Inclusive, vivante et queer : une onzième édition du FIFIB haute en couleur

Du 12 au 17 octobre, à Bordeaux, le Festival International de Film Indépendant de Bordeaux invite ses spectateur·ices à prendre place dans les salles obscures de L’Utopia, de l’UGC Ciné Cité et du cinéma Jean-Eustache à Pessac. Et éclaire les zones d’ombres souvent incomprises et peu documentées de la société.

Crédit photo : Mathilde Michel

Le Festival International de Film Indépendant de Bordeaux témoigne depuis sa création de la diversité du septième art contemporain. Au fil de ces dix précédentes éditions, l’événement a toujours offert une sélection de films singulière, accompagnée de moments festifs, dans l’écrin de la Cour Mably et cette année à l’IBOAT. Cette année, pour cette onzième édition, ce sont les communautés alternatives qui sont mises à l’honneur à travers des œuvres hétéroclites, hors ou en compétition.

Un festival inclusif et vivant 

À travers une sélection pointue de courts et longs métrages, puis de films dits de contrebande (financés par les familles ou bien par le crowdfunding), le FIFIB prend le parti d’un cinéma d’art, novateur, défricheur, afin d’explorer des phénomènes encore peu représentés ou abordés dans le cinéma classique. Le festival se veut inclusif et vivant en choisissant des films contemporains, relevant avec justesse les problématiques que le XXIe siècle soulève. Dans un souci du réel, fictions et documentaires mettent à l’honneur les personnes queers, de tout âges et de tous horizons.

Ce sera l’occasion de découvrir le touchant Lucas à travers Le Lycéen réalisé par Christophe Honoré, film d’ouverture du festival. Cet adolescent de 17 ans venant de vivre un drame familial va devoir réapprendre à aimer, entre premières expériences et questionnements sur sa sexualité. Pour Loup & Chien, de Cláudia Varejão, il s’agit d’une jeune femme remettant en question le monde qui lui est promis. Originaire d’une île marquée par la religion et les traditions, elle se cherche et se découvre en fréquentant la communauté queer locale. Loin des clichés, ces deux films explorent le psyché d’une jeunesse en plein questionnement.

On retrouvera aussi des personnages plus matures, notamment dans le court-métrage de Lore Mure-Ravaud, Euridice, Euridice, un film de romance queer, transcendant les codes du film romantique hétéronormé. Dans sa douceur, il apparaît comme politique. Une avancée dans le combat LGBTQIA +, tout comme L’attente d’Alice DouardCéline attend que sa compagne Jeanne accouche à la maternité. Elle patiente alors avec les autres futurs pères, et c’est une véritable réflexion sur la PMA (Procréation Médicalement Assisté).

Identités queer et explorations sociétales

Enfin, on suivra le quotidien de Diva Cat Thy, une femme transgenre qui vend des nouilles dans les rues de Saigon à travers le documentaire, Diva, de Nicolas Cilins. Le film se construit autour de bribes de vidéos, photos, réelles qu’elle partage sur les réseaux pour documenter sa vie, toutes narrées par son compagnon. Au programme, une immersion au cœur de l’intimité de Diva ainsi qu’une réflexion profonde sur son identité queer. Un temps d’échange avec les équipes des films est souvent prévu après les différentes projections projections.

Cérémonie de la dixième édition du FIFIB

Le reste de la programmation suit cette logique d’exploration de notre société avec des films abordant des luttes sociales comme le féminisme à travers Annie Colère de Blandine Lenoir, le réchauffement climatique dans Virée Sèche de Théo Laglisse, l’engagement politique décortiqué par les étudiantes de Tout Péter de Noëlle Bastin et Baptiste Bogaert, ou bien la question du désir amoureux incarné par le personnage de Lara dans Castells réalisé par Blanc Camell Galí

Des cartes blanches cinématographiques par des acteur·ices, réalisateur·ices ou activistes sont également au programme. On pourra ainsi retrouver Anaïs Demoustier, Clotilde Hesme, Habibitch, Grégoire Colin et Elvire Duvelle-Charles.

Un invité icône de la culture queer 

Cette année, John Cameron Mitchell, icône de la culture queer, fera l’honneur d’être présent pour une rétrospective de ses films les plus marquants. On retrouvera notamment son premier film musical, pour lequel il a été acteur, réalisateur et metteur en scène, Hedwig and the angry inch, comptant l’histoire d’Hedwig Schmidt, un artiste transsexuel allemand vedette du rock sillonnant les États-Unis pour raconter sa vision du monde à travers la musique.

Véritable acteur de la scène queer américaine, il fera tomber une pluie de paillettes sur Le Village de la Cour Mably le vendredi 14 octobre à 21h30 en prenant le contrôle des platines pour nous inviter dans son univers : Glam, Queer, Punk & Freak. Les créatures de Maison Éclose l’accompagneront dans un show enivrant et haut en couleur.

Les nuits du FIFIB, Cour Mably

Toute une programmation musicale éclectique se liera aux projections au Village Mably avec les DJs de l’IBOAT, Sevenbeatz, ou encore Timéa et 47 Meow, deux jeunes figures du hip-hop français. Et pour l’after, rendez-vous à l’IBOAT pour danser entre autre au son de l’énergique Patrick Mason, DJ et producteur incontournable de la scène queer berlinoise, en compagnie de bien d’autres.

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