Le 16 juillet prochain, la quatrième édition du Make Noise Fest se déroulera à Angresse, dans les Landes. Promouvant les cultures indés et une approche DIY, l’association Androphyne*Kontainer qui en est à l’origine s’active depuis plus de 20 ans dans les Landes pour offrir à ses publics une offre culturelle qui sort des sentiers battus. Zoom sur une structure hyperactive qui a construit un modèle original pour développer ses projets artistiques.
Blanche Konrad aka Gertrude de l’association Androphyne*Kontainer s’anime lorsqu’on lui dit qu’on aimerait s’intéresser au paysage culturel des Landes. Il faut dire que, depuis Angresse dans le Sud du département où elle est implantée, sa structure semble déborder de projets, de ramifications et d’idées. À la fois tiers-lieu, espace de création, label, organisatrice d’événements (notamment du festival Make Noise Fest), compagnie chorégraphique : l’association englobe une multitude d’activités. Avec, comme fil conducteur, l’envie de « remettre l’artiste au cœur de la cité, sous forme de laboratoire où l’expérimentation, la recherche, et le processus de création sont au cœur du projet », affirme Gertrude, mascotte « autoproclamée de tous les tiers-lieux du monde entier » et donc de l’association.
Écosystème culturel landais
À l’origine d’Androphyne*Kontainer, il y a une compagnie de danse contemporaine. « On dit d’elle qu’elle est pluridisciplinaire, voire même un objet chorégraphique non identifié » raconte Gertrude. Depuis 1998, celle-ci produit et diffuse ses spectacles un peu partout en Europe. Puis est venue s’y greffer une diversité d’autres projets complémentaires. De quoi constituer un véritable écosystème, au sein duquel se mêle autant la mise en place de résidences artistiques pluridisciplinaire, que « des ateliers d’éducations populaire & DIY, une POPinière (pépinière artistique pour les 12-25ans), des évènements hybrides (concerts, sorties de résidences, rencontre auteurs…), un festival annuel, un studio de répétition et d’enregistrement ou encore un label de musique actuelle. »
Ce projet, qui place au cœur de son ADN la « pluridisciplinarité », émane notamment de l’esprit de Pierre-Johann Suc et Magali Pobel, deux artistes formé·es au Centre National de Danse Contemporaine d’Angers, ayant à cœur de décloisonner les pratiques, les esthétiques. « Faut-il rappeler qu’ils sont d’une génération qui a autant idolâtré Pina Bausch que Kurt Cobain ? Une génération du « zapping » » évoque la biographie d’Androphyne*Kontainer sur son propre site. Dès lors, la façon dont se déploie l’association et sa diversification sonnent comme une évidence. Tout comme sa propension à explorer les cultures alternatives, indépendantes et DIY.
Label et festival : animer le territoire
Le label Cowboy À La Mode, l’une des multiples émanations d’Androphyne*Kontainer, est l’une des manifestations les plus probantes du caractère alternatif de l’association. Depuis le département du 40, son équipe défend une sélection de groupes triés sur le volet. Entre post-punk, rock psyché, electro hardcore… Les esthétiques sont radicales, l’approche sincère : celle de valoriser une création indépendante, qui sort des standards radiophoniques.
Parmi les groupes ayant été accompagné par Cowboy À La Mode, on retrouve les bordelais d’Équipe de Foot, le projet cold grunge wave YGGL, Parpaing 2.2… À l’heure actuelle, ce sont notamment les étasuniens de Naguals, les français This Will Destroy Your Ears, Sukoï Fever et Genous, ainsi que les anglais de Vendettas qui sont représentés dans le label. Le dernier mentionné sera d’ailleurs présent à Angresse le 16 juillet prochain, à l’occasion de la quatrième édition du Make Noise Fest, autre projet d’Androphyne*Kontainer qui illustre son dynamisme et sa volonté d’animer son territoire.
Séries B au Make Noise Fest
Pour sa quatrième édition, le Make Noise Fest aura pour thème les séries B. Au programme : scénographie « déjantée et ludique » selon le mot des organisateur·ices, avec une forte volonté de croiser et mêler les publics « à l’instar des disciplines représentées » explique l’équipe. À ce niveau-là, on retrouvera de la musique, avec Orange Dream, Vendettas (du label Cowboy À La Mode), les nantais de Jean-Paul ou encore la locale DJ Cosmic Girl.
Spectacles et performances seront également proposées, de même que divers ateliers (« répare ta planche de surf » ou « modélise et imprime ton objet » : inscriptions conseillées, places limitées). Le tout se déroulera, pour boucler la boucle, à Kontainer, lieu de l’association du même nom, organisatrice du festival.