Alors que les agences humanitaires de l’ONU affirment que la société civile est « au bord de l’effondrement total à Gaza », une initiative voit le jour à Bordeaux afin de récolter des fonds pour les victimes via l’ONG Médecins sans frontières.
Quel est le rôle des artistes face aux injustices et aux crises en cours dans le monde ? Les exemples d’initiatives, de projets et d’actions prenant position sont nombreux, dans l’art contemporain, le cinéma, la musique. Aujourd’hui, face à la catastrophe humanitaire à Gaza, une compilation mobilise depuis Bordeaux des musicien·nes en soutien aux victimes de ce que certain·es appellent déjà un génocide.
Un projet pour « apporter de la lumière sur la situation »
Lancée à Bordeaux, l’initiative noise_for_ceasefire_⚐ est constituée d’artistes qui viennent de partout en France. La compilation, réalisée à partir de leurs morceaux, démos, works in progress, exclus, faces B et covers, entend venir en aide aux populations civiles de Gaza, tout en plaidant pour un cessez-le-feu. « En tant que témoin, on s’est demandé comment apporter de la lumière sur la situation. On s’est rendu compte que beaucoup de personnes voulaient aider, sans trop savoir comment. A partir de nos connaissances, on a cherché des personnes intéressées et la grande majorité ont répondu favorablement » explique un des coordinateurs du projet, par ailleurs membre d’un des groupes présent sur la compilation.
noise_for_ceasefire_⚐ de noise_for_ceasefire_⚐
La compilation, disponible sur la plateforme Bandcamp, obéit au principe du « name your price ». Chacun·e choisit le prix qu’il ou elle souhaite mettre, et l’argent est par la suite reversé à l’ONG Médecins sans frontières. « On a choisi Médecins sans frontières car ça fait plus de 20 ans qu’ils sont mobilisés, ils commencent à avoir une expertise. De plus, ils sont pourvoyeurs d’informations, alors qu’il est de plus en plus compliqué d’avoir des témoignages et des images » poursuit un membre du projet.
La musique pour dénoncer
Pour les artistes impliqué·es sur la compilation, la musique est un outil idéal pour véhiculer leur message, dénoncer des situations d’injustices. Ajouté à la notoriété dont jouissent certain·es artistes, il est un médium pertinent pour pouvoir sensibiliser. « Bon moyen ou pas, la plupart des artistes ont un rapport singulier à leur musique, c’est ce qu’ils ont de plus légitime à proposer » raconte une des personnes à l’initiative du projet.
Si quelques artistes semblent avoir décliné le projet, la grande majorité des invité·es ont répondu positivement. C’est ainsi qu’une soixantaine d’artistes de tous horizons se sont retrouvés. Lysistrata, Trainfantome, Cosmopaark, Fontanarosa, yyellow, La Houle ou encore Obsimo ; des acteurs du monde de la musique ayant une certaine réputation font partie de la compilation. D’autres, comme Méduse +1 n’ont à l’inverse jamais sortis de son, symbole de la diversité souhaitée par le projet. Une pluralité qui se traduit également par les nombreuses esthétiques proposées par les artistes : entre musiques électroniques, powerviolence ou indie.