Entretien : le retour des Plages Pop au Cap Ferret

L’association Bordeaux Rock est de retour à Lèges-Cap-Ferret les 19 et 20 juillet prochain, pour son festival d’été Les Plages Pop. Après une annulation due aux contraintes sanitaires en 2021, l’événement renoue avec son public tout en réaffirmant ses engagements écoresponsables et son ancrage local. Entretien avec l’équipe de Bordeaux Rock pour cette occasion.

Crédit photo : Laurent Wangermez

Le Type : Après la pandémie qui vous a poussé à annuler l’édition de 2021, dans quel état d’esprit vous situez-vous à quelques jours du lancement des Plages Pop ?

Association Bordeaux Rock : Pour commencer, nous étions ravis de valider avec la Mairie de Lèges-Cap-Ferret la possibilité de faire le festival. Nous sommes plutôt confiants et surtout très heureux, heureuses de voir autant d’engouement autour de cette nouvelle édition. On est aussi très content de la programmation et de revenir sur ce lieu unique et magnifique. Bien sûr il y a eu des petits coups de stress mais cela comme pour chaque festivals ou concerts organisés.

Où en sont les relations entre Bordeaux Rock et la Mairie de de Lège-Cap-Ferret ? On se souvient de l’annonce de l’annulation de 2020… Le climat est-il apaisé et le festival pourra-t-il se poursuivre là-bas encore longtemps ?

Les relations sont très bonnes avec la Mairie. Nous avions reçu leur soutien malgré les inquiétudes des précédentes éditions. Et cela grâce à un commun accord passé qui consiste à proposer trois concerts lives plutôt que deux et un DJ set en closing. L’avantage ? Davantage de maîtrise sur la fermeture du festival et sur le public. Nous souhaitons souligner que nous avons reçu beaucoup de soutien des locaux car c’est un festival qui plaît à toutes et tous.

Comment conjuguer la tenue d’un tel festival au cœur d’un écosystème naturel fragile avec la préservation de ce dernier (qui plus est dans un contexte local préoccupant) ? Qu’est-ce que le festival met en place pour limiter son empreinte carbone et pour protéger cet environnement ?

C’est une question importante pour nous, pour la Mairie mais aussi et surtout pour toute une population, et donc le public. Pour cela, nous mettons en place une brigade verte qui intervient du début jusqu’à la clôture du festival (ramassage des déchets et sensibilisation au tri), nous donnons des cendriers de poches, des poubelles de tri sont présentes sur tout le site, et enfin les écocups permettent de limiter l’utilisation de plastique.

Nous avons demandé aux artistes de ne pas venir en avion : ils se déplacent toutes et tous en train, ou en voiture.

Association Bordeaux Rock

Toujours dans une démarche d’écoresponsabilité, nous travaillons avec des producteurs locaux pour apporter des produits frais et de saison. Côté artistes, nous leur avons demandé de ne pas venir en avion : ils se déplacent toutes et tous en train ou en voiture. 

Enfin, nous communiquons sur la responsabilité de tout à chacun pour préserver le lieu, c’est à dire ne pas jeter ses déchets (verres, mégots, papiers, plastiques…) par terre, ne pas déverser de substances dans l’océan et le Bassin, respecter l’écosystème présent sur le lieu et privilégier le covoiturage, le bus ou le train pour se rendre sur place. Pour les plus sportifs, ils peuvent même venir en vélo !

Crédit : Laurent Wangermez

Quelle complémentarité l’équipe de Bordeaux Rock recherche-t-elle à travers l’organisation des Plages Pop, par rapport au festival Bordeaux Rock ?

Tout au long de l’année, nous travaillons avec différentes structures et artistes qui valorisent et mettent en avant la musique pop et la musique électronique. Conscient·es que de telles scènes répondent aux envies du public et à l’évolution du marché de la musique, nous voulons nous inscrire dans cette démarche en tant qu’acteur culturel musical bordelais. C’est aussi et plus simplement pour nous des musiques qui nous touchent, sur lesquelles nous dansons et partageons. Et qu’on se le dise ; qui collent très bien à l’été et au lieu. 

Notre ADN reste bien sûr le rock, la structure étant née en 2004, elle répondait aux envies de passionné·es des années 1980-1990, moment phare de ce genre musical. Mais nous sommes aussi une structure qui évolue tant professionnellement que personnellement.

Quelle est la proportion de locaux se rendant sur le festival ? Travaillez-vous sur une médiation spécifique pour attirer les habitant·es de Lège-Cap-Ferret ?

Nous n’avons pas de chiffres à proprement parler mais nous savons que la quasi-totalité des personnes sur place sont des locaux ou des touristes. Nous le savons en discutant avec les participant·es, mais aussi vis-à-vis des nombreux messages de soutien reçus lors de l’annulation du festival. Nous pensons avoir touché quelques centaines de bordelais·es à peu près, soit car ils ou elles bénéficient de logement sur place, soit car ils ou elles sont en vacances. Nous aimerions toucher davantage de bordelais·es, mais respectons la jauge.

La scène electro french pop qui avait le vent en poupe au début du festival est peut être un peu moins prolifique aujourd’hui qu’il y a 10 ans.

Bordeaux Rock

Comment souhaitez-vous voir évoluer le festival lors des prochaines années ?

Tout d’abord, avoir la chance de le refaire chaque année serait une très bonne nouvelle. Cela va bien sûr se jouer sur cette édition, si tout se passe pour le mieux et que nous rentrons dans nos fonds. Comme pas mal d’acteurs du secteur culturel, nous faisons aussi face à une évolution des comportements du public que nous tentons d’appréhender au mieux.

La scène electro french pop qui avait le vent en poupe au début du festival (La Femme, Paradis, Vendredi sur mer…), est peut être un peu moins prolifique aujourd’hui qu’il y a 10 ans. Nous restons donc attentif·ves aux nouveaux courants pour nous adapter. En tout cas nous souhaitons le plus possible continuer de proposer des artistes français·es émergent·es sur ce festival.

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