Eclectype #101 : La playlist néo-aquitaine (juin 2025)

Rendez-vous mensuel afin de (re)découvrir des artistes de la scène bordelaise et de la région. Sans trier, on sélectionne de manière éclectique dans cette sélection des univers parfois très différents, du rock psyché au reggaeton en passant par le cloud rap, le punk, la pop ou la new wave, dans une démarche de promotion de la création locale.

Amness — December 32

Avec « December 32 », Amness signe un morceau coup de poing aux accents post-punk et garage rock, porté par une tension brute et une urgence sonore assumée. Extrait de l’EP Ego Circus sorti en avril 2025, ce titre se distingue par son énergie, sa guitare et son univers sombre, accentué par un clip animé halluciné aux allures de dystopie graphique à la Enki Bilal. Amness impose une signature intense et sincère, entre chaos maîtrisé et passion brute, dans une démarche où chaque son respire l’indépendance et l’amour du « beau bordel ».

Antoine Herran — Tu me dis quelque chose

Avec l’EP « Tu me dis quelque chose », Antoine Herran dévoile un projet intime et introspectif, où sa voix posée et sincère épouse une mélodie douce-amère jouée à la guitare acoustique. Disponible sur Bandcamp, l’EP fait figure de confession poétique, plein de nuances émotionnelles, à mi-chemin entre la chanson française moderne et une folk sensible. Les textes évoquent un sentiment de nostalgie et de désir inachevé, tandis que l’arrangement minimaliste permet à l’interprétation de briller dans sa simplicité.

Apollone — Pas la peine

Avec « Pas la peine », son tout premier single, le groupe Apollone signe une entrée marquante entre disco pop et chanson française. Le morceau explore les ruptures qui laissent des traces, ces liens qu’on peine à couper. Porté par une mélodie entêtante et dansante, le titre parle d’un adieu qu’on retarde, d’un dernier tour de piste avec les souvenirs avant de les laisser partir. Un premier titre à la fois touchant et entraînant, parfait pour celles et ceux qui aiment danser sur des cœurs brisés.

AVTEL — First Try

Le duo AVTEL revient avec « First try », un nouveau morceau introspectif et puissant, pensé pour le live. À la croisée de l’électronique planante et de la tension émotionnelle, ce titre annonce la suite de l’EP Midnight Roses (sorti en février) et prépare le terrain pour leur prochaine sortie prévue le 11 juillet sur Gloire Records. Un titre immersif, entre montée progressive et énergie contenue, qui confirme l’univers singulier d’AVTEL.

Costello — Fresh Flesh

Le 6 juin marquait la sortie d’un morceau du Bordelais Costello sur le label Lumière Noire, fondé par l’iconique artiste Chloé. Intitulé « Fresh Flesh », le titre figure sur la compilation Flash Vol. 2 aux côtés de poids lourds de la scène électronique comme Yuksek, Lauer, Paresse ou Chloé elle-même.

DJ Koyla — Bad Bounce

Avec « Bad Bounce », DJ Koyla offre sur SoundCloud un morceau brut et percutant, taillé pour le dancefloor. Entre techno musclée, basses lourdes et beats, le morceau porte bien son nom : ça frappe, ça secoue, et ça rebondit. Une énergie directe, sans fioritures, qui confirme le style frontal et efficace de Koyla. Parfait pour faire lever la tête à 3h du matin.

Don’t Sink Twice — My Place is a Mess

Le duo emo, screamo et post-hardcore basé à Lacanau, Don’t Sink Twice, revient avec un second single intense : « My Place is a Mess ». Sorti le 6 juin en clip et sur toutes les plateformes, le morceau mêle riffs déchirants et émotion à vif. À travers une métaphore entre un appart en désordre et un esprit en vrac, le groupe évoque le malaise intérieur et la difficulté à s’ouvrir aux autres quand on ne se sent pas bien dans sa peau. Brut, sincère et chargé.

Eli’Ohen — Sirene

Avec « Sirène », Eli’Ohen dévoile un premier titre envoûtant, entre chanson française et électro onirique. Une ballade hypnotique qui explore l’appel du large, du danger doux, de l’amour qui submerge – comme une sirène qu’on suit les yeux fermés. Un univers sensible, texturé, porté par une voix fragile et magnétique. Un premier plongeon prometteur dans les eaux troubles de ce nouvel artiste à suivre.

Frene — Le temps du rêve

Dans « Le Temps du Rêve », Frene explore une forme de dépouillement nouveau. Sur une mélodie hypnotique au synthétiseur arpégiateur, Noé chante en français un amour passé, un lien profond qui subsiste malgré la séparation. Mais loin d’un simple chagrin, le morceau trace une ligne d’équilibre entre douleur et apaisement. Il parle de liberté retrouvée, de solitude choisie, de nature comme espace de reconstruction. L’écriture, à la fois poétique et sensible, fait de cette chanson une ode discrète mais puissante à l’indépendance. C’est un virage plus intime qui affirme une direction musicale plus minimaliste, sans rien perdre de sa force émotionnelle.

Gohu — Boss final

Avec le titre « Boss final », Gohu, alias le Roi d’Hyrule, continue de tracer sa voie unique dans le rap inspiré de l’univers de Zelda. Sur une prod puissante et cinématographique, il convoque l’esprit des jeux d’aventure pour livrer un morceau épique et introspectif. Entre storytelling et punchlines affûtées, Gohu propose un « rap Hylien » audacieux, où émotions, quêtes intérieures et références geek se croisent avec style.

HardWired — L.O.S.I.N.G

Avec « L.O.S.I.N.G », HardWired amorce un virage assumé vers un post-punk abrasif et nerveux. Enregistré au Studio Berduquet, ce nouveau single marque une rupture esthétique autant qu’un renouveau sonore pour le groupe bordelais, en amont d’un EP attendu fin 2025. Plus sombre, plus tendu, « L.O.S.I.N.G » évoque la perte de repères, l’urgence, et le besoin de tout réécrire. Une montée en puissance qu’on a pu découvrir en live pour la première fois le 20 juin au festival Relâche, aux côtés du groupe australien C.O.F.F.I.N et de Dion Lunadon (A Place to Bury Strangers).

Jester SHF — Nouvo schéma

Après son EP Central Line sorti fin avril, Jester SHF dévoile le clip de « Nouvo Schéma », morceau central du projet. Tourné entre Bordeaux et Londres, le clip capture son univers biculturel, entre scènes urbaines et coulisses de sa première partie pour Caballero & JeanJass au Jazz Café (Londres, 4 avril). Toujours épaulé par Kech’ à la prod, Jester SHF livre un son incisif et mélodique porté par une prod jersey bien trempée. Nouvo Schéma affirme une vision : celle d’un rap français affranchi des formats, nourri par les allers-retours entre deux scènes.

Late 4 Summer — Summer

Né à Bordeaux fin 2024, Late 4 Summer est l’un de ces groupes qui ressuscitent le pop-punk avec sincérité. Si leur ADN se nourrit des guitares saturées de Blink 182, Sum 41 ou encore MGK, leur dernier single « Summer » s’offre un virage pop estival et léger, taillé pour tourner en boucle tout l’été. Refrain en tête et mélancolie dissimulée entre deux accords solaires : « Summer » parle d’insouciance, de fuites nécessaires et de renaissance. Une bonne dose de nostalgie et de fraîcheur dans un format accessible, sans perdre l’énergie live qui les caractérise.

Loukaï — Partir à paris

Entre pop française, âme soul et une touche de romantisme baroque, Loukaï dévoile « Partir à Paris », son tout premier single, accompagné d’un clip poétique à découvrir dès maintenant. Authentique et sensible, ce titre explore le fantasme du départ, du rêve urbain et des doutes qui l’accompagnent. Autrice, compositrice et productrice de ses morceaux, Loukaï porte un univers visuel et musical très personnel, entre influences théâtrales et confidences chantées. Installée à Bordeaux, elle prépare un premier EP prévu pour la fin d’année, mêlant pop, soul et textures baroques, une proposition rare sur la scène indépendante actuelle.

Mauriane — Madame B

Disponible depuis le 30 mai dernier, « Madame B » marque les débuts prometteurs de Mauriane, autrice-compositrice-interprète bordelaise. Entre pop, folk et rock, elle pose sa voix sur un titre à fleur de peau, écrit en français, inspiré de fragments de vie qu’elle transcende en musique. Avec une plume sincère et des mélodies efficaces, l’artiste propose une chanson puissante et mélancolique, portée par une instrumentation organique. Enregistré au studio Pantless Records et masterisé chez Globe Audio, le titre s’accompagne d’une live-session prévue pour la sortie, révélant toute l’émotion brute de l’artiste en performance. Artiste 100 % indépendante, Mauriane développe un projet intimiste et authentique, dont deux autres titres sont déjà en préparation pour l’été.

Menni Jab — Cinétique

Avec « Cinétique », Menni Jab livre un tube synthwave électrisant, aussi dansant qu’introspectif. Premier extrait de son prochain EP prévu pour novembre 2025, ce morceau met en lumière une nouvelle facette de l’artiste bordelais, entre esthétique rétro et textes sensibles. « Danse comme si personne ne te regardait » : c’est autour de ce mantra que se construit le morceau, ode à la liberté de mouvement, à l’abandon, au lâcher-prise. Un groove eighties entêtant, des synthés vibrants et une écriture toujours marquée par l’ADN rap de Menni Jab font de « Cinétique un morceau » taillé pour l’été ! Le clip, porté par la danseuse Alex Parent, prolonge cette ambiance survoltée avec une direction artistique rétro et colorée. Le tout annonce une tournée de 10 dates dans le Sud-Ouest et un projet à venir à surveiller de très près.

Naïloss — Wagwan

Pour ouvrir l’été, Naïloss revient avec « Wagwan », un single solaire, énergique et taillé pour faire bouger les têtes. Co-produit avec Noxious, ce morceau mêle flow affûté, rythmiques dancehall, trap et vibe estivale. Artiste bordelais en pleine ascension, ce dernier fait entendre une voix à part dans le paysage rap local : entre introspection, ambition et énergie brute, Wagwan marque une nouvelle étape dans son parcours.

Neida — Dystop

Le producteur bordelais Neida signe un retour percutant avec « Dystop », sorti sur son propre label, NDA Records. Deux titres complémentaires (l’original et le remix), à la fois sombres et hypnotiques, qui plongent l’auditeur·ice dans une ambiance techno dystopique aux textures brutes et mentales. Avec « Dystop », Neida explore un groove subtil et envoûtant, tandis que le remix de Delay Ground pousse plus loin la tension avec une rythmique froide et une atmosphère industrielle. Un son intense et cinématographique, conçu pour les clubs comme pour les introspections solitaires.

Nico Habre — Boston

Avec « Boston », Nico Habre signe un retour intime, porté par sa voix et sa guitare. Ce titre marque une nouvelle étape dans le parcours de ce jeune auteur-compositeur français, entre pop acoustique et soul. En prélude à son prochain EP Si tu savais, prévu pour le 3 juillet prochain, « Boston » dévoile une sensibilité brute et une mélancolie douce qui confirment son talent à créer des instants suspendus. Un artiste à suivre de près.

Noctambus — Train de nuit

Le groupe bordelais Noctambus dévoile son tout premier single : « Train de nuit ». Un titre aussi envoûtant que singulier, où la pop alternative flirte avec des accents jazz et des textures industrielles. À la fois doux et nerveux, ce morceau est une ballade nocturne qui évoque l’errance, la fuite ou le désir de recommencement,  à bord d’un train qui file dans l’obscurité. Un univers musical et visuel déjà très affirmé, pour un projet qui attire l’oreille dès sa première escale. « Train de nuit », c’est le point de départ d’un voyage que Noctambus promet mystérieux et vibrant. Un projet à suivre, de près et de nuit.

Ondes — Danserai pas

Avec Danserai pas, Ondes signe un morceau sombre et captivant, où la pop alternative se mêle à une écriture tranchante et introspective. Sur une production minimaliste aux sonorités électro et organiques, le titre explore le refus, la retenue, et ce qui se joue dans les silences. La voix, grave et mélodique, déploie un spleen moderne qui touche juste. Le refrain hypnotique devient une forme de résistance intime : « Danserai pas », comme un mantra à contre-courant.

Pétrole Brut – Banquise

Avec « Banquise », Pétrole Brut livre une chanson pop-électro aussi glaciale que poétique. Le musicien bordelais y mêle synthés, textes sensibles et voix habitées, dans un morceau qui explore le vide, les distances, et ce qui reste quand tout gèle autour. Extrait de son tout premier EP, Banquise illustre l’univers singulier d’un artiste à la plume fine et à la prod léchée, quelque part entre Flavien Berger, Voyou et Étienne Daho.

Pinot Noir — In a minute

Vibes estivales au ralenti. Avec « In A Minute », Pinot Noir continue de tracer sa ligne musicale à mi-chemin entre UK garage planant, downtempo sensuel et house émotionnelle. Entre romance et groove sous-marin, Pinot Noir confirme son talent à créer des morceaux qui filent comme des souvenirs en slow motion.

Release Topic – Freedom Gospel

Un titre comme une grande inspiration d’air libre. Avec « Freedom Gospel », le mystérieux projet bordelais Release Topic convoque les élans spirituels du gospel, les textures électroniques d’une house solaire, et une forme de transe collective qui donne envie de s’élever, ou de danser les bras en croix. À mi-chemin entre Kaytranada, Moodymann et un live de dimanche matin dans une église de Détroit, ce morceau donne un souffle rare à la scène locale. L’orgue est là, les chœurs aussi, mais tout est filtré, éclaté, relancé. Une liturgie électronique et libératrice.

Thomas Chinarro — C’est mieux comme ça (avec Luxie)

Thomas Chinarro fait partie de cette nouvelle génération d’artistes queer bordelais qu’on aime voir émerger : sensibles, indépendants et sincères. Avec « C’est mieux comme ça », son nouveau titre en collaboration avec Luxie (à la prod), il signe une ballade pop aussi légère que mélancolique. Pensé comme une chanson d’été pour les cœurs un peu cabossés, le morceau évoque les doutes, les comparaisons, les remises en question que vivent nombre d’artistes indépendants. Mais tout est adouci par les nappes électro-pop de Luxie, et la voix de Thomas qui glisse comme une confidence au bord de l’eau. Un univers à découvrir aussi en images, à travers les visuels de la sortie.

Welcome Wendy — Magic Everyday

Welcome Wendy revient avec « Magic Everyday », une ode lumineuse à l’émerveillement quotidien. Avec une production douce et solaire, le morceau déroule un univers pop-électro qui flirte avec l’onirisme, où chaque jour recèle sa part de magie, pour peu qu’on veuille bien la voir. Le morceau évoque l’optimisme discret de ceux qui trouvent du beau dans les petits détails.

Wrath — Respirer

Avec « Respirer », Wrath livre un titre intense et introspectif, entre mélancolie et tension contenue. Sur une prod sombre et vaporeuse, l’artiste déploie un flow brut, presque hanté, qui explore l’étouffement intérieur et la quête d’un souffle, d’un espace. Le morceau oscille entre cloud rap, trap et spleen post-ado, porté par une écriture sincère et sans artifice. Un cri étouffé, une tentative de se reconnecter à soi-même dans un monde oppressant.