Le week-end du 18 au 20 mars, plusieurs collectifs de la scène électronique locale unissent leur force pour un parcours commun : Bordeaux Electronic Week-End. Cinq étapes dans plusieurs lieux de la ville seront proposés lors du week-end, entre événements diurnes, nocturnes voire after. Pour en savoir plus sur cette démarche relativement inédite à Bordeaux, on a demandé aux collectifs impliqués (Mates, Distill, Les Viatiques, Bruit Rose) leur vision sur la scène électronique bordelaise.
Le Type : Pourquoi avoir voulu vous associer ensemble pour cet événement commun ?
Mates : Nos collectifs respectifs se sont associés pour plusieurs raisons. D’abord, il y avait de nombreux évènements programmés ce week-end. Ensuite, on trouvait que l’offre globale des différents événements était cohérente et s’enchainait de façon plutôt logique. On s’est dit qu’afin de ne pas se marcher dessus, il serait préférable de se synchroniser et ainsi de proposer un long week-end de fête non-stop. Côté Mates, on s’associe avec Distill pour proposer la première « Reset », un format encore nouveau à Bordeaux. Ça va se passer samedi, de 08h00 à 17h00. On invite deux gros guests pour l’occasion.
Le BEW est l’encourageant résultat d’une dynamique de dialogue instaurée par nos différents collectifs pour mieux travailler les uns avec les autres et continuer de développer la scène électronique bordelaise.
Distill
Distill : Pour la première fois on est très heureux de constater que les événements de plusieurs collectifs locaux se coordonnent et offre au public bordelais un week-end entier autour des styles de musiques électroniques qu’on affectionne particulièrement chez Distill. Pour nous, le BEW est l’encourageant résultat d’une dynamique de dialogue instaurée par nos différents collectifs pour mieux travailler les uns avec les autres, et continuer de développer la scène électronique bordelaise.
Concernant notre événement à proprement parler il illustre la diversification de l’offre locale et la cohésion de la scène bordelaise. Nous lançons en effet avec le collectif Mates une nouvelle série d’after à la programmation internationale et locale. On a vraiment hâte de développer ce type de formats de plus en plus et de voir la réponse du public bordelais.
Les Viatiques : La scène à Bordeaux est tellement plus vivante qu’il y a 5 ans qu’il est primordial de ne pas reproduire les erreurs passées. Le COVID a condensé beaucoup d’événements au printemps, et on s’est rendus compte le samedi 19 mars que plusieurs collectifs proches avaient prévu d’organiser un événement. Le but des opérateurs bordelais est le même : faire rayonner en France – et si possible au-delà – nos artistes. Alors quoi de mieux que se fédérer pour proposer un marathon de la fête, dont l’écho dépasse forcément celui qu’on aurait pu avoir chacun de nos côtés.
Le fait que Reset voit aussi le jour permet de créer un pont entre la warehouse Bruit Rose et notre combo secret open air et Parallel bien connu qui reçoit samedi prochain Solal Reyes et Félix Dulac, fondateur du label Les disques de la jungle qui cartonne.
Nous avons la chance à Bordeaux d’avoir un esprit de partage et une communication facile entre les différents collectifs de la ville, c’est une force qu’il faut utiliser pour proposer de nouvelles choses au public bordelais.
Bruit Rose
Bruit Rose : Tout seul on va plus vite, ensemble, on va plus loin. C’est le proverbe qui, nous pensons, représente au mieux l’enjeu de ce projet. Une initiative ambitieuse qui permet d’additionner nos forces et donc de développer notre visibilité. Nous avons la chance à Bordeaux d’avoir un esprit de partage et une communication facile entre les différents collectifs de la ville, c’est une force qu’il faut utiliser pour proposer de nouvelles choses au public bordelais.
Le Type : Comment percevez-vous la scène électronique bordelaise actuellement ?
Distill : Aujourd’hui on constate à notre niveau que la scène électronique bordelaise se diversifie de plus en plus, notamment avec une offre club qui reste très active et une offre hors les murs qui augmente énormément tant en quantité qu’en qualité et ce sur plusieurs styles musicaux.
L’augmentation d’acteurs et d’offre soulève de nouvelles problématiques. Par exemple sur la recherche de lieux pouvant accueillir des événements de plus en plus exigeants. Mais selon nous, cela permet aussi à Bordeaux de se placer sur le radar des villes européennes émergentes sur la scène électronique.
C’est pourquoi il est primordial que les collectifs et les différents acteurs communiquent de mieux en mieux pour qu’une synergie pérenne s’installe. Pour nous la Bordeaux Electronic Week-end est la preuve flagrante qu’un effort en ce sens est en train d’être fait.
Le seul véritable problème que nous trouvons à Bordeaux c’est le manque de lieux pouvant recevoir des évènements électroniques
Mates
Mates : On perçoit la scène électronique bordelaise comme bien plus riche qu’il y a quelques années. De nombreux collectifs se sont montés et proposent des évènements avec des line up très variés. Aussi bien en techno, qu’en minimal ou en house. Il semblerait que chacun puisse y trouver son compte désormais. Le seul véritable problème que nous trouvons à Bordeaux, c’est le manque de lieux pouvant recevoir des évènements électroniques. Ça commence à tourner un peu en rond… On est une petite ville, donc il va falloir penser à être innovant pour continuer à satisfaire le public !
Les Viatiques : Les erreurs passées c’est une gueguerre latente si on peut dire entre clubs ou collectifs qui n’avaient pas pris l’habitude de se coordonner et de travailler ensemble. Cela a beaucoup nuit à la scène en général qui a accusé du retard sur certaines autres grandes métropoles en France. Aujourd’hui les choses changent dans le bon sens et il faut capitaliser sur ces bonnes pratiques : c’est le seul moyen de faire sortir du lot tous les super artistes du cru qui le méritent amplement.
Si le BEW22 peut contribuer à légitimer la fête alors on en sera satisfait et ça nous donnera envie de reconduire l’expérience les années futures.
Les Viatiques
Ce qui par ailleurs est symptomatique actuellement aussi à Bordeaux c’est la pénurie de lieux de fête qui rassemblent si bien que notre marathon à compte 5 étapes dont une seule à lieu dans un club. C’est un éternel débat à Bordeaux qui je l’espère trouvera l’écoute attentive de la nouvelle équipe municipale. Car les musiques électroniques sont un enjeux moderne et très actuel, on est plus simplement dans de la musique de jeune. Si le BEW22 peut contribuer à légitimer la fête, alors on en sera satisfait, ça nous donnera envie de reconduire l’expérience les années futures.
Bruit Rose : Une scène qui commence à bien faire parler d’elle, en France mais de plus en plus à l’étranger également. Avec la crise et les longs mois sans événements, les promoteurs ont été privés de leur passion, ce qui a généré une ébullition d’idées poussant la sortie de projets, événements, soirées, festivals encore plus ambitieux que les années précédentes. Les collectifs sont plus présent que jamais et motiver pour faire monter cette scène locale. Le besoin de se rassembler n’a jamais eu autant son sens avec les derniers événements et nous sommes heureux d’y contribuer !