L’étrange ascension de Nicolas Oulès à La Chemise Club

Le 27 avril prochain, la Chemise Club présente « Gravir jusqu’au pire » ; une collaboration entre l’illustrateur bordelais Nicolas Oulès et le projet pyrénéen de fabrication artisanale de sacs rando multi-usages, l’Atelier Rebié. Pour cet événement, l’artiste investit les murs de la friperie bordelaise avec une exposition de ses illustrations ainsi qu’une scénographie exclusive. Rencontre avec lui pour l’occasion, afin de revenir sur son parcours et ses projets artistiques. 

Du graffiti à l’illustration : l’univers multiforme de Nicolas Oulès

La relation de Nicolas Oulès avec l’art commence dès l’adolescence par une passion pour le graffiti. C’est cet intérêt prononcé pour cette forme de création qui le pousse à entreprendre des études en graphisme. Études qui lui permettront de se rendre compte que ce domaine ne correspond pas vraiment à ses aspirations. C’est un peu plus tard, au fil des rencontres et des commandes, qu’il commence à développer une démarche artistique s’orientant davantage vers l’illustration.

Dans son travail, très identifiable, l’illustrateur se plaît à mélanger les genres et les époques, mêlant autant des éléments surréalistes animaliers, que des esthétiques industrielles, pour créer un univers unique en son genre. Celui-ci se compose d’influences multiples ; du constructivisme russe au futurisme italien en passant par le design industriel. De cette diversité émerge d’étranges mélanges, composés autant d’affiches de propagandes que de références à la jeunesse du siècle dernier.

Les animaux, qu’ils soient domestiques ou sauvages, réels ou imaginaires, ont une place de choix dans l’œuvre de Nicolas Oulès. « En ce qui concerne les animaux, je vais avoir comme influence Benjamin Rabier par exemple, l’auteur du logo de La Vache Qui Rit » explique l’artiste en évoquant certaines de ses inspirations. De quoi parfois prendre à contrepied le ou la spectateur·ice d’une telle œuvre : « la lisibilité du visuel est importante car l’interprétation des comportements des animaux dans mes compositions peuvent amener plusieurs lectures. c’est aussi ce qui m’intéresse ; que les gens soient intrigués par ce qu’ils voient » poursuit-il.

Humains, chats & chiens

C’est la rencontre de Nicolas Oulès avec Aymeric de l’Atelier Rebié qui va permettre au premier de travailler sur un objet concret et utilitaire tel que le sac à dos. Sur un tel support, l’univers de l’illustrateur se déploie à travers le motif utilisé pour le tissu du sac. Un motif vif, lisible, impactant et incarnant la réunion hommes-animaux. « J’utilise les animaux et mes personnages comme si je pouvais les assembler tel des LEGO et créer des situations ou des compositions avec» raconte-t-il.

Dans un de ses visuels, récemment réalisé à l’occasion de sa collaboration avec l’Atelier Rebié – et qui sera lancé cette semaine à La Chemise Club -, il utilise une combinaison de chiens, de chats et de personnages musclés pour créer une structure infinie dans l’idée de gravir jusqu’au ciel. On peut voir à travers ce mélange d’idée plusieurs niveaux de lectures ; chacun·e étant libre d’interpréter les œuvres à sa manière. Une hybridation qui se déploiera de plusieurs façons dès le jeudi 27 avril au 2 Rue Saint-François, avec une exposition de ses illustrations avec une scénographie spéciale. Une série de chemises confectionnées « avec les chutes de tissus techniques » accompagnera le tout, dans un joyeux mélange où humain, chiens et chats ne font plus qu’un.

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