Barbey Indie Club : le format de Barbey pour soutenir la scène alternative émergente

Focus sur un format proposé par la Rock School Barbey : le Barbey Indie Club. Un rendez-vous pensé pour proposer à la scène alternative et émergente un espace de diffusion, essentiel à l’heure de la fermeture de nombreux lieux associatifs à Bordeaux.

Depuis maintenant quelques années, la Rock School Barbey propose Barbey Indie Club, un format pour valoriser une scène émergente alternative en besoin de lieux de diffusion. Pour en savoir plus sur la direction artistique de ce nouveau rendez-vous, Emmanuel Rancèze, programmateur de la Rock School Barbey nous parle des programmations à venir (et passées) de ce Barbey Indie Club.

Tiña (programmé en septembre dernier)

« Voilà un groupe signé sur un label que j’adore, Speedy Wunderground, le label à la pointe de la pop anglaise irrésistible (Fontaines DC, Black Midi, Squid, Black Country New Road, Warmduscher), la référence made in UK à suivre en ce moment pour tous les fans de rock indépendant. Le quintet mené par Josh Loftin vient de sortir leur premier album et connait un fort engouement en Angleterre, et le buzz commence à se faire sentir par ici.
Une indie pop faite sérieusement sans se prendre au sérieux, au contraire, on s’y amuse comme des gamins potaches. Leur pop de weirdo est faite de cette désinvolture qui leur donne cette classe si particulière, véhicule parfait pour porter ces mélodies cathartiques, impossible à ne pas fredonner pendant le reste de la journée. »

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Black Country / New Road (programmé le 29 octobre)

« Dans les pas de Squid ou Black Midi, passés eux aussi par l’écurie anglaise Speedy Wunderground avant de devenir les nouvelles coqueluches incontestées du rock anglais, Black Country, New Road s’affranchit des règles pour concevoir une musique explosive intégrant spoken word à l’accent british prononcé, post-rock nerveux hérité de Slint et Shellac, et improvisations sonores empruntés à la musique Klezmer. Véritables bêtes de scène, les performances incendiaires du groupe virent aupétage de plombs généralisé à chaque concert programmé à Londres ! Black Country, New Road est donc promis à un bel avenir et s’impose comme la nouvelle figure montante d’une scène britannique en ébullition. »

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A Certain Ratio (programmé le 25 novembre)

« Là pour le coup, on parle d’un groupe culte ! A Certain Ratio est un des tout premiers groupes signé sur Factory Records aux côtés de Joy DivisionDurutti Column et Cabaret Voltaire (dont le leader Richard H. Kirk est mort cette semaine). Groupe de Manchester absolument hors du temps qui tournait avec Joy Division à la fin des années 1970, le groupe propose une musique hybride entre post-punk late 1970′, sons électroniques, sonorités jazz, et funk débridé, jouant à l’envi sur un amalgame entre ambiances dansantes et matériau plus radical. Un groupe presque oublié de la nouvelle génération, alors qu’il est le premier de la scène Madchester à mixer la house music à l’esprit originel du punk, avant même New Order et les Happy Mondays. L’influence et l’héritage de A Certain Ratio sont impressionnants, LCD Soundsystem, Radio 4  ou The Raptures en tête… »

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Cloud Nothings (1 mars 2022)

Héritier du grunge et du rockemo des années 1990, Cloud Nothings confirme, avec son cinquième album, qu’il est un immense groupe minuscule. Des retrouvailles plus noisy que jamais pour le groupe de Cleveland et Steve Albini pour The Shadow I Remember, un disque bruitiste et concis. Dans le paysage rock, il y aurait bien quelques accointances avec les je-m’en-foutiste qui anime la scène underground US : Mac DemarcoWavves (avec qui Baldi a partagé un split album), Ty Segall ou Fidlar. Des branleurs magnifiques, zonant entre garage et punkrock, et qui, comme Dylan Baldi le leader, transforment en or brut tout ce qu’il touchent de leur guitare. »

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Bambara (13 mars 2022)

« Bambara, trio post-punk/noise de New York est revenu début 2020 avec Stray, un quatrième album qui fait faire un bond monumental au groupe : plus expérimental, toujours radical, mais aussi plus accessible. Souvent comparés au parrain Nick Cave et ses ballades meurtrières, pas très loin du Gun Club ou des Wipers, les New-Yorkais délivrent un punk sombre et poisseux, une cavalcade haletante mise en image dans la pénombre.
Cousin américain de la nouvelle furie déclenchée dans les îles britanniques, à l’image de Idles (avec qui Bambara a souvent partagé l’affiche), Shame ou Murder CapitalBambara se révèle électriques et vénéneux en live. »

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Chubby and the Gang (3 avril 2022)

« La scène rock britannique est en pleine effervescence et ne cesse d’exciter le mondorock avec des groupes plus fous les uns que les autres. Chubby and The Gang, c’est la nouvelle signature du label Partisan (Idles, Fontaines DC, Cigarette After Sex, Pottery), ils délivrent un punk hardcore révolté et dévastateur. Mélangeant un penchant mélodique à la The Damned à la rage prolétarienne de The Exploited, avec quelques accents punk hardcore américain très « fin 80’s », le quintet londonien joue vite et fort, et chante l’ennui et la jeunesse désabusée ouvrière et banlieusarde. Hommage aux syndicats, charge contre les violences policières, Brexit : à l’image des pionniers presque 50 ans plus tôt, le groupe propose un plaidoyer vif et grisant en faveur du collectif. »

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Bodega

« Bodega : un mot qui inspire la simplicité et souvent prennent de promesse. Le quatuor brooklynois d’un minimalisme sauvage abreuve et rafraichit le vocabulaire du rock’n’roll et délivre un songwritting post punk, mélangeant pop contemporaine, hip-hop, kraut rock et folk. Un cocktail où la rigueur rythmique de LCD Soundsytem rencontre les guitares délurées de Parquet Courts. »

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Porridge Radio

« Voilà un groupe indie slacker sadcore prometteur. La musique de Porridge Radio, quatuor fondé en 2015 à Brighton, et emmené par la magnétique Dana Margolin (chant/guitare) oscille entre pop mélodique, lo-fi et grunge qui n’est pas sans rappeler l’énergie sombre d’une PJ Harvey, toujours éclairée des fulgurances pop déchirant le nuage de bruine. »

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Squid

« Encore un groupe de chez Speedy Wunderground ! Né à Brighton, Squid propose une palette musicale hyper variée : Dance-punk façon grande époque de DFA Records, krautrock digne de Neu ! ou post-punk des plus belles heures des 70′, pop psyché, le quintet britannique a choisi de ne pas choisir. En résulte un mélange explosif qui déploie de véritables trésors de rythmes, de textures, et d’expérimentations soniques. »

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Billy Nomates

« Billy Nomates, c’est la protégée de Sleaford Mods. On l’a vue avec lui ici. Tête de mule audacieuse, Billy Nomates a sorti ce titre comme un uppercut :“No”. En deux lettres coups de poing, le single donne le ton de l’album qui, comme son ami, s’empare des racines rageuses du punk pour les limer à l’électro. Sorti chez Invada Records, label de Geoff Barrow (Beak, Portishead), son disque s’attaque au patriarcat comme à la langueur monotone du quotidien, et dessine une révolution tiraillée entre l’effervescence du changement brusque et la peur du brouillard à venir. Une chose est sûre, Billy brosse avec brio le portrait d’une fin de décennie qui s’effrite. »

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Life

« Avec Life, le punk et la contestation sont de retour au Royaume-Uni. Et musique rime à nouveau avec contestation radicale. Longtemps déserté par les formations investies d’un propos, le champ de la contestation est à nouveau au cœur des préoccupations de la scène rock anglo-saxonne. Aux côtés de furieux adeptes du post-punk tels que Idles, Shame, Slaves ou leurs cousins irlandais Fontaines D.C., Life nous rappelle combien le rock anglais est indissociable de la politique. Bien décidés à se faire entendre pour amorcer l’embrasement populaire, la bande débarquée du fin fond du Yorkshire revient avec A Picture of Good Health, titre hautement ironique, avec comme toile de fond une Angleterre au bord du gouffre. Dignes représentants d’une scène punk marquée par un climat politique et social délétère et sales mômes à l’attitude bagarreuse, Life convoque autant le New York dansant du Lower East Side des Talking Heads, que le post-punk bavard et irascible bien de chez eux.

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