La Rochelle au rythme des Francofolies

Oh La Rochelle, ville en bord d’océan, citadelle agréable dans laquelle il est possible de tout faire à pied. C’est dans ce cadre que se nichent les Francofolies depuis 1985. Autant vous dire que des artistes, la ville en a vu défiler. Ils sont d’ailleurs placardés un peu partout sur les murs du festival. C’est l’occasion rêvée de prendre une photo avec Cabrel toute moustache dehors ! Quant à nous, nous allons avoir le plaisir de passer trois jours au sein de ce festival ahurissant. Retour sur un événement qui ne manque pas de folie (oui c’était facile).

écrit à 4 mains par Miléna Delorme et Noémie Malo

Mercredi 11 juillet

Le vent marin nous caresse le visage, les gens sont déjà nombreux, ça sent la musique. Nous nous chargeons d’aller récupérer nos pass média et en route pour l’aventure. Nous entamons cette première journée sur les chapeaux de roues. Après avoir fait un tour de reconnaissance du site, nous nous dirigeons vers l’espace « média » pour assister à la conférence de presse d’Angèle, jeune prodige de la pop culture actuelle. Nous découvrons une jeune femme plutôt sûre d’elle et bien dans ses baskets répondant aux questions des journalistes, tantôt avec humour tantôt avec sérieux. Elle nous parle de son parcours, de sa tournée des festivals, et de son état d’esprit pour le show de ce soir.

Nous prenons ensuite le temps d’aller faire un tour du « Village Francocéan » : ce site, positionné à l’orée de la grande roue de La Rochelle, laisse de multiples possibilités. Il est très agréable d’entreprendre une petite ballade menant du festival au port et de découvrir un condensé de stands de sensibilisation à la protection de l’environnement. 

Nous prenons ensuite rapidement la route du festival afin de ne pas louper une miette du spectacle et retrouver Angèle sur scène : une prestation à son image, dynamique, drôle, touchante. Face à la foule, Angèle démontre une fois de plus qu’elle mérite son succès. Derrière nous, une famille : « mais papa, tu connais? – ben oui chérie, tu l’écoutes en boucle…là elle dit, « touuuuut oublier » ».

Entre deux concerts, nous retournons flâner à l’espace « presse » aménagé à l’intérieur de l’école de voile de La Rochelle, cadre idyllique près de l’eau. Nous finissons la soirée devant M, artiste incroyablement inventif, se présentant sur scène avec toute une bande d’automates en guise de musiciens : un véritable spectacle pour les yeux et les oreilles. Nous nous sommes placés volontairement loin de la scène afin de pouvoir laisser aller nos corps au rythme de la musique. M, ce grand artiste habitué des Francofolies est heureux d’être là une nouvelle fois, pour le plus grand plaisir de son fidèle public.

Jeudi 12 juillet

Le soleil se lève sur une nouvelle journée de festival ce Jeudi. Les Francofolies ne sont pas uniquement concentrées sur un site. Toute la ville est mobilisée. Nous prenons donc la route du théâtre Verdière afin de rencontrer Arthur Ely, jeune artiste émergeant des chantiers des Francos 2019 (une sélection de jeunes artistes épaulés tout au long de l’année par une équipe de professionnels). Ce jeune homme a déjà beaucoup à dire : Arthur est doté d’un talent prometteur, scéniquement et musicalement parlant. Nous assistons à son live dans une salle pleine et déjà envoutée par ses mots. Nous vous parlerons un peu plus bas de notre rencontre avec ce phénomène… patience.

Nous pressons le pas pour assister à la conférence de presse d’Hocus Pocus, se transformant rapidement en entrevue privée. Nous nous apprêtions  à assister à un plateau regroupant plusieurs collectifs : C2C, Alltta et PARRAD, trois groupes d’artistes étroitement liés à Hocus Pocus. « La colonne vertébrale c’est Hocus Pocus, mais c’est d’abord une grande famille », nous raconte 20syl, leader du groupe.

L’artiste nous évoque la manière dont le live à été pensé et construit, la sélection de titres pour la scène mais également l’adaptation, le dynamisme et la volonté d’établir un réel lien avec le public, véritable élément moteur pour ces artistes. Après avoir fait référence aux différents collectifs présents, 20syl aborde le futur de manière assez vaste en expliquant sa volonté personnelle de se diriger vers la production. C2C nourrit des trajectoires individuelles et, quant à lui, c’est derrière ses platines et son écran que nous aurons le plaisir de le retrouver.

S’en suit une interview solaire avec la belle Corine. C’est une femme charismatique, douce et accessible que nous rencontrons pour la première fois. Nous revenons avec elle sur son parcours et ses différentes scènes de l’été. Elle nous explique l’engouement des gens pour son projet, ses influences Madonnesque (pour Madonna) et sa rentrée à l’Olympia (rien que ça !).

Revenons sur Arthur Ely. Oui, souvenez vous, nous vous avions présenté ce jeune artiste un peu plus haut. Nous avons eu la chance de le questionner au sujet de son parcours.

Un artiste au futur prometteur qui nous présente son EP en plusieurs parties. Après avoir été sélectionné pour le chantier des francofolies (cf : plus haut), Arthur nous explique avoir passé plusieurs semaines à La Rochelle où il eu la possibilité de travailler avec des professionnels et de faire évoluer sa réflexion et sa manière d’envisager la scène. Comme il nous l’explique, avant d’intégrer le chantier, Arthur était de ceux transit de leur passion, qui avaient tendance à partir dans tous les sens et se perdre dans leur art. Grâce à cette opportunité, il ressort changé et sûr de lui quant à la suite des événements. Il nous fait part de la sortie de la troisième partie de son EP aux alentours de la rentrée. Nous lui souhaitons le meilleur pour la suite.

L’heure des concerts sur la grande scène arrive. Ce soir, nous avons la chance d’assister au show de Hocus Pocus et ses acolytes, véritable déferlante de bonne humeur et de « good vibes ». Un vrai rêve d’adolescentes ! (Pour ne rien vous cacher, j’ai (Miléna) versé une petite larme dans le crash barrière, l’œil mouillé derrière mon objectif. Quant à moi (Noé) j’ai lâché mon groove d’enfer enfoui depuis bien trop longtemps.)

 

Chris et ses Queens prennent ensuite le relai et nous offrent un show d’exception. Un spectacle mélangeant danse, chants et émotions du début à la fin. Une artiste sachant pleinement communiquer avec le public et prenant plaisir à le faire.

Elle assure le show, présentant des chansons de son nouvel album et également des sons emblématiques de ses débuts. Quelques minutes plus tard, nous voici devant un duo atypique et des plus mystérieux : The Blaze prend possession de la scène. Nous observons et écoutons un set d’une exactitude déconcertante très fidèle à l’essence du duo. Le public est resté, malgré l’heure tardive et danse encore. Chacun vit le moment à sa manière, du psychédélique au silencieux ; un grand moment de musique, différent et atypique.

Vendredi 13 juillet

Notre dernier jour et pas des moindres. Nous sommes charmées par la voix et la présence d’Yseult. Elle se produit en plein centre ville, près de l’eau et le public est là, dansant, sous le charme lui aussi. Après son show, nous rencontrons Yseult, simple et décontractée pour échanger quelques mots. Nous évoquons son année, ses concerts, et la liberté qu’elle ressent d’être aux commandes de son propre label. Yseult, c’est également des associations audacieuses. Un duo avec Claire Laffut, qu’elle nous explique ainsi : « j’aime ce qu’elle fait, elle aime ce que je fais, voilà, c’est surprenant et nature ». Une jeune femme pleine d’ambition et dégageant un charme fou de part une personnalité positive et une accessibilité déconcertante.

Ce soir les Francofolies ont opté pour un line-up urbain. Nous entrons dans l’arène pour Aya Nakamura et ressentons une hystérie dans le public. Je (Noé) me retrouve collé-serré à un jeune public prêt à chanter à tue-tête « poooookieeee ». Aya communique beaucoup avec son public, le fait chanter et danser avec frénésie. 

Nous ne prenons pas une minute pour souffler que Lomepal débarque déjà sur scène et nous offre un show bouillant. Être un môme à 27 ans c’est comme arrêter le temps, et oui le temps s’arrête. On enchaine les grands tubes, ça pleure dans le public et ça chante sur « trop beau » : de l’émotion en pagaille.

Pour se remettre de nos émotions, nous allons nous offrir un moment de détente au bord de l’eau. La vue sur le port de La Rochelle et sa citadelle est incroyable, de jour comme de nuit. Puis, nous nous laissons aller à des flâneries dans le festival où des énormes coussins sont installés sur des coins d’herbes. C’est pile ce qu’il faut pour se sentir reposer et d’attaque pour IAM Symphonie mesdames et messieurs.

Quelle incroyable sensation. IAM, groupe phare, qu’on écoute depuis nos premières soirées. Et là, c’est un beau cadeau qu’ils s’apprêtent à nous faire. Les membres du groupe nous proposent une prestation 2.0 de leur rap, en invitant sur scène tout un orchestre symphonique : moment authentique. Autour de nous, des afficionados d’IAM, on hoche la tête à l’unisson et on hurle aussi fort qu’au début des années 80. C’est à notre tour d’apprécier ce moment hors du temps, entre l’eau et le la scène de La Rochelle.

Nous aimons les Francofolies pour ça. Une programmation éclectique, jeune et vivante mais qui regorge de classique qui nous font tous briller sous la même étoile. Nous reviendrons La Rochelle…

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