In Medio Aquae : le Médoc englouti en 2075 de Camille Benbournane

Au Centre d’art Chasse-Spleen, Camille Benbournane dévoile sa nouvelle œuvre In Medio Aquae, vestiges d’un dîner médocain englouti par les eaux et une tempête en 2075. Une exposition composée de diverses propositions artistiques, mêlant fiction et offrande d’un territoire enseveli.

Crédit photos : Camille Benbournane, In Medio Aquae, 2024 – courtesy : Château Chasse-Spleen et BAM projects. Crédit : Barbara Fecchio

Les pieds sur terre, le regard vers la côte néo-aquitaine

Camille Benbournane est une artiste engagée pour la cause environnementale et écologique. Elle croise cette cause avec des perspectives sociétales et sociales. Pour elle, la plastique de l’art permet de mettre en évidence, d’oser regarder la défaillance. Plaçant les questions climatiques au cœur de ses créations, elle interroge notamment à travers ses œuvres l’avenir des territoires côtiers de la région Nouvelle-Aquitaine. C’était le cas notamment avec sa station balnéaire post-apocalyptique Mériadeck-Les-Bains.

L’artiste se sert des catastrophes environnementales à venir comme la montée des eaux ou le réchauffement climatique pour construire ses œuvres. Elle s’intéresse au Vivant, à l’authentique du monde « sauvage » mais aussi aux marges. Cette approche lui permet de sensibiliser sur la notion d’apprivoisement, au lieu d’une vision destructrice de mise dans la plupart des milieux. En mêlant réalité et imagination, Camille Benbournane propose des fictions et scénarios sur l’avenir de notre monde.

In Medio Aquae : le Médoc de 2075

Cherchant à construire une œuvre qui se répond au fur et à mesure de ses créations, Camille Benbournane travaille sur différents chapitres. C’est ainsi qu’après Mériadeck-les-bains ou encore Littoral, c’est au tour du territoire du Médoc d’être son terrain de jeu et d’imagination avec In Medio Aquae. Signifiant « entre deux eaux » et étant l’étymologie du mot Médoc, le nom évoque cette péninsule et son avenir. Interrogée sur le sujet, Camille Benbournane explique que son travail est « la concrétisation de diverses enquêtes » dont elle exploite les informations pour en révéler les axes saillants. Pour ce faire, elle consulte des acteur·ices du territoire, pour en apprendre davantage sur ses réalités et pour collecter des archives servant à enrichir son récit.

Le vestige d’une tempête avec les restes d’un repas de personnes saisies dans ce déchaînement.

Camille Benbournane

Avec In Medio Aquae, l’artiste se fait l’écho d’une catastrophe naturelle : la tempête de 1999. 76 ans plus tard, Camille Benbournane imagine « le vestige d’une nouvelle tempête avec les restes d’un repas de personnes saisies dans ce déchaînement. » Pour illustrer son propos, l’œuvre met en évidence des céramiques disposées sur trois tables, résultat d’une catastrophe inattendue. Un récit sonore enregistré permet par ailleurs de se plonger au cœur de cet intempérie. Avec un tel dispositif, Camille Benbournane entend dresser un « un état des lieux », illustrer les constats qu’elle a pu faire au cours de ses investigations et sensibiliser sur des catastrophes à venir.

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