La vision de la fête de Microclimat en 4 festivals

Projet de fête libre, Microclimat développe sa vision depuis 2012. Parcs, forêts, patinoires, quais, souterrains, friches, bateaux, clubs ; le collectif met un point d’honneur à offrir à son public des événements où scénographie et jauges à taille humaine sont conjugués pour la meilleure expérience possible et pour « préserver l’intimité des fêtes » selon les mots d’un des fondateurs du projets, Antoine Calvino. Avant sa venue à Bordeaux samedi 23 juillet pour un événement en deux temps (Vivres de l’Art l’après-midi et IBOAT le soir), on a donc demandé à Microclimat de partager ses inspirations en Europe en termes de festivals, pour mieux comprendre sa vision de la fête.

Crédit photo : Pierre-Emmanuel Rastouin

Burning Man (États-Unis) : le plus autogéré

« C’est le festival des festivals, il regroupe 70 000 personnes qui se regroupent chaque fin d’été dans le Nevada pour fonder une sorte de communauté festive autogérée. Les moyens qui y sont déployés sont à la mesure de la richesse du pays et de l’inventivité de ses avant-gardes : des installations grandioses, des dizaines de véhicules mutants, des centaines de DJS, des milliers d’ateliers, des teufeurs et teufeuses aux costumes les plus insensés. Mais le plus intéressant à Burning Man (et dans les autres Burns à travers le monde), c’est le fait que tout le monde participe. Ici, pas de spectateur·ices, que des acteur·ices. Ils ont tout compris. »

Fusion (Allemagne) : le plus politique

« C’est le navire amiral de la scène techno allemande. Monté en 1995 par des teufeurs et teufeuses berlinois·es sur un ancien aéroport soviétique qui leur appartient, Fusion se veut une plateforme d’expression pour tous les genres électro et même au-delà, avec en plus une conscience politique humaniste qui lorgne autant du côté de l’antifascisme que du communisme. 70 000 personnes y dansent donc sur de la trance, de la techno, de la house, du rock, de la drum’n’bass… Sans oublier les spectacles de cabaret et de cirque contemporain ! Le tout s’organise sur une vingtaine de scènes qui se construisent d’année en année depuis plus de 25 ans. Un monde à part entière, il faut le voir pour le croire. »

Crédit : Antoine Calvino

Waking Life (Portugal) : le plus épuré

« C’est le festival le plus abouti. Organisé au Portugal pour moins de 10 000 personnes, avec une demi-douzaine de dancefloors répartis autour d’un lac et quelques installations discrètement posées de ci de là. Si bien que quel que soit l’endroit où l’on se trouve, on a la vue sur l’ensemble du site. Les scènes sont parfaitement calibrées, il n’y a pas d’esbroufe, pas une lumière en trop. Si l’on doit vraiment trouver une musique dominante, ce serait la micro, ce qui d’ailleurs résonne bien avec le design général, mais on y entend aussi de la house, de la techno, du dub…  »

Boomtown (Grande-Bretagne) : le plus immersif

« Monté par des anciens de la free party désireux de mêler musique, architecture et théâtre, Boomtown est une ville champignon de quelque 60 000 habitant·es qui s’accroit chaque année d’un nouveau quartier : la vieille mine du Far West, le quartier chinois, le garage spatial, le quartier rouge… En plus de la partie musicale, très fournie, le festival fourmille de quelque 5 000 comédien·nes qui peuplent ce petit monde et l’animent de leurs saynètes. Le tout suit une trame générale qui évolue d’année en année, faisant réfléchir les festivalièr·es sur le monde qui les entoure. »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *