TXATARRA, laboratoire émancipatoire pour questionner notre rapport au numérique

TXATARRA est un « laboratoire émancipatoire » porté par l’artiste Charlie Aubry. Interrogeant notre rapport aux technologies et les logiques à l’œuvre derrière le numérique, le projet a mobilisé plusieurs personnes, dont des apprenti·es Solidaires de l’AFEV et des étudiant·es de l’EBABX. L’installation est proposée par Zébra3 et à découvrir à La Fabrique Pola jusqu’au 18 mai, avec en prime un dévernissage.

« Vieillerie, chose sans valeur. » Pour un projet qui porte sur les enjeux propres aux numériques (et donc d’une certaine modernité), le nom a de quoi intriguer. Il illustre pourtant la démarche de l’artiste au centre du dispositif de TXATARRA : Charlie Aubry. Celui-ci fait du réemploi de nombreuses ressources collectées dans l’environnement proche de ses expositions un véritable modus operandi. Une « économie de moyens » lui offrant une certaine flexibilité dans ses créations.

Charlie Aubry, artiste du détournement

Charlie Aubry est un artiste plasticien et musicien expérimental. Il développe sa pratique autour de l’électronique où il estime que l’erreur est une méthode d’apprentissage. C’est d’ailleurs grâce à cette technologie qu’il offre de véritable spectacle dans ses œuvres. Celles-ci deviennent sensorielles et sensibles.

Bidouilleur, Charlie Aubry questionne dans son travail notre rapport aux technologies. Il se sert de ses œuvres pour mettre en évidence certaines pratiques, mais aussi pour porter un regard critique et mettre en exergue certaines limites ou dérives de ces technologies omniprésentes dans nos existences.

Transmission, récupération, collaboration

Avec TXATARRA, Charlie Aubry propose à la Fabrique Pola jusqu’au 18 mai une installation artistique imaginaire, futuriste et sensible. Construite en collaboration avec des jeunes en insertion professionnelle et des étudiant·es de l’école des Beaux arts de Bordeaux, l’œuvre à été réalisée dans le cadre d’un atelier créatif et d’expérimentation numérique.

L’artiste y met en place un espace d’expérimentation pour les jeunes, afin qu’ils et elles explorent des logiciels, s’initient à l’intelligence artificielle et à la notion d’open source, apprennent à déconstruire leurs usages pour imaginer quelque chose ensemble, où le plus important est de « faire ».

Les matériaux utilisés pour la création sont issus la récupération. Comme à son habitude, Charlie Aubry s’appuie sur le réemploi de ressources collectées dans l’environnement proche pour TXATARRA. Ainsi, le circuit-court est favorisé, permettant à l’artiste de mobiliser des matériaux toujours différents, en fonction de ses trouvailles.

Entre volonté de transmission, utilisation de matériaux de récupération et dimension collaborative (d’autres structures sont également impliquées telles que La Chemise Club, Atelier Déco Solidaire, ou Amos), TXATARRA interroge notre rapport au numérique autant qu’elle promet une expérience singulière, entre performances et réflexion collective.