Après deux premières éditions de Bordeaux Electronic Week-End, l’association derrière le projet rempile avec une édition hivernale les 23 et 24 février prochain. Avec la volonté de fédérer différents acteurs et actrices de la scène électronique locale, la BEW mobilise une équipe soudée et organisée. Zoom sur un collectif émergent et ambitieux qui illustre la force de l’union pour porter plus loin ses projets.
Un « marathon électronique » collectif
Mars 2022. Sous l’impulsion de 5 collectifs bordelais (Bruit Rose Music, Mates, Distill, Hill Billy et Viatiques), les acteurs de la BEW se donnent pour mission « de se synchroniser et ainsi proposer un long week-end de fête non-stop autour des musiques électroniques . » Pour chacun d’entre eux, l’envie de se coordonner pour créer cet événement hybride apparaît peu à peu. Bordeaux Electronic Week-End devient alors « l’encourageant résultat d’une dynamique instaurée par nos collectifs, dans le but de mieux travailler les uns avec les autres et ainsi pérenniser la scène musicale bordelaise. » confie un membre de l’organisation.
Au printemps de cette année-là, c’est à travers un élan commun et une volonté d’avancer collectivement que les membres de ces organisations se sont réunis autour d’un seul et unique programme. « D’abord, il y avait de nombreux évènements planifiés ce week-end là. Ensuite, on trouvait que l’offre globale des différents événements était cohérente et s’enchaînait de façon plutôt logique » indiquait alors un représentant du collectif Mates.
Lors de leur prochain rendez-vous, c’est à travers des institutions phares de la ville que les membres du BEW ont voulu mettre en place un format éclectique, pour plaire au plus grand nombre : en club (à l’IBOAT), en warehouse (Espace DS) et dans des lieux encore non communiqués. Un tel parcours itinérant s’explique pour les organisateurs par la volonté « d’instaurer une proximité entre nos évènements, et ainsi permettre au public bordelais de se déplacer facilement entre les différents lieux de notre marathon électronique » confie Florent Fournier, responsable communication de la Bordeaux Electronic Week-End et membre de Bruit Rose Music.
En s’associant par ailleurs pour cette édition hivernale avec Marée Basse et Fugitiv’, deux collectifs emblématiques de la ville, le projet Bordeaux Electronic Week-End affirme sa volonté de vouloir se diversifier, et ainsi créer de nouveaux ponts musicaux, en explorant davantage des esthétiques autour de la techno lors de cette « Winter Edition. »
Bénévolat & création d’association
Bordeaux Electronic Week-End est l’initiative d’une communauté regroupant uniquement des bénévoles. Elle est malgré tout représentée par des professionnel·les de la scène musicale et du secteur de l’évènementiel, accompagné·s de passionné·es moins expérimenté·es et d’autodidactes. Le projet peut également compter sur des volontaires présent·es les jours d’évènements, aidant à différents postes comme l’accueil, le bar ou la scénographie. En contrepartie, l’association s’engage à offrir une entrée sur les évènements et des tickets boissons.
Bordeaux Electronic Week-End est une initiative ambitieuse qui permet d’additionner nos forces et donc de développer notre visibilité
Bruit Rose Music
Tout seul on va plus vite, ensemble, on va plus loin : c’est le proverbe qui représente au mieux l’enjeu de ce projet : « Bordeaux Electronic Week-End est une initiative ambitieuse qui permet d’additionner nos forces et donc de développer notre visibilité » explique un membre de Bruit Rose Music. Si à ses débuts le projet s’apparente à un regroupement de collectifs, en 2023, il se structure sous un statut juridique d’association afin de proposer un festival itinérant, dont Romain Deschamps est le président.
C’est suite à la création de l’association que l’équipe décide de hiérarchiser son organisation en plusieurs pôles distincts : partenariat, communication, programmation, production et technique. « Ça permet à tout le monde de travailler suivant un axe défini. Chaque pôle a ses missions et ses tâches à exécuter suivant une deadline, et si l’un d’entre nous n’a pas eu le temps de travailler dessus ou accumule du retard, nous prenons la relève avec grand plaisir ». Ensemble, ces protagonistes prennent les décisions majeures pour mettre en lumière leurs événements.
7 collectifs, une trentaine de bénévoles et des outils d’organisation
Afin de coordonner ses projets, l’association s’est récemment tournée vers Notion, un espace de travail numérique tout-en-un : « Ça nous permet de gérer nos projets plus simplement, il nous apporte de la rapidité et de la clarté, avec des outils alimentés par l’IA. Grâce à lui, nous pouvons afficher nos projets sous formes de chronologie pour avoir une meilleure vue d’ensemble, c’est vraiment adapté à la création d’évènements comme le nôtre » explique Florent. Ajouté à cela, ils utilisent également Messenger avec deux conversations : l’une composée de tous les membres de la BEW et l’autre des dirigeants de chaque pôle.
Avec pas moins de sept collectifs présents et une trentaine de personnes impliquées dans ce projet, la question quant aux synergies et aux liens qui unissent ces acteurs peut se poser. Bienveillance, solidarité et altruisme sont les maîtres mots des membres de la Bordeaux Electronic Week-End. Leur désir commun est de travailler main dans la main en échangeant leurs expériences, leurs savoir-faire. Pour certains, cela fait plus de dix ans qu’ils sont dans le milieu de l’évènementiel, notamment certains membres du collectif Viatiques. Fort de leurs expériences, ils apportent des connaissances précieuses quant à l’organisation de ce projet et prennent les meilleures décisions pour faire rayonner leurs évènements.
« Placer Bordeaux sur le radar des villes européennes émergentes sur la scène électronique »
Pour le nouveau marathon électronique hivernal de l’association, qui se tiendra les 23 et 24 février prochain, la programmation sera majoritairement locale et nationale afin de faire découvrir les talents de la scène française : « Notre initiative culturelle, nationale et indépendante s’ouvre à de nouveaux styles underground et à la volonté d’affirmer la place de Bordeaux à travers la scène électronique française » mentionne un acteur de la BEW.
La cohésion est belle à voir. Il y a énormément de collabs’, les crews invitent les résidents des autres, des collectifs fusionnent pour ne faire plus qu’un
Distill
Désireux de croiser leurs communautés, les acteur·ices de la Bordeaux Electronic Week-End souhaitent également créer des liens entre leurs différents collectifs, tout en proposant un évènement de grande ampleur : « La cohésion est belle à voir. Il y a énormément de collabs’, les crews invitent les résidents des autres, des collectifs fusionnent pour ne faire plus qu’un… » expliquait un membre de Distill en 2022.
C’est par ailleurs l’ensemble de ces acteur·ices qui sont souvent à l’initiative de nouveaux projets, à même de dynamiser la ville et ses alentours. À terme, ils entendent amener Bordeaux au même niveau que d’autres grandes métropoles françaises et permettre à leur scène « de se placer sur le radar des villes européennes émergentes sur la scène électronique. »
Intelligence collective
La construction de la programmation de Bordeaux Electronic Week-End s’est révélée être un exercice d’harmonisation et d’innovation collective. Au cœur de cette démarche de curation ; deux programmateurs du milieu électronique local, Victor Higo tête pensante de Fugitiv’ et Kinesia et Sébastien Cabé cerveau derrière la Bordeaux Electronic Week-End et Mates, ont uni leurs forces pour la programmation de l’événement. Leur collaboration a donné naissance à une programmation diversifié, « fruit de longues heures d’échanges et d’une volonté commune d’intégrer les propositions innovantes de Marée Basse, ajoutant ainsi une dimension trancy unique » détaille le pôle programmation du projet. Cette synergie a permis d’élaborer une offre musicale qui reflète véritablement les désirs et les aspirations de leur public diversifié.
Concernant la prochaine Winter Edition, les acteurs de BEW souhaitent représenter un spectre plus large du dynamisme électronique bordelais en mettant à l’honneur la techno. L’impulsion d’embrasser une diversité d’esthétiques électroniques, en particulier avec l’inclusion de Marée Basse et Fugitiv’, témoigne d’une volonté de répondre à l’évolution des attentes du public. La techno, bien qu’omniprésente et fortement plébiscitée, « est une facette de l’univers musical que la Bordeaux Electronic Week souhaite explorer. L’introduction de nouveaux genres musicaux s’inscrit dans cette logique de diversification et de renouvellement, permettant ainsi de surprendre et d’enrichir l’expérience des participant·es » résume un membre de l’association.