Rebelote ; encore une année (quasi) écoulée. Nul besoin ici d’épiloguer sur l’impact de la situation sanitaire pour l’ensemble des artistes et des structures culturelles, de Bordeaux et d’ailleurs. Ici, nous préférons, comme depuis l’an dernier, proposer une rétrospective de ce qu’on a écouté de local ces douze derniers mois. 50 albums et EP qu’on a pris plaisir à découvrir, au fil de nos playlists et des recommandations qu’on a pu nous faire. Comme d’habitude, aucune prétention à l’exhaustivité. Simplement une liste, par ordre alphabétique et sans aucune barrière de genre ou d’esthétique, pour valoriser la création bordelaise en 2021.
Textes : Hector Geffard, Clément Bouillé, Mana Circal, Charlène Deveaux, William Millaud, Laurent Bigarella
Agar — Libellule
Sorti cette année, le projet Libellule d’Agar est un EP de 6 titres dans lequel l’artiste bordelaise propose une immersion totale dans son univers. On y entend au fil des sons une voix, saturée d’effets, qui bien souvent disparaît, engloutie dans une instru aux notes électroniques. C’est un véritable trip polysémique qu’Agar déploie ici, à la fois psychédélique musical, et sous forme d’ego-trip rap à travers les paroles des morceaux de l’EP.
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Alexandre Charles — Estuaire
Un peu de chanson française girondine pour diversifier cette liste. Ici c’est Alexandre Charles qu’on retrouve aux manettes du bien nommé Estuaire. Au fil des titres, le chanteur et compositeur narre son amour pour la Gironde et son estuaire, au travers d’un univers puissant qui semble puiser autant dans la country ricaine que dans la variété française de l’après-guerre. À l’écoute de ce surprenant EP, on passe ainsi d’une ambiance jazz et blues à des sonorités plus latino, tout en gardant ce fil conducteur qu’est la Garonne, source d’inspiration majeure que l’artiste s’est donnée pour mission d’explorer, et de chanter.
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Baboune — Hess Life
Le rappeur bordelais Baboune, très productif cette année, a sorti dans les bacs en juin dernier son EP Hess Life. Un projet composé de productions musclées, en mesure de ravir les différentes familles du rap, entre trap pure et dure ou beats un peu plus funky. Flow millimétré, thèmes maîtrisés (on se plonge dans la vie de l’artiste), Baboune fournit un savant mélange de sonorités et confirme par la même occasion sa détermination à s’installer durablement au sein du paysage rap local.
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Bilbao Kung-Fu — L’arc-en-ciel
Le quatuor Bilbao Kung Fu, signe un premier EP flamboyant intitulé L’arc-en-ciel, paroles en français, guitares et lignes de basse, un rock psychédélique joyeux et lumineux donnant envie de donner de la voix. Le titre « Supernova » nous renvoie notamment inexorablement au rock de Téléphone, à travers une mélodie et une voix perçante. L’arc-en-ciel n’a pas fini de faire parler de son rock haut en couleurs.
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Colision — Lost Ghost, Vol. 1
Lost Ghost, Vol. 1 est un EP de trois morceaux écrit (ou plutôt réécrit) pendant le confinement par le groupe bordelais Colision. Les morceaux, plus solaires et optimistes que sur leur projet précédent, reflètent l’état mental et émotionnel du groupe au moment de leur création. Un résultat furieux et psychédélique, une direction artistique propre et affirmé, dont émane un fort esprit DIY et collaboratif, comme nous l’avait expliqué le quatuor un peu plus tôt dans l’année.
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rdg tribe — Primary Rhythms
Année symbolique pour rdg ribe. Le collectif et label bordelais a sorti en 2021 sa toute première compilation, Primary Rythms, au mois de juillet 2021. Un long travail d’introspection, réalisé plus de 4 ans après la création de l’entité. Finalement, c’est un large éventail de rythmiques et de sonorités qui est ici convoqué, principalement autour de la deep house et de la techno, ainsi que des influences artistiques prononcées qu’offre ce projet personnel.
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Daisy Mortem — Fausse Nouvelle
En janvier 2020, Daisy Mortem sortait l’excellent Faits Divers. Non-content de cette production hybride explorant les confins des territoires pop et électroniques, le duo est revenu en mai dernier avec le même album, cette fois uniquement composé de remixes et d’edits. Une œuvre toujours aussi inclassable bien qu’impeccable, qui prouve la capacité de VAMPIRO et de Cindy Bluray à s’entourer d’une galaxie d’artistes terriblement inspirant, à l’image de la musique des deux comparses : ensoleillé, gothique, punk, indus, dark et réjouissant en même temps. On croit savoir que le duo prépare des nouveautés pour 2022, hâte !
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Fayçal — Chants de ruine
Fayçal est un rappeur qui aime prendre son temps : en effet, à l’heure où la plupart de ses congénères sortent un nouveau projet tous les 6 mois, il aura fallu attendre 4 ans après l’EP Bords Perdus pour l’entendre à nouveau en début d’année avec sur un nouvel EP, Chants de ruine. Il faut dire que l’auteur de La belle endormie est ce qu’on appelle un lyriciste : chaque rime est pesée et soupesée afin qu’elle rentre parfaitement dans le texte et le thème développé au cours du morceau, ce qui prend forcément du temps. Résultat ? Du bon rap de daron, qui demande plusieurs réécoutes pour en comprendre toutes les subtilités, à l’image d’un Sameer Hamad par exemple, autre grande figure du rap underground, qui vient de sortir Effendi, un album encensé par la critique.
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Flanagan — The Fast and Tumultuous Life of a Cyborg in Kandyland
Cet EP, arrivé en 2021, se compose de quatre titres tous plus fascinant les uns que les autres. Quatre titres qui explorent une ambiance différente, tout en gardant une totale cohérence dans le projet global. Tous les titres évoluent dans le même univers musical : moderne, tout en assumant une inspiration rock et country, le tout parsemé de sonorités pop. Un EP qui vient souligner une année très productive pour Flanagan – on pense notamment à sa série de rough sessions, à aller écouter de toute urgence.
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Génial au Japon — Portraits
Les deux bordelaises qui chantent entre rêves et réalité depuis déjà 5 ans ont une nouvelle fois démontré leurs talents cette année avec la sortie de leur dernier EP, Portraits. On retrouve avec malin plaisir le registre électronique, indie-pop et rock dans lequel les artistes s’inscrivent si bien, dans un projet divisé en 5 sons et accompagné d’une vidéo court-métrage : « 5 portraits – 5 clips ». Une sorte d’hymne à l’être humain et ses particularités, ses paradoxes. Une ode à la vie, dans une année et une période assez compliquée.
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Jeune Bran — Demi-Lune
Un EP incisif avec des titres coups de poing et quelques featurings qui lui avait valu une interview ici un peu plus tôt dans l’année. Demi-Lune est un projet qui semble très personnel et introspectif, dans lequel le jeune rappeur évoque sans filtre sa vie et ses expériences. Ajoutez à cela un travail de la rime au laser, et vous obtiendrez un rendu qui suscite l’optimisme quant à l’avenir de la scène rap locale.
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Jouvence — Humanité Plage
Cette année, Jouvence a décidé de mettre les petits plats dans les grands, en proposant un concept un peu fou pour promouvoir son nouveau projet Humanité Plage : durant tout l’été, on a eu droit à un nouveau clip pratiquement chaque semaine. 12 clips/titres, qui forment le projet le plus abouti du rappeur originaire de La-Teste-de-Buch, et dans lesquels on retrouve tout ce qui fait la formule Jouvence : des instrus teintées de guitare acoustique, des lyrics à fleur de peau (avec toujours l’amour avec un grand A en guise de fil rouge), le tout rappé et chanté avec cette voix si particulière, qui le font passer pour le père spirituel des « rappeurs Soundcloud à la voix chelou » qui ont explosé entre temps (dont notamment le bordelais Khali). Vivement la suite.
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Jus Jam — 90’s anxiety
En mars dernier, le label Broken District publiait un mini EP. Œuvre de Jus Jam, celui-ci s’intitule 90s Anxiety, et se compose de six titres, fruit d’une réflexion de l’artiste sur sa façon d’appréhender, et de créer la musique. Avec cet EP, ce dernier entend sortir du schéma classique du son buzz, dont la durée de vie est très courte, pour plutôt proposer des morceaux plus simples qui durent dans le temps, davantage en adéquation avec ses goûts. C’est chose faite avec 90’s Anxiety, qui offre un univers recherché et cohérent.
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Kayo “The Chillin’ Champ” — Money Time
Kayo nous a proposé cette année un album de 7 titres : Money Time. Un album très chill, à la manière de son créateur qui propose des sons pour toutes ambiances. Des ambiances trap avec des morceaux comme « Logo Boy » (qu’on évoquait avec l’artiste lui-même dans une interview), mais aussi des ambiances plus détente avec « Catwalk ». Le tout toujours teinté de cette fraîcheur, propre au jeune rappeur bordelais.
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Khali — Laïla
Khali, le rookie très prometteur de la scène rap française a sorti cette année son deuxième album, Laïla. Album qui a rencontré un franc succès puisqu’il comptabilise déjà plusieurs millions d’écoutes sur les plateformes. Khali nous transporte dans son univers singulier avec des morceaux rythmés, diablement entêtant. Surtout, l’artiste se démarque par un flow et une voix unique, partie intégrante de son identité musicale. Avec ses prods mélodiques aux résonances électro et latines, il livre un très beau projet qui laisse espérer de grandes choses pour 2022. Affaire à suivre.
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Kuroy Lenid & O’Lean — Anémone
Le duo bordelais, très productif, a concocté un album résolument rap et réussi en 2021. Les deux artistes proposent sur ce projet de 7 morceaux des sons alternant rap et chant, avec des couplets énergiques et des refrains plus mélodiques. Le thème le plus récurrent de l’album : l’amour et les déceptions amoureuses. Au fil de l’écoute, une voix féminine vient parfois contrebalancer ou souligner celle du rappeur, créant une atmosphère ultra posée et de beaux effets sonores.
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La Prune — La neuvaine du Yab
Après une multitude de projets à deux têtes, les deux rappeurs de La Prune ont décidé de faire un EP solo chacun, tous les deux sur des prods du talentueux Gizzle Beatz. Le premier à être sorti est celui d’Endé, et on y retrouve toute la richesse du rappeur originaire de La Réunion : une inventivité folle en termes de flows, posés avec une aisance qui donne l’impression que c’est beaucoup trop facile pour lui, et un EP concept dont chacun se fera son interprétation, un peu comme lorsque l’on regarde une peinture (comme il nous le racontait en interview). On peut comprendre que l’on accroche plus ou moins avec son univers, qui est à mille lieux de ce que l’on peut entendre dans les dizaines d’albums rap qui sortent tous les vendredis. Mais rien que pour l’audace de la proposition artistique (et pour son intro), La neuvaine du Yab mérite qu’on y jette une oreille, tout comme l’EP solo de L’épicier également sorti en cette fin d’année.
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Laroze — Don’t make me over
Dans une veine disco, acid et house qu’on lui connaît bien, le producteur bordelais Laroze a lui aussi contribué à 2021 avec un bel EP taillé pour les dancefloor de Bordeaux et d’ailleurs. Don’t make me over, hommage à un morceau magnifique de Dionne Warwick, est le nom de cette sortie du label parisien Slow Bistro records. Là encore, Laroze confirme sa capacité à se connecter avec des labels très divers, après ses aventures sur Let’s Play House, D.KO Records, Dance Around 88, Flux Records ou encore RTCT Records. En 2021, on retrouve aussi l’une de ses productions sur l’une des compilations d’Ola Radio, démontrant – s’il le fallait – la productivité de l’artiste bordelais, dont on attend impatiemment les nouveautés pour 2022.
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Ola Radio — Bande passante, Mécanique ondulatoire, Haute fréquence
Désormais basée à Marseille, l’équipe d’Ola Radio, installée initialement à Bordeaux, a sorti début 2021 3 belles compilations, fruit du travail d’un grand nombre d’artistes de Bordeaux (et un peu d’ailleurs). 43 morceaux, répartis en 3 releases : Bande passante, Mécanique ondulatoire, Haute fréquence. Le tout prévu pour célébrer les deux ans de la webradio. Trois ambiances au programme, et surtout une diversité musicale représentée, à l’image de la direction artistique de la webradio qui promeut depuis la citée phocéenne des esthétiques alternatives peu représentées par ailleurs. On croit savoir qu’Ola prépare d’ailleurs un nouveau projet qui devrait renforcer cette dimension de leur projet, dès début 2022… Affaire à suivre !
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Little Jimi — The Cantos
Le groupe de rock progressif et psychédélique bordelais Little Jimi a sorti le 20 août dernier un album chez Mrs Red Sound. Un album aux sonorités puissantes duquel se fait ressentir une forte inspiration des années 1960 et 1970. A travers ces belles productions, les membres du groupe modernisent le genre en proposant des ambiances futuristes, tout en restant basé sur l’emblématique combo de composition guitare-batterie. Uun album terre-a-terre qui ramène l’ambiance des bars de bikers américains dans la métropole girondine.
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M3C — Pornboy
Membre de la galaxie We Are Vicious (emmenée notamment par Daisy Mortem), M3C s’est exportée en 2021 sur un label américain pour la sortie de son dernier EP. Et pas des moindres : HyperPop Records, basé à Philadelphie qui défriche et explore depuis 2016 une pop renouvelée qui se défait de tout codes ou étiquettes. Sur l’EP Pornboy, M3C reprend en version étendue son morceau « Pornboy » (déjà présent sur la compil’ des 5 ans du label (5 Years of HyperPop Records) en version dark, et y ajoute un remix gabber et hard bass de Future is offline, ainsi que le morceau original. De quoi apprécier la déconstruction dont fait preuve une artiste inspirée qui renouvelle les codes de la pop depuis Bordeaux.
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Marcellus Rex — II
Sans concession aucune, Marcellus Rex fournit aux amateurs et amatrices de rock stoner de belles compositions dans leur album au titre laconique II. Sorti à l’automne dernier – période idéale semble-t-il pour prêter l’oreille à ce type de production -, cet sortie du groupe bordelais lorgne parfois du côté du hard rock voire du metal. Un savant mélange que la formation qualifie elle-même de « Jurassic Melodic Stoner ».
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Maxwell BDX — La force est dans le lexique
Actif depuis une petite dizaine d’années dans le rap, Maxwell BDX était de retour cette année avec un nouveau projet, La force est dans le lexique. Un EP de 7 titres dans lequel il montre qu’il est toujours aussi bon lorsqu’il s’agit de kicker une instru, mais aussi qu’il sait faire des toplines et des refrains efficaces. Surtout, le rappeur bordelais a décidé de faire les choses en grand en dévoilant un clip pour pratiquement chacun des morceaux présent sur son EP. Un projet ambitieux, qui nous a poussé à aller à sa rencontre dans le cadre du premier épisode de notre nouveau format d’interviews vidéos dédié à la scène rap locale, Le Type de Rap.
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Memory Scale — Soft Power
Assez productif, le bordelais Memory Scale n’a pas démérité en 2021 avecc plusieurs morceaux distillés sur les Internet, l’expériementation de nouveaux formats, ainsi qu’un album, paru sur le label anglais de Sheffield Audiobulb. Une sortie que l’artiste relie à sa présence en studio, véritable lieu de résidence pour ce dernier. Au total 10 morceaux assez planants et contemplatifs, des productions relativement délicates et précieuses, faites de collages sonores et de divers enregistrements. Un exercice d’écriture que le producteur compare lui-même à « un mélange de pâte à modeler ».
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Le Merlu — Dieu Poisson
Après Surface, son premier EP en collaboration avec Pecek, Le Merlu a recidivé en travaillant à nouveau avec le même beatmaker (ce qui nous a poussé à aller à sa rencontre). Résultat ? Un projet plus rap, plus accès sur les punchlines, de nombreux invités (Jeune Bran, Nordinomouk, Rackam…), et un mix parfait entre couplets kickés et refrains chantés sous autotune, pour ce qui s’apparente au meilleur projet à ce jour de l’ancien membre du collectif Label Etoile. On attend donc la suite avec impatience, qui pourrait potentiellement être un EP commun avec son pote Nordinomouk.
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MEZERG — Chez Mezerg
Le tumultueux MEZERG offre en 2021 un album de 25 titres, dont la folle première piste porte le nom de sa ville d’origine : Bordeaux. Un ensemble composé de boucles électroniques entraînantes façonnées de piano boom-boom, un piano couplé à l’un des plus vieux instruments de musique électronique, le thérémine. La recette du succès : des mélodies au clavier doublées de sonorités quasiment rave ou de fine techno toujours parfaitement calibrée. Le musicien s’offre une tournée mondiale en 2022 afin de présenter Chez Mezerg, sorti sur son propre label MZRG Records.
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MIKI Bangs — Chocolatine
Belle ôde à la vienoiserie et à Bordeaux tout court dans cet EP de MIKI Bangs dans lequel on se plaît à découvrir une diversité de styles et de genres, entre pop, rap, chill-trap et wavy-pop. Pensé comme un pansement face à certaines formes de tragédies contemporains (« J’écris mes chansons comme des petites bouées de secours faisant front à toute cette détresse sociale et le cynisme ambiant. »), ce Chocolatine se consomme notamment idéalement en arpentant les rues pavées de Bordeaux.
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Modern Collapse — Anti Club Music Club
Gabriel de Sercey et Hugo Fabry font partie de cette génération d’artistes à Bordeaux qui se plait à prendre les chemins de traverse, à éviter les sentiers battus. Anti Club Music Club, leur EP sorti au début de l’année 2021, est une belle incarnation de cette philosophie. En pleine période Covid et alors que le manque de club se fait ressentir de tout côté, le duo sort cet EP, « déconstruit et cyclique » selon leur mot. Voyage auditif, patchwork de mélodies, éléments de sound design et de voix qui reviennent de manière récurrente : Modern Collapse propose avec ACMC une autre vision de la musique club, « dans une temporalité complètement différente » comme l’expliquait le duo un peu plus tôt dans l’année. Avec un résultat archi-convaincant, qui confirme les talents de production d’un duo qu’on suivra de près en 2022, à travers sa nouvelle résidence à l’IBOAT ou via leurs autres projets.
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Mohan — Burr!
Actif depuis environ 5 ans, avec déjà une dizaine de projets à son actif, Mohan est de retour en cette fin d’année avec Burr!. On y retrouve toutes les références du glacier boi (jeux vidéo, drip, lean…), le tout rappé sur des instrus plug music avec un DMV flow, cette nouvelle façon si particulière de poser, qui donne l’impression que chaque début et chaque fin de phrases se superposent. Un effet déroutant pour les habitués des flows plus classiques, qui ne plaira peut-être pas à tout le monde, mais qui a le mérite d’essayer de bousculer nos habitudes d’auditeur, et qui fera peut-être de lui l’un des précurseurs de ce nouveau style de rap en France.
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Neida — Slowing
Année 2021 chargée pour Neida, avec comme temps fort la sortie en mars de Slowing. Premier EP du nouveau label Nehza Records (de RONI), la release est une petite bombe aux influences anglaises, entre break ultra percusifs, lignes de basse acid et autres subtilités jungle. Un bel hymne à la rave, sorti quelques mois avant la réouverture des clubs en France. Loin d’être le premier fait d’armes du membre de l’équipage de SUPER Daronne, Slowing a fait passer un cap au producteur bordelais. Il a depuis signé (entre autre) un podcast pour Lobster Theremin ou encore produit un remix d’un des morceaux du dernier album de Garnier et Limiñanas. Grosse année 2022 à l’horizon ?
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Noirset — Conditioned
Les quatre bordelais de Noirset ont sorti en cette fin d’année leur premier album, entre post-punk et new wave. Rythmes synthétiques, riffs puissants, textes fragiles et torturés, tel est la recette de ce groupe qui souhaite remettre ce genre sur le devant de la scène. En termes d’influences, on est du côté de RENDEZ-VOUS, The Cure, Depeche Mode ou encore Qual. Les morceaux « Take Your Pills » et « Legacy » offrent un avant-goût de ce qui semble être une belle petite claque de fin d’année.
Nordinomouk — GMT +1
Deuxième EP solo du rappeur bordelais, sur lequel on retrouve ce qui fait le sel de sa musique : de l’egotrip soyeux, teinté de phases introspectives et de références de kiffeur de rap (« je viens du sud comme Trick Daddy »). Le tout, sur des instrus à la Westside Gunn. Alors que l’on trouve un featuring avec Le Merlu, il se murmure qu’un EP commun entre les deux rappeurs est en préparation… Affaire à suivre.
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Order 89 — L’été des corbeaux
À la croisée du post-punk et des sonorités électroniques, Order89 est un trio qui réunit Jordi, Flavien et Elliot. L’année 2021 a été l’occasion pour eux de concocter un album de 10 titres fascinant. Des sonorités à la fois sombres et entraînantes, derrière lesquelles se tapissent des histoires, parfois lugubres, contées par Jordi. Dans les mélodies, les flows, ou l’ambiance générale du projet on retrouve l’influence de ceux qu’ils appellent leurs pères spirituels : Noir désir, Guerre Froide ou encore Indochine.
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OrganPhantom — 10 years
On connaissait OrganPhantom pour la qualité de production de ses événements à Bordeaux, notamment son festival Écho à Venir et son engagement sur le terrain des arts numériques. En 2021, après une année qu’on imagine riche en réflexion pour l’association sur le redéploiement de ses activités et ses projets, c’est une compilation qui voit le jour. Celle-ci est notamment un moyen de fêter les 10 ans de la structure, autour de 6 morceaux « sélectionnées dans nos créations audiovisuelles coup de cœur » comme l’indique OrganPhantom. L’occasion pour l’association de « tendre l’oreille vers des moments passés et mémorables mais aussi de créer une impulsion vers un redémarrage culturel. »
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Pablo — Souvenirs d’été
Un album qui porte son nom à la perfection. Le projet se compose d’une pop très musicale et très summer vibe, sur des beats calmes et relaxants. Dessus, Pablo expérimente et construit un univers estival très plaisant, au point qu’on s’imagine bien l’écouter face à un coucher de soleil en bord d’océan. Avec ces voix douces et des synthés rétros qui les accompagnent, Souvenirs d’été a tout pour nous bercer, et nous replonger dans nos plus beaux souvenirs de vacances.
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Pénélope — Pénélope
En 2021, Pénélope propose un aller simple vers les étoiles. Son dernier et premier album, sorti en octobre dernier, explore des territoires musicaux insoupçonnés, où le rock se mêle à l’ambient et où la reverb sert d’effet de mise en apesanteur. Un projet bien nommé, aux multiples influences (rock certes, mais aussi sonorités électroniques, voire folk…), et un bel hymne au cosmos dont sont responsables Bastien et Manu, les deux protagonistes derrière Pénélope.
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Piaconcept — Plural :
Piaconcept est un jeune talent originaire de la région bordelaise qui a sorti cette année son EP Plural. Un projet de quatre titres, musicalement bien distincts. Dans l’EP, claviers, percussions et voix ultra mixées nous emmènent sur chaque morceau dans des ambiances bien différentes. Elle le dit d’ailleurs elle-même, en décrivant le projet ainsi : « Plural, ce sont des états d’esprit différents qui me représentent de manière très profonde. On peut écouter ces quatre titres indépendamment, pour en percevoir le sens particulier et intime, mais aussi tous ensemble, pour ressentir la vibration de ce voyage très personnel qui est le mien. »
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Pretty Inside — Grow Up
Attention, gros disque ! C’est encore le label Flippin’ Freaks qui oeuvre dans l’ombre pour proposer de telles merveille. Cette fois on est face à de la production tout droit sortie du quartier Saint-Michel à Bordeaux, le tout enregistré autour de 2019 et 2020, mais seulement compilé et dévoilé il y a quelques mois. Pretty Inside c’est donc le projet d’une des têtes pensantes de Flippin’ Freaks, Alexis, qui sert d’exutoire à des adulescents pas trop à leur place là où ils sont. Esthétiquement parlant, on hésite entre la terre indie-rock promise californienne et les contrées psyché fuzz australiennes. En tout cas, le groupe réalise avec Grow Up un gros coup, avec une ribambelle de pépites garage et pop toutes plus réjouissantes les unes que les autres, chapeau !
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SBONK — Les portes factices
Après deux EP à leur actif , Icozi et Goutch, ainsi qu’un album intitulé Lamizuk paru en 2020, SBONK continue son périple musical, cette fois-ci en affirmant son style de rock expérimental. Le trio a dévoilé cette année Les portes factices, un album plein de vie qui oscille entre de multiples styles musicaux. Des guitares, une batterie, et des synthés viennent parfois s’y mêler à des bruits de nature incrustés ça et là. À certains moments, l’ambiance chill et champêtre laisse place à des musicalités plus trip hop. Une véritable expériences à (re)vivre d’urgence avant de s’engouffrer en 2022.
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Sevenbeatz — Le Ciel Tapes
On ne pourra pas dire que SevenBeatz aura chômé cette année. En plus d’une première apparition sur vinyle, un podcast avec Fugitiv’ et son entrée parmi les résidents de l’IBOAT, le producteur et DJ a également confectionné un nouvel EP, Le Ciel Tapes, disponible à l’éoute en ligne et limité en physique à 30 exemplaires cassettes. Au menu, 6 pistes, une collaboration avec son ami lyonnais Hyas et des sons mixant reggaeton hybride, dance hall electro et dubstep.
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SEYES — Closure
SEYES, c’est la rencontre entre les artistes musiciennes Lia Moon et Charlotte Savary. Leur ensemble piano-voix teinté de sonorités électroniques s’en prend dans l’EP Closure à tout ce qui cloche dans le monde : dérèglement climatique, usage des armes, puissance des réseaux sociaux… Le tout avec une grâce certaine, une beauté émanant de chacune de leur composition qu’elles semblent avoir ficelées avec soin. Un projet artistique engagé, relativement rare.
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SLUMB — Play Dead
De nombreuses influences dans ce dernier album de SLUMB. S’il nous avait ravit avec son morceau résolument indie « Come and Get It » en featuring avec CW Jones, il propose dans cet album une large gamme d’univers musicaux, du lo-fi au rock, en passant même par un phase dubstep. Malgré cette diversité, SLUMB conserve son identité, que l’on retrouve sur les ambiances planantes de presque tous les sons.
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Stoner Bud’s — Yeah-Yeah!
Plus tôt cette année, on avait demandé aux Stoner Bud’s de nous concocter la playlist idéale à écouter en banlieue. Ave leur dernier EP Yeah-Yeah !, le groupe développe cette idée à coup de six titres, toujours dans un esprit garage rock qui sent bon la liberté et les zones périphériques. Guitares et batterie s’y déchaînent dans une fougue et une fulgurance maîtrisé avec brio. Un album qui fait du bien, et qui montre que même chez les plus jeunes, le bon rock n’est pas mort.
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Supachill — Chesterfield
Chesterfield est le gros projet de 2021 du collectif Supachill, sorti sur Banzaï Lab. Sur cet album de 10 titres, lesl membres du groupe ravivent la flamme du rap américain des années 1990/2000, sur des prods vintage aux échos house et jazzy. Tous les sons du projet semblent avoir été réalisé pour foutre tout le monde de bonne humeur : aussi bien les morceaux énergiques que les morceaux plus lo-fi, comme leur single « The Real One to Blame » en featuring avec Nuffsaid et Lindsay.
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The Lost Meridian — Regardless of What the Omen Said
Regardless est le dernier projet de The Lost Meridian. Un EP de 5 titres dans lequel le collectif bordelais mêle des influences rock et trip hop tout droit sorties des années 1990, avec une mélancolie qui lui est propre et dont éman un univers fort. Les sons y sont planants, tous portés par une voix très mélodique qui arrondit les sonorités.
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Tustance — Sacrifices & Privileges [VATUST02]
Le label Tustance a sorti cette année une compilation baptisée Sacrifices & Privileges. Une compilation sans compromis qui rassemble de nombreux artistes français et étrangers. L’objectif de la compil’: refléter et dénoncer ce que notre monde est en train de devenir. Le tout à coup d’ambient profond et de sonorités expérimentales torturées.
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Venus Berry — Shibari
Comme on commence à y être habitué, le label bordelais Flippin’ Freaks est responsable en 2021 d’une bonne partie des sorties parmi les plus intéressantes de l’année. Ce Shibari de la bordelaise Venus Bery y participe. Ici, Anouk (de son vrai nom) s’entoure d’Antoine à la basse et de Jules à la guitare, pour proposer un album entre noise music, esthétique lo-fi, synth punk, ambient, rock et electro. On pourrait convoquer tout un tas d’autres adjectifs pour qualifier l’ambiance singulière du disque, mais on laissera à chacun et chacune le soin de s’y (re)plonger pour en apprécier toute la subtilité. En attendant la suite avec impatience.
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W!zard — Definitely Unfinished
Après un premier album auto-produit en 2018, W!zard a sorti, début juin, son premier EP de 5 titres fraîchement composé des singles « Bones » et « Quick Violence ». À travers Definitly Unlimited, le groupe retranscrit un rock bruyant avec des sonorités et influences noise, post-punk et post-hardcore, exprimant émotion, colère et violence. Un format compact avec des mélodies denses montées pour la bagarre, bouger la tête et taper du pied devant le trio sur scène.
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