Post Kultura : cultures alternatives basques

Collectif basé dans le Pays basque, Post Kultura développe une vision ouverte de la fête : « la teuf heureuse ». Rencontre avec Jade, tête pensante du projet, qui revient sur l’essence du crew à l’occasion de l’organisation du Catch Fest le 20 mai au skatepark de Biarritz.

Le Type : Salut Jade ! Pour commencer, peux-tu nous présenter l’ADN de Post Kultura ?

Jade (Post Kultura) : Post Kultura c’est tout d’abord l’envie de créer des événements-expériences pluridisciplinaires, mais aussi la volonté d’innover en changeant les codes de représentation du spectacle, le désir de valoriser des artistes émergents, la détermination de démocratiser la culture musicale dite « underground » et surtout le rêve de créer une fête heureuse, bienveillante et unique en son genre.

Chaque projet d’événement est pensé selon un thème où nous retrouvons des concerts, lives, DJ Sets, des ateliers artistiques, des performances et des animations, le tout installé dans un décor immersif – enfin on essaye. Tout a commencé en solo. Depuis le début je suis cheffe de projet, régisseuse, D.A – un peu tout mais heureusement j’ai eu la chance de petit à petit m’entourer de copains et de copines aussi fous et motivé·es que moi pour me soutenir lors de l’organisation de chaque projet – big up aux potos qui se reconnaitront. J’espère de tout mon coeur que la famille Post Kultura va s’agrandir très prochainement !

Comment est née l’envie de créer le collectif ?

Née au Pays basque, je pense que ça part d’abord de l’envie de créer des événements chez moi et pour les basques. Après plusieurs voyages à l’étranger et plusieurs années à vivre en dehors du Pays Basque à explorer tous types de teufs ou d’événements culturels, j’ai voulu rentrer et tenter de produire la même chose chez nous. Adepte du monde des rave party, mon rêve était aussi de créer des teufs où on se sent libre et où on repart plein de paillettes dans les yeux !

Je trouve qu’il manque cruellement d’événements avec une programmation musicale « alternative » dans le Pays basque.

Jade (Post Kultura)

Le Type : Vous êtes basées dans le Pays basque ; comment qualifierais-tu l’état de la scène culturelle et artistique là-bas ?

Je trouve qu’il manque cruellement d’événements avec une programmation musicale « alternative ». De même pour la scène culturelle qui, je trouve, est très institutionnalisée dans l’ensemble. Même si de nombreuses petites associations tentent de proposer des événements originaux et accessibles, cela reste une minorité de l’offre culturelle.

Aussi, je pense que le principal facteur du manque de ce type d’événement est qu’il n’y a pas assez de lieux de représentations dédiés à notre proposition culturelle. En plus du faible nombre d’espaces (salles) adaptés à nos besoins, peu sont ouverts aux associations comme les nôtres. On ressent tout de même que la proposition se densifie petit à petit et qu’un grand nombre de nouveaux collectifs avec les mêmes idéaux voient le jour.

Entre collectifs, nous nous connaissons tous ici et avons tous pour but de continuer à lutter pour pouvoir créer des événements qui nous ressemblent et qui correspondent aux attentes des jeunes ici.

Jade (Post Kultura)

Je pense à tous ces récents collectifs de musique électronique comme Nunda, Eco-seastem, Asso OK, Resonance, Trakatekno, La Marmite, Submersion, RFX, Tekno Krado, qui tentent eux aussi de faire bouger les choses. Entre collectifs, nous nous connaissons tous ici et avons tous pour but de continuer à lutter pour pouvoir créer des événements qui nous ressemblent et qui correspondent aux attentes des jeunes ici.

Y-a-t-il des connexions artistiques qui s’établissent facilement (avec des artistes ou d’autres collectifs) entre des villes proches du Pays basque, ou avec le Pays basque espagnol ? Et avec Bordeaux ?

Complètement, c’est plutôt « lasai » (cool) comme on dirait ici. Entre collectifs basques nous échangeons pas mal entre nous, que ce soit pour s’informer sur nos prochaines dates, faire des collaborations, relayer les soirées de chacun, faire jouer les artistes des collectifs des uns et des autres, je trouve dans l’ensemble que la connexion est bonne.

De même pour Bordeaux, un grand nombre de collectifs basques déjà cités ont pu soit déjà joué sur Bordeaux ou soit déjà invité des artistes bordelais·es au Pays basque. Idem de notre côté, la connexion est déjà faite avec pas mal d’artistes ou de collectifs bordelais comme Marée Basse, La Kermess, La Molécule ou Le Vivier… Et même le futur projet en cours de réflexion est carrément d’exporter nos événements chez vous en collaboration avec des collectifs bordelais.

Comment souhaites-tu voir évoluer le collectif dans les prochaines années ?

J’aimerais que nous réussissions à pouvoir créer notre propre festival et obtenir l’opportunité d’une programmation récurrente de nos événements dans des salles de spectacles locales. Aussi j’aimerais pouvoir exporter Post Kultura en France ou en Espagne en collaborant avec d’autres collectifs similaires. Et si on voit en grand, réussir un jour, avoir notre propre salle de diffusion au Pays basque !

Vous organisez un événement le 20 mai au skatepark de Biarritz ; à quoi s’attendre ?

Le 20 mai on organise la première édition du Catch Fest de 12h à minuit, un micro festival mêlant musique, art, performances et sport de glisse. Au cœur du projet un match d’improvisation sonore (battle de DJs) où s’affronteront des DJs locaux sur une esthétique musicale tirée au sort par le public. Le tout animé par un MC sur un ring construit pour l’occasion ! Ce concept est à voir comme un concert-expérience mêlant théâtre et musique et changeant la posture traditionnelle d’un spectateur le rendant acteur de l’événement.
Au programme : match d’impro sonore, workshops et stands artistiques, démo de skate et open rampe.

Peux-tu nous parler un peu de la saison estivale culturelle dans le Pays basque ? On sait qu’il y a le retour de la super équipe de Moï Moï avec Udada à Saint-Jean-de-Luz ; quels sont les autres événements ou projets à ne pas louper dans la région ?

Le 03 juin on fête les 10 ans de Musique d’apéritif au Bow Down Studio (Biarritz) de quoi découvrir de nouvelles pépites musicales tout comme avec la radio DIA à Ducontenia (Saint Jean De Luz) pour fêter leur 3 ans le week-end du 18 août, la troisième édition du Nous Festival organisé par Solar Sound System qui a lieu en septembre au château de Bellocq pour un line up EBM qui vaut le détour. Et évidemment le Festilasai qui a lieu le 4, 5, 6 août (Biarritz), un festival 100% basque, pour son ambiance « lasai » et conviviale.

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