De l’art de sublimer les blessures avec Golden Seams

Cette situation sanitaire qui semble ne plus finir nous oblige à passer du temps avec nous-même, à réinventer notre quotidien, notre relation au monde. Arthur a décider de réaliser son premier album pendant cette période. Un travail de longue haleine, une introspection, un regard intime qu’il nous offre dans Sublimons les Blessures, premier effort de Golden Seams.

La genèse du projet

Guitariste au sein du groupe emo / hardcore Low Relief basé à Poitiers, Arthur déménage à Bordeaux à la fin de l’été 2019 en même temps que la fin de son groupe. Une épreuve difficile même si choisie. Alexis lui propose alors d’être musicien pour son projet solo emo / screamo Gros Enfant Mort, également basé à Poitiers. Mais Arthur ne peut pas y exprimer toute sa créativité, et continue de se sentir très inspiré par l’accomplissement de son meilleur ami. Ne faisant partie d’aucune formation musicale à Bordeaux, il décide alors de se lancer lui aussi dans l’aventure d’un projet solo, de composer seul, entièrement, un album intimiste, revendiquant des sujets qui lui tiennent à cœur, son état d’esprit. Un challenge pour lequel il se donne un an, entre réflexion, écriture et maquette.

Un bonus temps dans le jeu de la vie

Et puis, en mars 2020, le confinement… Arthur décide de mettre a profit tout ce temps libre qui lui est imposé. Si l’année dédiée à ce projet se voit donc écourtée, il finira les maquettes avant d’aller au studio en août 2020.
Travaillant dans un collège, avec un quotidien peu enrichissant, Arthur voit le confinement comme une occasion de respirer, de prendre du temps pour lui, de passer des journées entières sur son album. Conscient de sa chance durant cette période il sait qu’il n’était « pas le plus à plaindre » .

Du solo à la solidarité

Bien qu’ayant la possibilité et le matériel pour tout enregistrer lui-même, la finalité aurait eu un goût d’inachevé si le rendu avait été seulement individuel, n’aurait pas sonné comme ce qu’il avait en tête. Arthur a beaucoup donné à travers ce disque, il était donc important de lui donner l’ampleur de ses attentes. C’est ainsi qu’il se tourne naturellement vers Caryl, ami précieux avec une belle expérience qui a déjà enregistré les Low Relief ainsi que plusieurs projets de copain.e.s. Il était important pour Arthur de se tourner vers les personnes qui le considèrent, qui comptent pour lui, de partager cette partie de lui avec elles et eux.

A la batterie, Alexis de Gros Enfant Mort donnera une toute nouvelle dimension aux parties initialement préparées via un logiciel, il sera également co-auteur du morceau « Isolation ». Une évidence pour Arthur d’intégrer l’un de ses meilleurs amis dans cette réalisation, une belle bande de copain.e.s est d’ailleurs venue au studio pour les chœurs.

Du Kintsugi au vinyle

Le nom du projet Golden Seams et le titre de l’album Sublimons les Blessures font référence au Kintsugi. Un art du Japon avec lequel on répare les porcelaines avec de l’or. Les objets cassés retrouvent leurs fonctions, une seconde chance. Pour Arthur, cette notion lui a permis de relier les différents thèmes de son album, d’« accepter certains défauts, utiliser ses faiblesses pour aller de l’avant ». Une belle leçon qu’il nous transmet à travers ce projet très personnel.

Au tout début, Golden Seams ne devait être qu’ une sortie numérique par manque de budget. Mais sortir Sublimons les blessures en vinyle permettait une certaine forme d’accomplissement. Ayant l’habitude de travailler avec plusieurs labels pour les sorties qu’il propose avec le sien, Fireflies Fall, Arthur envoie son album via mail pour savoir si certain.es seraient tenté.es pour le sortir sur ce support matériel. Il ne s’attendait pas à autant de retours positifs, d’engouement pour son projet, qui lui donneront une toute nouvelle dimension et l’opportunité de nouvelles collaborations avec des gens particulièrement intéressants.

L’album est sorti cette semaine, et s’écoute d’ores et déjà sur Bandcamp, ainsi que regarder le clip du morceau « For The Worst ». Pour les anglophones, il est aussi possible de découvrir un bel article d’IDIOTEQ qui mêle chroniques et commentaires de l’album, morceaux par morceaux.

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