Jusqu’au 30 octobre, il est encore possible de découvrir la restitution que donne Guillaume Ruiz de son projet estival ; l’exposition Voilà ce qui est dit, visible au sein de la Fabrique Pola, du lundi au vendredi.
Crédit photo exposition : Benoit Cary
Une initiative sociale et graphique
Du 15 juillet au 31 août 2020, Guillaume Ruiz s’est vu être le messager de paroles d’habitants d’un quartier. Voilà ce qui est dit, est un projet porté par la Fabrique Pola, occupant visuellement l’espace public de Bordeaux. Durant le mois d’octobre, il fut ainsi possible de se replonger dans ces archives « récentes » de réflexions personnelles, livrées à cette période particulière. Le projet de l’artiste est parti d’un constat fait post-confinement : nombreux ont été les panneaux d’affichage public de la ville laissés à nu. D’autre part, l’expression personnelle s’est vue limitée. L’objectif était donc de se réapproprier à nouveau cet espace public.
Cette collecte de paroles a été menée en prenant part aux activités des associations socioculturelles de proximité. Divers outils ont été mis en place comme une boîte aux lettres ambulante, des carnets et stylos mis à disposition… De ce fait, la collecte a permis de récolter cent lettres, traduites sous la forme d’affichage sauvage d’affiches/images uniques. Tous les publics ont participé, démontrant l’implication inédite du projet dans cette prise de parole singulière. Ils se sont confiés sur leurs pensées du moment, pour partager une pensée personnelle « J’aime le dessin, c’est ma paçion » raconte par exemple une affiche. Ou encore un souhait pour la collectivité ; « Construisons tous ensemble le monde d’après » clame une autre. Afin de garder l’authenticité des messages, ils ont été retranscrits de manière intacte ; avec parfois quelques coquilles qui font tout leurs charmes.
« Voilà qui est dit » est une initiative sociale et graphique qui donne à voir dans l’espace public la parole d’individus.
Ce projet peut compter sur le soutien de nombreux partenaires tels que la Fabrique Pola, l’Association Familiale Laïque, le Centre d’Animation Bastide Queyries, la Bibliothèque de la Benauge ou encore la Maison relais Martin Videau.
La crise sanitaire initiatrice de renouveaux culturels
La crise sanitaire a totalement bouleversé la culture. Mais elle a aussi démontré l’importance de cette dernière comme un lien fédérateur entre chaque individus. C’est une réelle nécessité qui nous « rapproche » pour pallier à cette distanciation sociale et physique. Elle joue également le rôle de réconfort face à l’anxiété que peut nous procurer un avenir incertain. Les principaux intéressés, les acteurs et actrices culturels, se démènent et montrent, au fil des jours, que la culture s’adapte à son temps et sait se renouveler. Un renouveau porteur d’espoir voit ainsi le jour. Initié par des artistes ou porté par les institutions, il peut permettre au secteur culturel à survivre.
Le projet de Guillaume Ruiz, en est un exemple et s’est inscrit dans le cadre d’« Un Été à Bordeaux ». Afin de relancer et mobiliser la vie culturelle bordelaise, la ville de Bordeaux avait lancé un appel à idées. Le projet « ré-clamer » était né de celui-ci et s’est inscrit dans le cadre de cet initiative de la municipalité. L’objectif était de requestionner la condition de l’artiste et de repenser les contextes de l’exposition, dans la continuité de l’« été culturel et apprenant », une initiative lancée conjointement le 16 juin 2020, par les Ministères de la Culture et de l’Education nationale & de la Jeunesse. Cette nouvelle plateforme en ligne dédiée à l’éducation artistique et culturelle a pour objectif de recenser des projets artistiques et culturels portés par des artistes/acteurs culturels destinés à différents publics (enfants, jeunes, familles).
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- Exposition du lundi au vendredi, de 14h à 18h, à la Fabrique Pola
- Le site internet du projet