« Garden Metropolis » : la Métropole Jardin célébrée dans une exposition à arc en rêve

L’exposition Métropole Jardin s’est installée dans la galerie blanche d’arc en rêve le 7 avril dernier. Elle questionne le rôle de l’architecture et de l’urbanisme à l’aune d’un enjeu majeur de notre siècle : le réaménagement des villes pour répondre aux contraintes démographiques et écologiques. À travers l’étude de 4 territoires (Bordeaux, Phoenix, Bruxelles et Chicago), Susanne Eliasson et Anthony Jammes présentent leurs propositions d’architectures innovantes et les différents défis auxquels ils ont dû faire face. L’exposition se tiendra jusqu’au 2 octobre dans la galerie blanche d’arc en rêve.

Crédit photos : Ivan Mathie

Une exposition des métropoles jardins

Susanne Eliasson et Anthony Jammes sont les fondateurs de l’agence GRAU. L’agence opère depuis une dizaine d’années et a ainsi pu travailler sur le quartier du Grand-Parc et de la Cité-Claveau. En 2014, les deux architectes-urbanistes commencent à travailler sur le secteur de Caudéran. C’est ici que naîtra leur vision de la métropole jardin, et leur travail sur ce concept qui les mènera jusqu’à Phoenix et Chicago. La métropole jardin désigne l’urbanisation résidentielle construite en extension des centres-villes anciens. Ni centre, ni périphérie, ces zones en développement perpétuel laissent une place importante aux paysages et aux espaces verts.

L’exposition Métropole Jardin est divisée en 2 espaces. Dans la première pièce, on se trouve au milieu d’un immense plan représentant les différentes zones de métropole jardins présentés par les architectes. Les villes de Bordeaux, Bruxelles, Chicago et Phoenix se voient ainsi projetées sous nos yeux. La continuité des plans permet de parcourir les différents quartiers d’un regard, et permet de comparer rapidement des zones aux particularités géographiques différentes.

La seconde pièce est dédiée aux différents travaux de l’agence et à ce qu’elle a pu observer au cours de ses voyages. Une table et des chaises occupent le centre de la pièce, invitant les visiteur·ses à prendre le temps de s’asseoir et lire les nombreux ouvrages mis à disposition. Le découpage de l’espace est semblable à la pièce précédente, chaque quartier occupant donc un espace défini. 

L’exemple bordelais : le quartier de Caudéran

Le quartier de Caudéran est le point de départ du travail de Susanne Eliasson et Anthony Jammes. Ce quartier densément peuplé laisse une place importante aux paysages et à la verdure. Ce tissu dense, qu’Anthony Jammes appelle « le chaos », représente la conception de métropole jardin et les défis qui l’accompagnent. Comment continuer à développer un tel quartier dans une ville où les prix des logements explosent, tout en laissant place aux paysages, importants pour la durabilité et le bien-être ? Pour les architectes, la réponse est dans le vivre-ensemble.

Le collectif est un paramètre important de l’aménagement de Caudéran. Les grands arbres et espaces verts sont tous liés à la présence de logements collectifs à proximité. Selon Anthony Jammes, la présence d’autant d’espaces verts est davantage due au secteur privé qu’au secteur public. Ainsi, on retrouve parmi les différents projets de l’agence celui des logements individuels rapprochés. Comme son nom le suggère, les projets individuels rapprochés se trouvent entre les logements collectifs et individuels. L’agence présente son projet de Caudéran où 15 logements de ce type sont en construction. Les logements partagent de nombreux espaces collectifs, comme des arbres ou un barbecue. Les logements sont rapprochés et liés par un chemin bientôt aménagé par un paysagiste. On trouve de nombreuses photos et explications de ce projet dans l’exposition.

La métropole jardin : enjeux multiples

Loin de se restreindre à Bordeaux, l’exposition fait également voyager aux États-Unis, dans 2 villes qui soulèvent des questionnements différents. Phoenix est la onzième ville des États-Unis. Située en plein désert, il est difficile de concevoir une ville moins résiliente, celle-ci étant largement dépendante de l’automobile et de l’air conditionné. La question de l’eau est également cruciale. Dans ce contexte, Alfred Beadle imagine des solutions pour concevoir des habitations plus collectives, économiques et durables. Il construit notamment des logements qui seront des inspirations directes des logements imaginés par GRAU à Caudéran.

Chicago soulève une question bien différente. Dans une ville représentant l’urbanisme typique américain, dessinée autour de grilles monotones et régulières, les architectes se demandent comment la population vit et s’épanouit dans un tel environnement. L’exposition propose une balade dans les quartiers Sud de la ville, en passant des parcs aux cafés dans une exposition pleine de récits de vie.

Enfin, la ville de Bruxelles, également représentée dans l’exposition, soulève un dernier enjeu de la métropole jardin. Celui de la coexistence des bâtiments résidentiels et des activités économiques. À travers des photos parlantes et paradoxales, les architectes illustrent à quel point la métropole jardin regorge de diversité. Les activités dont on ne veut plus en centre-ville sont déplacées dans ces espaces. À Bruxelles, on passe de paysages dignes de la campagne profonde à un immense Ikea en quelques minutes en voiture.

  • Le mardi 24 mai, arc en rêve organise une rencontre croisée entre GRAU et MBL sur le thème Architecture en mode mineur
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