Petite Fille, de Sébastien Lifshitz

Cette semaine, découverte d’un film-documentaire magnifique présenté en avant-première à l’édition 2020 du FIFIB (Festival International du Film Indépendant de Bordeaux) en octobre dernier. Cette fois, on ne peut pas vous donner 3 bonnes de le regarder, car le sujet se suffit amplement à lui-même. On vous laisse donc vous éprendre d’une des rares bouffée d’air frais de l’année 2020.

Petite Fille pour une grande histoire

Quatre-vingt minutes retracent une année dans la vie particulière de Sascha et sa famille, au cœur d’un cocon de bienveillance que l’on découvre avec pudeur. La petite fille en question, c’est Sascha. Née dans un corps de garçon. La construction de sa féminité se fait presque depuis le berceau car, à 3 ans déjà, elle déclarait être une fille. Alors, si pour elle c’est aussi simple que ça, pourquoi pas pour les autres ? Interdit les robes à l’école, interdit la danse classique, interdit le joli maillot de bain deux pièces rose. On comprend vite que la lutte sera longue et ne fait que commencer.

Entre le documentaire et le film, la caméra de Sébastien Lifshitz déploie une nouvelle fois sa maitrise dans l’art du portrait (Adolescentes, Wild Side ou Les Innocentes pour ne citer qu’eux) et se place ici à hauteur d’enfant, pour une capture infiniment plus tendre du combat quotidien de Sascha. Le chemin – sinueux – pour faire enfin accepter la transidentité et plus généralement la différence, se construit par des espoirs, des déceptions, mais surtout des batailles gagnées. Petit pas par petit pas. Alors, le cinéma sert ici d’outil à la tolérance et l’évolution, pour une histoire qui ne pouvait pas rester dans l’ombre. Un grand merci.

 

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