la ligne éditoriale de Le Type : plurielle et ouverte sur une diversité d’esthétiques. Une liste non exhaustive, proposée ici par ordre alphabétique : bonne écoute et à l’année prochaine !

Rédaction : Anna Milliet, Arthur Daret-Morgado, Camille Labrouquère, Clément Bouillé, Coline Courtois, Daniela Da Fonseca Gomes Nazaré, Laurent Bigarella, Manon Collober, Stessy Guinot, William Millaud, Xavier Cauhapé


Alpine DJ – Illusions EP

La première – et unique à ce jour – sortie du label bordelais Grape City Records est signée du jeune Alpine DJ. Régulièrement aperçu derrière les booths de différents clubs et festivals de la région, l’artiste enfile cette fois la casquette de producteur avec cet Illusions EP de quatre titres. Finement sculptés, chaque morceau creuse un sillon cosmique entre sonorités house trancy et techno futuriste, à coup de basses rondes, prononcées et chaleureuses. À l’écoute, on pense à l’Australien Guy Contact et à toute une génération de producteurs talentueux qui remettent la trance au goût du jour par une approche plus solaire. Un EP réussi et assez singulier dans le paysage électronique bordelais !

Écoute : Bandcamp


Amandine – Maison 2 pièces

Bienvenue dans le jardin secret d’Amandine. Entre douceur et mélancolie, la musicienne nous emmène dans son joli monde plein de couleurs. Maison 2 pièces est un EP qui nous a porté tout au long du printemps et de l’été, et on se plaît à penser que sa voix, si délicate, a dû aider les fleurs à éclore. Avec ce projet aboutit, la Bordelaise ouvre subtilement son journal intime et accorde une importance profonde à l’image. Un sentiment qui se ressent dans chaque texture et chaque nuance des six titres de l’EP. La musique d’Amandine est un cocon : des sonorités douces, une voix réconfortante qui donne envie de s’allonger dans l’herbe, de fermer les yeux, pour se laisser complètement bercer.

Écoute : Spotify


amoursisterhood – HELLOWEEN Remix

Avec la compilation Helloween Remix, amoursisterhood poursuit en 2025 ses explorations électroniques les plus déviantes. Entre musiques expérimentales et collages sonores, le projet rassemble des boucles hypnotiques de différent·es artistes proches du label (d’agnès brutale à Hugo Verdier, Lal Tuna, clarence, et bien d’autres encore). L’ensemble dégage une atmosphère étrange, immersive, presque rituelle d’un collectif uni par la passion du décalé. Une œuvre bricolée et radicale, pensée hors des formats pop et guidée par une forte identité du « fait maison ».

Écoute : Bandcamp


Armoz – Apothéose

En septembre dernier, Armoz dévoilait son premier EP Apothéose créé aux côtés de ses deux amis, Charly à la guitare et Adam à la production. Pianiste depuis ses dix ans, l’artiste bordelais découvre l’écriture cinq ans plus tard puis unira musique et poésie pour créer une œuvre marquée par ses influences R&B et rap. Son projet nous emporte dans un univers apaisant, porté par la plume sensible du songwriter et la présence marquante de son piano.  L’EP est un croquis d’une idée qui mêle amour, sensualité et émotions fortes, tout en gardant une ligne conductrice dans chaque morceau.

Écoute : Spotify


aupinard – pluie, montagnes, soleil

Avec pluie, montagnes, soleil, aupinard commence l’année en assemblant une série de morceaux qui dessinent une trajectoire émotionnelle cohérente. L’album de 10 titres s’ouvre sur « après le beau temps », une introduction apaisée qui prépare le terrain pour finir sur l’outro « je t’ai regardé partir ». L’ensemble propose un mélange subtil de pop et d’accents de bossa nova. Sur « le feu », l’artiste anciennement basé à Bordeaux évoque la lassitude et le désaccord, comme si quelque chose s’était consumé jusqu’à disparaître, avec une nostalgie légère. « si belle dans l’appareil » prend ensuite le relais, portée par l’image d’une muse figée dans un instant volé.

Dans « les rêves sont dangereux », les mensonges et les illusions laissent des traces : le titre explore comment quelque chose de beau peut se fissurer. « toutes les fleurs » s’attarde lui sur l’idée de l’éphémère, ce qui passe et ce qui disparaît. Dans « esquisse », l’artiste amène une tristesse plus intime et fragile. Avec « un jour ou l’autre », l’horizon s’éclaircit : le morceau parle d’espoir, du passé et d’une lumière qui finit par sauver. « pénélope » revient à une ambiance plus légère, presque joueuse, autour de l’idée de courtiser, tandis que « haut talon rouge » glisse dans la nonchalance et le plaisir assumé. Un album qui s’inscrit dans la continuité de la discographie du producteur, explorant émotions et mélodies avec légèreté.

Écoute : Spotify


Baby Neelou – La couleur de la toile

Un an après Le chemin du cœur, Baby Neelou était de retour cette année avec l’excellent La couleur de la toile. On y retrouve tout ce qui fait le sel de la musique du rappeur originaire de Biarritz : beaucoup d’egotrip, un peu d’introspection, des anglicismes, et des flows hypnotisants déroulés sur des prods trap élégantes concoctées par les beatmakers Myth Syzer et autres Izen. En prime, des invités de prestige (Prince Waly, Gapman et Oldpee, ex-membre de 13 Block), qui se fondent parfaitement dans cet écrin musical luxueux. De la musique qui donne envie d’être riche et de « trinquer au champagne devant la plage à Biarritz ».

Écoute : Soundcloud


Baboune – Mentalité d’faiseur

Suite directe de Pas certain d’flotter, son projet sorti il y a deux ans, Mentalité d’faiseur est un EP 4 titres sur lequel on trouve un condensé des thèmes chers à Baboune : l’envie de réussir, le charbon, les doutes, et le rap réalité (« après le concert je mange que du riz »). Il y rappelle aussi quelques vérités bonnes à entendre (« Nique un facho, j’pensais que c’était clair dans le rap »). Le tout, kické avec et sans autotune sur des instrus trap et boom-bap. Sur la cover, la tête est enfin sortie de l’eau, le regard braqué droit devant. Vers quoi ? On a déjà hâte de découvrir la suite.

Écoute : Spotify


BabySolo33 – Life Of Giulietta

Après la sortie de Sadbaby Confessions en 2022, BabySolo33 est revenue cette année avec un projet profondément personnel : Life Of Giulietta. Sur cet album presque autobiographique, Giulia (de son vrai nom) revient sur ses souvenirs d’adolescence, ses relations souvent toxiques ou encore ses remises en question. L’artiste bordelaise nous transporte dans son introspection et sa nostalgie, à travers des productions lentes, teintées de piano ou encore de violon. Une façon pour la rappeuse d’ouvrir d’une certaine façon son journal intime et de nous propulser dans son univers, à la fois mélancolique et esthétique. 

Écoute : Spotify


Barbu – 7/7

Il se faisait appelé Ere-Mith durant sa première partie de carrière. Désormais, il s’appelle Barbu, il a le visage dissimulé derrière une casquette, et il est l’auteur de l’excellent 7/7, un EP composé de sept titres dans lequel chacun des morceaux est dédié à un jour de la semaine. Il y raconte les galères quotidiennes et les petits bonheurs de monsieur tout le monde, sur des prods jazzy composées par son acolyte Essday. Un projet à rebours des codes actuels, à l’heure où le rap mainstream est en recherche constante de hits tiktokables. Un sujet que l’on a par ailleurs abordé avec lui dans le 33e épisode de Le Type de Rap, notre série d’interviews des rappeurs et des rappeuses de Bordeaux et de ses alentours.

Écoute : Spotify


Bilbao Kung-Fu – Où Est Passée L’Innocence ?

L’innocence est-elle dans le passé ? Avec des références qu’on adore, de Téléphone, à Alain Kan ou Gilbert Bécaud, le groupe bordelais Bilbao Kung-Fu propose son efficace équation garage rock aux textes français sur lesquels on se plait à se défouler ! Album pour exorciser ses crises d’adolescence, Où Est Passée L’Innocence ? aborde des sujets liés à l’évolution de la vie. « Moddy, Ce Soir » évoque par exemple la confiance en soi, là où « J’ai Brulé La Voiture De Mes Parents » interroge l’espièglerie de la jeunesse. Écouter cet album, c’est revivre une vie qui défile à cent à l’heure, profiter d’une énergie rock francophone furieuse comme de solo de guitares décomplexées. 

Écoute : Bandcamp


Bleu Death – Holy Shit

Premier album pour Bleu Death en 2025 ! Dans Holy Shit, on retrouve 8 titres de rock à l’ambiance de balade solitaire, à la fois un peu country et cold. Le tout est très soigné, autant dans les mélodies confectionnées, les envolées vocales ou les guitares mobilisées. Un album qui sonne comme un beau compagnon de road trip automnal, signé par Adrien Durand, qu’on a l’habitude de croiser du côté de ceux qui parlent de musique (via son ancien fanzine Le Gospel, devenu maison d’édition) plutôt que du côté de ceux qui en font. Une inversion des rôles plutôt convaincante !

Écoute : Bandcamp


Claire – Petit Buffet

Un premier EP qui mélange rap, pop et douceur. À la suite du titre « Détendue », l’artiste Claire dévoile trois sons alternatifs et entraînants, accompagnés d’une voix douce et feutrée qui pose des mots sur des émotions moroses. Des refrains qui se répètent comme une boucle apaisante et dédramatisante. Un remède idéal pour apaiser des maux par des mots, pour se réparer avec simplicité et sincérité. Une artiste à suivre de près qui a su trouvé dans ce projet une formule musicale efficace dont on scrutera les évolutions en 2026.

Écoute : Spotify


Costello – Madbot

C’est sur le label de la DJ et productrice française CHLOÉ Lumière Noire Records que Costello a publié en cette fin d’année Madbot. Un EP de 4 titres, taillé pour les dancefloors des clubs de Bordeaux et d’ailleurs, entre techno mélodique (sur « Automat »), groove lorgnant sur le dark disco (sur « Mezze »), breakbeat (sur « Madbot ») et ambiances rave orienté club sur un remix de « Madbot » par l’artiste parisienne Belaria qui clôture l’EP. Une palette sonore assez ouverte qui rappelle la capacité du Bordelais à fabriquer des titres efficaces et à s’entourer de figures autant historiques qu’émergentes de la scène électronique française. Une sortie qui marque aussi la fin d’une année chargée pour le producteur qui signait aussi cette année les morceaux « Tangerine Boy » et « Oasis Noir » sur Cod3 QR, le label de Laurent Garnier.

Écoute : Bandcamp


Diversion Music – Radio Mirage

Sorti en 2025, Radio Mirage confirme l’ancrage de Diversion Music dans une électronique contemporaine et texturée à Bordeaux. L’EP alterne entre sonorités planantes et phases plus rythmiques, portées par des mélodies entêtantes et très actuelles. Chaque morceau construit une atmosphère immersive, dans laquelle les artiste présent·es sur le projet nous invitent dans leurs univers uniques, à l’image d’Aïssa, TÂM, ÂMEMET ou encore Maha. Radio Mirage est un projet libre, à la croisée des musiques actuelles, l’expérimentation et l’électronique sous un angle nouveau.

Écoute : Spotify


EmmaFleurs – Disfruta El Viaje Hoy

Présente depuis plusieurs années sur la scène bordelaise et figure habituée de nos playlists, EmmaFleurs a marqué 2025 avec la sortie de son premier album : Disfruta El Viaje Hoy. On y retrouve toujours ses mélodies inspirées de l’Amérique du Sud et la pop transatlantique que nous évoquions avec elle il y a quelques années. Fruit de 18 semaines de sorties consécutives qu’elle a appelé « un pendu musical », le projet est auto-produit et témoigne de la finesse d’écriture et de composition d’une musicienne multi-facettes à la bonne énergie communicative. Celle-ci transpire en effet de chacun des 18 morceaux de Disfruta El Viaje Hoy, entre textes espagnols et en français, avec quelques excursions rap et beaucoup de délicatesses.

Écoute : Spotify


Équipe de Foot – Small Talk

C’est sur le label palois A Tant Rêver Du Roi Records qu’on a eu le malin plaisir de retrouver à l’automne dernier. avec cet album, les « deux types (qui) font de la musique » – comme le résume leur bio Instagram – confirment leur propension à produire des pépites indie rock à l’énergie très communicante (« Yes »), des bizarreries expérimentales noise (« Healing but no ») ou envolées pop (« Premier Jour »). Bref, Michael et Alex ont sorti avec ce Small Talk un des très bons disques de 2025, non sans oublier la désinvolture du projet, à travers le nom même du projet et les morceaux qui le compose, introduit par un simple et efficace « Bonjour » et conclut par un même « Au revoir ».

Écoute : Bandcamp


Fils. – Ici on se sent bien

Difficile d’écrire sur Ici on se sent bien, l’EP du Bordelais Fils., tant celui-ci fourmille d’influences et mêle une diversité d’esthétiques. C’est précisément ce qui en fait l’intérêt : un univers à part entière aux parties instrumentales surprenantes, parfois expérimentales. Chacun des 5 titres du projet se concentre sur un thème et dévoile un monde à part entière, accompagné des performances vocales de l’artiste. Entre sons rapides et aux ambiances angoissantes comme dans « Ici on se sent bien » ou encore des atmosphères plus lentes et douces comme « Ce soir », l’EP parle notamment d’addiction et de mal-être d’une façon assez frontale en mesure de décontenancer l’auditeur·ice à la première écoute, qui se plaira à y revenir par la suite.

Écoute : Spotify


GLIITCH – A Fire Inside

Anciennement DONE, le trio GLIITCH a sorti en 2025 un huit titres au potentiel noise rock dévastateur. Inspiré par les grands de cette scène, de Sonic Youth à Shellac, le groupe concocte une mixture brute et progressive, toujours haute en intensité. Eva (basse), Laurent (batterie) et Emmanuel (guitare) envoient à peu près tout valdinguer au fil d’un EP dont les caves bordelaises pourraient être un décors privilégié. Sorti sur Araki Records, Pogo Records, AfterBefore et Quixote RPM, le projet A Fire Inside portent ainsi impeccablement bien son nom : une flamme ravageuse prête à consummer les scènes bordelaises et d’ailleurs sur son passage.

Écoute : Bandcamp


Grems – La saison des bombes

Il devait n’être qu’un prélude à un album qui devait sortir en cette fin d’année. Une sorte d’apéritif, avant un nouveau festin. Mais visiblement, pour fin 2025, Mickaël Evino de son vrai nom a préféré se concentrer sur ses expos, lui qui est également artiste plasticien. Passée cette petite déception, on pourra tout de même se consoler avec La saison des bombes, un EP d’excellente facture qui illustre à la perfection la nouvelle itération musicale du rappeur désormais installé à Biarritz : le rap jazz, comme il l’appelle lui-même. On pourrait même ici parler de free jazz, tellement son rap est désormais destructuré, affranchi de carcans dans lesquels il n’a de toute manière jamais voulu s’insérer. L’exemple parfait d’un artiste totalement libre.

Écoute : Bandcamp


Hardwired – S.A.Y 

S.A.Y, c’est le nouvel EP de cinq titres du trio metal et rock progressif bordelais Hardwired. Un projet qui réveille quelque chose de très profond : une impression de liberté brute, cette envie presque instinctive de se lâcher et de twostep sans réfléchir. S’en dégage une sorte de magie et d’immédiateté : une urgence qui opère dès les premières notes. On met alors le cerveau en pause pour quelques minutes pour s’en remettre à nos sens et notre instinct, pour accueillir ce que l’on ressent au fond du ventre. Accrochez-vous, détachez vos cheveux, et préparez vos meilleurs headbangs.

Écoute : Spotify


High Colorful Minds – High Colorful Minds

Évadé du groupe Pretty Inside (qu’on retrouve aussi plus bas dans ce top), John Harding s’est lancé en duo aux côtés du claviériste Florian Godier avec High Colorful Minds. Découvert en avril dernier, le projet a suscité pas mal d’enthousiasme dans l’équipe. D’abord par les couleurs et l’imaginaire qu’évoque leur EP publié sur le label Birdy Tweek Recordings. Et aussi sans doute pour la richesse des sonorités qu’il convoque, à coup de synthétiseurs, de boîtes à rythme, d’une guitare, d’une basse et d’une voix. Réjouissance électronique et rock, on écoute en boucle les trois titres de ce High Colorful Minds. Et on en redemande !

Écoute : Spotify


Hugo Verdier – Hit Parade Promenades 

Sorti aussi en 2025, Hit Parade Promenades déploie un patchwork sonore fait de guitares vaporeuses et de textures électroniques singulières. Hugo Verdier y navigue entre ambient, expérimental et esthétiques « plunderphonics », dessinant des paysages hypnotiques et diffus, qui bousculent les frontières de la musique. L’écoute oscille entre abstraction et mélodies difformes et une ambiance troublante. Hit Parade Promenades est un album DIY, enregistré à Bordeaux, sur amoursisterhood, label qui étire les contours de la musique alternative.

Écoute : Bandcamp


INSOMNI CLUB – Little Somni

Installé sur la côte basque depuis maintenant cinq ans, INSOMNI CLUB – anciennement Bordelais – n’a jamais cessé d’être productif. Nous l’avions laissé jadis sur l’album Études en 2020 et depuis s’est enchaîné l’album Aqua l’an dernier, pour nous livrer cette année un fabuleux long format nommé LITTLE SOMNI. Un petit pas dans la trance, mais un pas de géant pour celui qui ne s’était jusqu’alors jamais confronté à cette esthétique musicale. De l’achat d’un clavier Supernova II est née une histoire, inspirée à la fois de sa relation amoureuse et de ses références à la culture geek, imaginant un monde dystopique empli d’espoir. En résulte un album de trance mélodique aux ambiances aventureuses et oniriques, qui plaira à la fois aux initié·es ou même aux plus réticent·es du genre.

Écoute : Youtube


Jester SHF – Central Line

Après avoir passé plusieurs projets à se chercher musicalement, au contact du beatmaker Kech’, Jester a fini par se trouver. Résultat ? Le fruit de leur collaboration a donné naissance au très bon Central Line, un EP aux sonorités grime et 2 step, influencé notamment par le passage du rappeur à Londres durant ses années d’étude. Durant 7 titres, il nous embarque avec lui dans ses réflexions, scandées avec des flows inspirés des figures du rap UK telles que Stormzy, Dizzee Rascal et autres Skepta. Vous voulez en savoir plus sur le bonhomme ? Découvrez notre entretien vidéo avec lui pour Le Type de Rap 32.

Écoute : Spotify


Jus Jam – Theoric Proximity

Avec Theoric Proximity, le Bordelais Jus Jam signe un album qui se vit et se ressent à travers des textures électroniques sensibles se déployant telle des lumières. Le producteur y explore une dimension tactile grâce à des basses aux résonances profondes et des éclats de synthé comme ornements. Là où les émotions se croisent et s’effleurent, le disque avance sans jamais rompre le silence qui l’entoure.

L’artiste donne alors naissance à une pièce subtile, façonnée avec précision et sensibilité, capable de suspendre le temps l’espace d’un instant, comme il nous le racontait : « J’ai envie qu’on puisse écouter les différents titres et que ça génère du ressenti chez les gens. De la nostalgie, les faire planer, les détendre. Leur faire oublier leur quotidien pendant un court instant. » L’occasion de pratiquer le pas de côté. Et de marquer une étape importante dans l’évolution du label Broken District puisque le projet se dotait pour l’occasion d’une nouvelle direction artistique

Écoute : Bandcamp


Kap Bambino – No Domination

Après avoir écumé les salles et festivals de la planète, Caroline Martial et Orion Bouvier, les deux têtes bordelaises aux commandes de Kap Bambino se sont faits plus rares, se donnant aussi le temps d’aller explorer de nouveaux projets plus personnels. Début 2025 le duo est revenu avec un nouvel album, No Domination, visiblement décidé à poursuivre leur déflagration sonore originelle, intacte et sans concession. Le premier titre éponyme suivi du bien nommé « Magma » plongeront les oreilles non averties dans un flux intense de beats techno et de synth-noise saturé, animé par de diaboliques petits riffs électroniques, métalliques et entêtants.

Les morceaux alternent alors entre ces premières déferlantes et des moments au rythme plus ralenti, fait de nappes synthétiques granuleuses, de grondements sourds avant l’éruption volcanique (« Flaccid Life »). Mais la percée vers une certaine libération se fait jour avec le puissant exutoire qu’est le titre « Parasite », et l’impression de naviguer sur des flots cosmiques dans « Corsair ». Sans pouvoir départager si les paroles nous orientent vers un laisser-aller salvateur ou notre propre perdition, les mots sont noirs et tranchants et la voix, incandescente, semble nous appeler à une catharsis sonique, comme pour mieux se délivrer des affres d’un monde prêt à exploser.

Écoute : Spotify


Le Crime – Après la vague

Il est LE rappeur bordelais le plus écouté en France actuellement. Il s’appelle Le Crime, il est jeune, il est originaire de Pessac, et en à peine quelques mois, il est parvenu à convaincre des centaines de milliers de personnes de l’écouter avec son rap de rue et ses mélodies entêtantes. Un succès impressionnant, qui a poussé des têtes d’affiches du rap game telles que Leto et Heuss L’enfoiré à collaborer avec lui sur ce premier album nommé Après la vague. La future star du rap bordelais ?

Écoute : Spotify


Maxime – Maxime

Maxime, c’est un projet entièrement instrumental qui se glisse doucement entre les cordes des guitares, les battements d’une batterie et les vibrations d’une basse. Ensemble, ils emmènent chaque auditeur·ices dans un univers très intime, presque secret. Le genre de musique qu’on écoute tard le soir, quand la pluie tapote contre la fenêtre, et qu’on se laisse traverser par des émotions qu’on garde d’habitude bien au fond. Des sentiments qu’on aime sentir revenir.

Écoute : Spotify


Memory Scale – Sense Data

En tout début d’année, le discret mais actif producteur bordelais Memory Scale sortait son cinquième album – le troisième sur le label Audiobulb Recordings. Comme à son habitude, l’artiste y dévoile de véritables bulles sonores electronica et IDM relaxantes. Entre ambiances cinématographiques et paysages sonores, Arnaud Castagné – de son vrai nom – continue de tisser un univers singulier à Bordeaux où l’ambient reste encore assez peu explorée en tant qu’esthétique musicale par d’autres producteur·ices de la scène locale. Qu’importe : le passionné de Brian Eno, The Durutti Column, Dieter Moebius, Seefeel, Boards of Canada ou Tortoise poursuit son chemin en construisant d’albums en albums une véritable toile sonore atmosphérique idéale pour le bien-être de chacun·e. Un album qui pourrait figurer dans une liste de projets que la sécu devrait envisager de rembourser ! 

Écoute : Bandcamp


Neniu & Jouvence – Amoureux à vie

Le duo inattendu et pourtant évident de Neniu et Jouvence (autrefois basé à Bordeaux, aujourd’hui installé plus au Sud de la région) a donné naissance en 2025 à Amoureux à vie, un EP croisé entre deux artistes mêlant leurs. Amateur de rap et de variété française, Jouvence s’inspire de Jacques Brel dans ses paroles sur un fond acoustique pour finalement « avoir la grosse veine » quand il chante sa poésie. Neniu, lui, s’est construit un univers évolutif dont l’âme féerique intègre un soupçon d’honnêteté et de rage. Leur musique hybride s’inspire autant du rap que de la musique électronique et hyperpop. Leur binôme forme une symbiose sonore naturellement logique et permet de s’évader consciemment, entre paroles et textes forts sur une musique hétéroclite. 

Écoute : Spotify


Odezenne – DOULA (hypercouleurs)

Avec DOULA (hypercouleurs), Odezenne nous emmène dans un voyage coloré et signe un album qui explore les contrastes de la vie. Le trio mélange les styles poursuivant depuis plus de quinze ans un univers musical éclectique et indépendant. Composé de 11 titres, l’album est un patchwork sonore où electro, dub, reggae, touches rock et influences italiennes se succèdent. Fidèle à son nom, DOULA (hypercouleurs) propose des ambiances saturées, contrastées et lumineuses, où chaque morceau semble peindre une émotion, une tranche de vie, avec intensité.

Les thèmes de l’album traversent le temps et les émotions : la fragilité de la vie, la conscience de la finitude, la solitude, mais aussi l’amour. Odezenne oscille entre mélancolie et ironie, excès et tendresse, offrant des instants introspectifs dans « Tickets » ou « Deltoïde », et des respirations plus légères avec « I Love You », « Altalena » ou « La Gova ». Chaque titre devient un fragment de vie, à la fois personnel et universel.

Écoute : Spotify


Oppidum – Héas

Randonneur et musicien, voilà les qualificatifs qui suffisent à Quentic Madec alias Oppidum, qui n’en n’est pas à son premier coup d’essai. Après Amulette (2020) et Vignemale (2022), le producteur signe son retour en cette fin d’année avec l’EP Héas, qui porte le nom d’un hameau de Gèdre, niché dans une vallée des Hautes-Pyrénées. Sept titres d’escapades électroniques, riches de mélodies douces et puissantes, nous connectant au vivant en convoquant quelques touches de field recording dans ses compositions. Une esthétique qui rappelle des noms connus comme Rone, Bonobo ou encore Kiasmos. De l’ouverture sous la pluie avec « Ripeyre » et ses notes de synthés qui s’envolent et rebondissent en passant par « Train » et ses kicks puissants, à « Parasomnia » et ses sonorités guidées par le fil de l’eau, c’est une grande balade sonore sensible qui s’étend et que l’on emmènerait volontiers dans notre sac à dos.

Écoute : Bandcamp


Plae Casi – L.A. Grande Vadrouille

5 ans après 19h, Plae Casi était enfin de retour cette année avec un nouveau projet, L.A. Grande Vadrouille. Entre-temps, il n’a pourtant pas chômé : entre les Zéniths et les festivals joués aux côtés de Luidji en tant que claviériste, il était bien occupé. Il a tout de même pris le temps de se poser avec son compère Chief Saï pour créer 9 très bons titres de rap aux couleurs west-coast, une région des USA dont ils sont fanatiques. Une fascination dont on a par ailleurs pu parler avec lui dans le 30ème épisode de notre série Le Type de Rap.

Écoute : Spotify


Pretty Inside – Ever Gonna Heal

12 titres le 12 décembre : c’est le cadeau de fin d’année de Pretty Inside ! Emmenée par Alexis Deux-Seize, la formation a signé cet album sur pas moins de 7 labels en simultané (Flippin’ Freaks Records, Howlin’ Banana Records, Les Disques du Paradis, Tête Froide Records, Permanent FREAKHell Vice i Vicious Records et Outatime Records). De quoi assurer à Ever Gonna Heal une sacré couverture en termes de diffusion. Il n’en fallait pas moins pour ce projet ultra riche en influences, entre garage rock, folk, college rock, grunge, noise pop…

Qu’importe au fond les étiquettes qu’on accolera à cet album : ce qui compte et ressort ici c’est bien l’atmosphère générale d’un disque qui compte sans nul doute parmi les plus importants de l’année tant il déborde d’authenticité et de spontanéité. Qu’on soit d’accord : son artisan principal, Alexis (qui a écrit et composé tous les morceaux hormis « Bill Carter Is Watching You » dont se sont chargés Augustin Benhamou et Lucas Mégardon) et les équipes ayant travaillées sur le disque ont fait un travail d’orfèvre sur le son du projet, qui selon le presseur mérite amplement d’être écouté sur vinyle, avis aux amateur·ices !

Écoute : Bandcamp


Rachel Lacroix – Nectar 

C’est une expérience qui coule littéralement dans les oreilles, comme du miel sonore. Avec Nectar, la musicienne bordelaise Rachel Lacroix révèle une pop onirique et vaporeuse, où la voix se pose délicatement sur des nappes de synthés chaleureuses et une rythmique qui ondule, sans jamais brusquer. Que ce soit en anglais ou en français, l’artiste transporte autant par sa voix que par la mélancolie de ses textes. On y voit défiler les saisons et l’on y médite sur le temps qui défile : une véritable expérience sonore d’une très grande délicatesse pour une artiste qui a émergé dans le quartier Saint-Michel de Bordeaux.

Écoute : Soundcloud


Rita Clara et Ricky Bishop – Split EP

C’est l’une de nos découvertes de 2025 : la queen Rita Clara a rythmé notre année ! Avec elle, nous avons inauguré en juin dernier notre format vidéo En ville avec et nous avons fêté la musique dignement à Bien Public. Au fil des titres qu’elle a publié ces derniers mois (on pense au très bon et efficace « Chèques », la musicienne s’est construit une solide image dans un écosystème local rap encore très masculin. En début d’année, elle dévoilait donc aux côtés de l’artiste d’origine guadeloupéenne et malgache Ricky Bishop un split EP dans lequel on retrouvait un morceau de chacun·e. C’est sur « Crush » et une prod légère et planante de Lazy Flow qu’on retrouve la rappeuse bordelaise chantant un refrain simple mais entraînant, qu’on imagine bien ayant accompagné l’été d’un paquet de monde !

Écoute : Soundcloud


Roseland – Beyond the Usual

Pour accompagner la plongée dans l’hiver et à l’approche de Noël, Roseland fait un cadeau en avance avec la sortie de Beyond The Usual. Le troisième de la Bordelaise a été composé entre 2021 et 2023, période de deuils familiaux pour l’artiste et la naissance de sa fille. Une grille de lecture qui permet de cerner l’ambiance d’un album à la fois très intense et rock, saupoudré de quelques morceaux plus doux et délicat tel que « A piece of You », entre autres. Au total, onze titres aux univers singuliers (entre pop, musiques électroniques, synthrock…), une direction artistique léchée, quasi orchestrale. L’un des beaux disques de cette fin d’année, à écouter au chaud chez soi ou fort dans les écouteurs pour affronter les faibles températures !

Écoute : Bandcamp


Sam Fleisch – Saturnine Child

Près de dix ans après son précédent album, Sam Fleisch a fait son retour en 2025 avec Saturnine Child. Un nouveau disque empreint de college rock qui fait suite à la publication en 2016 de Nunna Daul Isunyi, sorti à l’époque sur le label parisien Teenage Menopause, écurie au catalogue bien fourni de bizarreries sonores, électroniques, pop ou expérimentales. Un premier album qui avait alors attiré l’attention – on parle carrément de « micro-culte » – grâce à la vision inventive voire quasi avant-gardiste du compositeur en termes de « pop à guitares ». Cette année, c’est aux côtés d’Arthur Satàn que l’on retrouve l’artiste avec six titres, entre innocence et désenchantement. Si la production est plus affirmée, on y retrouve des mélodies toujours très catchy et une guitare qui semble se balader nonchalamment tout au long du disque.

Écoute : Bandcamp


Sam’s – Moebius 

Il nous aura bien eu. En début d’année, le rappeur/acteur Sam’s choquait tout le monde en offrant une Rolex à un Ousmane Dembelé un peu gêné, avant de se faire arrêter avec des lingots d’or en Sierra Leone. Quelques mois plus tard, il révélait que tout cela n’était qu’un prank destiné à faire la promotion de son nouvel EP Moebius. Un nouveau projet sur lequel on peut notamment entendre Oxmo Puccino et Tuerie en featuring. Surtout, on peut y constater qu’en termes de rap, l’ancien membre du groupe Le Square maîtrise toujours autant son karaté. Bonus, le projet est accompagné d’un court-métrage inspiré du film Mulholland Drive de David Lynch et disponible sur sa chaîne YouTube

Écoute : Spotify


Senbeï – Rêves

Avec Rêves, Senbeï dévoile son projet le plus intime et cinématographique. Loin de ses explorations électroniques et hip-hop habituelles, il plonge en cette année 2025 dans un univers orchestral inspiré des films d’aventure qui ont marqué son enfance. Accompagné d’un ensemble de 15 musicien·nes, il crée une œuvre dessinant un voyage émotionnel. Plus qu’un album, Rêves est comme un conte musical, entre nostalgie, magie et quête intérieure. À retrouver comme à l’accoutumé pour l’artiste bordelais sur le label local Banzaï Lab.

Écoute : Bandcamp


SØREN – INERTIE

SØREN propose une musique hybride mêlant guitares saturées, synthés électro et mélodies pop. Initié à la guitare lors d’une traversée en voilier pendant son enfance, il sort un premier EP en 2021 avant d’enchaîner concerts et premières parties, jusqu’au Zénith de Strasbourg. En 2022, il part pour quatre mois seul dans son van-studio, où naissent les bases de son nouveau projet. Après deux ans de création, il dévoile en 2024 Matrice, une production rock-électro abrasive. Il poursuit en 2025. Avec INERTIE, son premier EP en français, SØREN met en avant ses doutes, ses questionnements et une intensité sonore profondément personnelle.

Écoute : Spotify


Tareek – Murmure 

Actif durant les années 2000, Tareek a décidé de revenir en 2025 avec un nouveau projet intitulé Murmure. Le rappeur originaire de Caudéran y déroule toute sa panoplie de rappeur esthète : des flows chaloupés, tout en évitement, à la manière d’un Rayan Cherki avec Manchester City, qu’il met au service d’un discours fait de références à Bordeaux et de petites leçons de vie. Entièrement produit par la légende du rap local DJ Steady, le projet sonne intemporel. À noter qu’on y trouve une collaboration avec Grems, autre grande figure du rap local des années 2000. Du rap de quarantenaire qui reste frais.

Écoute : Bandcamp


Tendertale – Jawbreaker

Après Crow Eater en 2024, le duo Tendertale, formé par Max Elgie et Raccoon B, revient en 2025 avec Jawbreaker. Cet EP débrouillard, s’ouvre avec le morceau « Slow Eerie », où la douceur se mêle au son de guitares saturées par intervalles nets. Le titre installe un shoegaze, rapidement fissuré par une énergie plus grunge et de plus en plus brute. Mais c’est le morceau « Jawbreaker » qui brise définitivement cet équilibre, avec saturation brute et tension noisy. Au-delà d’un univers soft-rock marqué par les précédents projets du duo, cet opus tend à présent vers le punk assumé et « crade ». Un projet distordu et frontal, fidèle à leur définition maison : un « duo soft-rock de motel à hot-dogs ».

Écoute : Bandcamp


TH da Freak – Negative Freaks

Howlin’ Banana Records, Les Disques du Paradis, Flippin’ Freaks Records : TH da Freak sortait l’artillerie lourde en mars dernier pour assurer les arrières de son quinzième disque ! En huit ans, Thoineau s’est imposé comme l’une des figures de la scène rock indé française, autant par sa productivité artistique (15 albums en 8 ans, quand même) que par sa capacité à raviver des courants artistiques considérés à tort comme désuet. Preuve en est dans Negative Freaks, aux accents proto-grunge, et à la posture radicale. Ici, le musicien s’entoure de ses 4 comparses Sylvain Palis (basse, vocaux), Benjamin Monnereau (guitare), Rémi Palis (clavier) et Quentin Plantier (batterie) pour explorer ce qu’ils appellent la « gamme négative, des sonorités dissonantes et dérangeantes qu’ils appliquent sur des compositions structurées au départ comme des titres pop » comme on l’apprend en parcourant les internets.

Écoute : Bandcamp


Tom the explorer – Right to Dream

Après avoir écumé les scènes et les salles de Bordeaux, Tom The Explorer abordait l’année 2025 comme un tournant : celle de la sortie de son premier album, en indépendant. Fin novembre, il dévoilait donc Right to Dream, nom à l’intention explicite. Le producteur y explore des ambiances chaleureuses et planantes, reprenant les tonalités qui ont marqué sa musique jusqu’ici. Un disque de 8 morceaux s’écoutant les uns à la suite des autres « à la manière d’un livre, d’un film ou d’une série », bourrés d’espoir et d’optimisme. C’est d’ailleurs ce qu’exprime le titre éponyme « Right to Dream » que nous dévoilions il y a quelques semaines en avant-première, entre downtempo dreamy et pop électronique.

Écoute : SoundCloud


Violent Sadie Mode – Incelcore

Dans Incelcore, Violent Sadie Mode ramène sur le devant de la scène l’énergie brûlante du punk hardcore des années 1980. Rugissant de force et de hargne, l’EP balance des messages féministes qui traversent la rage pour incarner une véritable libération : un espace où l’on peut enfin se lâcher, sans retenue. On refuse de se taire, on hurle à contre-courant, on casse les codes. C’est brut, ça griffe, ça secoue… et ça fait un bien fou à la scène punk bordelaise. Un projet sorti en simultané sur plusieurs labels, ​​de Flippin’ Freaks à Two Goldfishes Music, Kick Your Asso, Burdigala Records et Howlin’ Banana Records.

Écoute : Bandcamp


Yanis – En attendant LHDMV

Après deux premiers projets remarqués, Yanis revient cette année avec En attendant LHDMV, un EP qu’il considère comme son œuvre la plus aboutie. Dans ce troisième projet, l’artiste explore une mélancolie profonde, nourrie par ses doutes, ses ambitions et son besoin vital de s’élever. À travers des influences telles que PNL ou encore Rouhnaa, on retrouve des sonorités aériennes et l’usage maîtrisé de l’autotune. Yanis dévoile un univers chargé d’émotions, où se mêlent volonté de réussir, blessures intimes et regards lucides sur ses relations.

Écoute : Apple music


Yanné Wy – TRÈFLE

Yanné Wy fait son retour en 2025 avec Trèfle, un projet qui ouvre les portes de son monde intérieur entre basket et introspection. L’entrée se fait par « T.INTRO », un morceau sans refrain, entièrement porté par le couplet, une manière de rappeler sa pluridisciplinarité musicale. Sur « 2TOURS2CLÉ… », Yanné Wy claque la porte en mêlant un timbre grave à une envolée pitchée et obsédante. Puis « TIMELAPSE » resserre le propos : le temps est étroit, la vie aussi, et chaque instant compte avant d’être rattrapé par soi-même. « CRTL » vient refermer le projet avec un retour boom bap, une voix faussement nonchalante, qui affirme le talent du rappeur. « Trèfle » s’impose ainsi comme un projet charnière, marquant la forte identité d’un artiste désormais signé en distribution chez MaisonBlanca.

Écoute : Spotify


Yoko ? Oh No ! – Merde in France

Merde in France est une véritable décharge électrique en mesure de venir secouer la monotonie générale avec une insolence délicieuse. Au programme de ses quatre morceaux : un rock garage teigneux où les guitares saturées s’entrechoquent et où l’énergie brute prend le dessus sur la politesse. Sous fond de textes énervés, et parfois très troisième degré (l’excellent « Wonderwall Player » qui se joue du cliché entourant l’oeuvre d’Oasis), Yoko ? Oh No ! donne envie de bouger les corps et les têtes dans une ferveur et une fièvre collective. Mention spéciale pour la pochette de l’EP qui articule parfaitement le visuel avec le nom du projet. 

Écoute : Spotify


yyellow – The Moon Suite: 3 Songs about the Moon

« 3 morceaux pour marcher la nuit à la lumière de la lune ». En tout début d’année, le label indé bordelais amoursisterhood dévoilait un très court projet de trois morceaux : The Moon Suite: 3 Songs about the Moon. Ni une mixtape ni un EP (?), le projet ambient invoque les songes à coup de nappes et de délicates touches electronica. Le tout pour un résultat très apaisant idéal pour nous accompagner tout au long de l’année, signé par la formation bordelaise « art-goth rock » yyellow.

Écoute : Bandcamp