Baleapop, le grand final

Le « festival de musique et d’art contemporain au Pays-Basque » Baleapop s’apprête à souffler sa dixième et dernière bougie du 14 au 18 août. Non-content d’avoir réussi le pari d’organiser un des festivals les plus courus de l’hexagone, le collectif Moï Moï prend en effet la très classe décision d’arrêter une petite machine pourtant parfaitement maîtrisée et bien huilée. Pour célébrer cette fin de règne en fanfare, c’est une édition « best-of « que l’équipe nous a préparé. Elle rassemblera ce que Baleapop a réuni de mieux lors de ses précédentes éditions, avec une programmation musicale toujours pointue et défricheuse, une mise en avant d’artistes contemporains et un amour inconditionnel pour son territoire et la culture locale.

Crédit photo : Laurence Revol

Le grand final

A l’heure de la « festivalisation de la culture en France« , qu’est-ce qui peut bien pousser l’équipe d’un festival à prendre la décision d’arrêter la machine en cours de route ? Soucis de fréquentation, difficultés économiques, fatigues des promoteurs peuvent bien sûr être invoqués a posteriori d’une édition compliquée. En ce qui concerne Baleapop, le son de cloche est un peu différent. Avant même la mise en place de son édition anniversaire (les dix ans), son équipe a en effet annoncé que cette dixième édition serait la dernière, quelque soit son issue.

Derrière cette décision de l’équipe du Baleapop (un des festivals qui a accompagné l’évolution du Type, dès 2012, 2013, ou en 2015 avec une rencontre des organisateurs, puis 2017 ou 2018), on peut voir une certaine suite à logique à ce qui constitue l’ADN du festival. À savoir la volonté de préserver une certaine authenticité et de ne pas dénaturer ce qui fait la recette gagnante d’un tel rendez-vous estival : un festival « à taille humaine » (pour reprendre une expression consacrée) qui ne voit sans doute pas d’intérêt à grossir ou se développer comme tant d’autres de ces homologues, alors que l’envergure prise par l’événement suffit à satisfaire ses fondateurs. Comme l’indique à Sourdoreille Jeanne Boulart du collectif Moï Moï, le pari de Baleapop est réussi : « fêter les 10 ans en étant toujours la même équipe qu’à nos début. C’est dingue. Mais c’est pour ça aussi qu’on est ravi que ça s’arrête ».

Une programmation « best of »

Pour cette occasion forcément particulière, il faut s’attendre à un grand final orchestré tel un best of qui rassemblera les coups de cœurs des programmateurs sur les 9 éditions précédentes. Comme à son accoutumée, le festival proposera d’ailleurs une partie musique qui s’articulera avec de l’art contemporain. Des expositions qui « méritent mieux que de servir de faire valoir à des mecs qui chantent faux », ce pourquoi les commissaires veillent bien à ce que cette dimension se fasse l’écho avec la musique.

Sur scène ou derrière les platines on aura le privilège d’apprécier du mercredi au dimanche ce qui se fait de mieux sur la planète « digger » et producteurs de la nouvelle scène électronique française, à commencer par le boss d’Antinote, Zaltan, ou encore Jita Sensation, Belec (aka Bisou), les Fils de Jacob, Maxi Fischer (du label du coin Décalé.), les lyonnais de Sheitan Brothers ou Botine… Les live des français Botibol, Petit Fantôme, Forever Pavot, Epsilove et Etienne Jaumet seront également à scruter de près. Hors frontières, on retrouvera Connan Mockasin (déjà présent lors de la troisième édition du festival ), l’amstellodamois-volant Young Marco ainsi que Bufiman (Jan Schulte) pour des performances attendues.

Par ailleurs, tout au long du festival, plusieurs installations artistiques seront présentés au public, en écho à la partie musique. Le colombien Iván Argote investira ainsi le parc Duconténia à travers une intervention qui explorera « nos liens inextricables avec l’Histoire, la tradition, l’art, la politique et le pouvoir ». De la même façon, on découvrira l’univers graphique du montpelliérain Jimmy Richer qui, pour l’occasion, est invité à repenser le mythe du fantôme domestique. Du travail photographique et de la vidéo investiront aussi le parc du festival avec le travail de Ludivine Large-Bessette, diplômée de La Femis et qui prend pour objet le corps et la performance. Les œuvres de nombreux autres artistes seront accessibles dans le parc, du danseur Mathieu Calmelet en passant par Nicolas Daubanes qui travaille sur les espaces sociaux fermés ou encore Nils Guadagnin, Octave Courtin, Récit, Séverin Guelpa ou Valentin Gabelier.

La Familia

Enfin, Baleapop ne serait pas ce qu’il serait sans l’esprit de famille qui y règne. À l’image de la programmation best of qui s’est faîte via les différents coups de cœur des programmateurs, le festival ne s’envisage pas sans tout ceux qui font partie intégrante de l’organisation de l’événement. Cette « Moï Moï Familia » se compose autant du quatuor Baleonda – sorte de Soundsystem du festival pour le dire très rapidement – que des membres d’Odei ou du producteur originaire de Ciboure Panda Valium. Manon Boulart, du collectif Moï Moï et qui travaille sur l’organisation du festival proposera quant à elle tout au long des 5 jours une installation in situ, « un monde fantasmé qui prend place dans le réel ».

Marque de fabrique d’un festival qui célèbre chaque année sa culture locale, une Grande Bouffe est aussi mise en place le dimanche. Celle-ci rassemble à la fois festivaliers, équipes et artistes dans un esprit de convivialité et de fête. Cette année elle aura donc une saveur toute particulière puisque se sera le dernier moment pour profiter de Baleapop et communier autour d’un repas concoctée avec amour par l’équipe et en collab’ avec des producteurs de la région.

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