Pour la 6ème édition de la Biennale Organo, vingt artistes seront présents afin de proposer au public des expérimentations hautes en couleurs. Rendez-vous du 29 mai au 06 juin, aux Vivres de l’Art à Bordeaux qui laisse place à un véritable laboratoire de découverte et d’expérimentations artistiques en tout genre.
Expérimentations des couleurs dans l’art numérique
L’événement sera l’occasion d’aller à la rencontre de l’art de Laurent Crevon et de sa led guitar, un instrument numérique insolite qui réagit aux sons. L’artiste proposera également de participer à une expérience immersive unique en son genre, mêlant lumières vives et musiques électroniques.
Dans une démarche artistique similaire, on retrouvera Sandrine Robert et ses expérimentations sur images. Par le maniement des couches de couleurs, la création de cassures dans le code de l’image et de défaillances électroniques, ses tableaux nous entraineront dans un univers numérique inattendu, à la découverte de bugs informatiques construit pour alimenter l’imaginaire.
Laurent Chiffoleau dévoilera à travers son discours et sa sensibilité les rouages de nos neurones, par l’exposition de photographies ultra colorisées. Il abordera les thématiques de la mémoire, la relativité de la perception, la manipulation d’information et de la communication à des niveaux intrinsèques.
Viviane Perez Lorenzo, peintre coloriste exposera lui une série d’images numériques de son cru. En se prenant pour modèle, l’artiste expérimentera dans le genre de l’autoportrait. Elle s’imagine, s’envisage et s’invente des identités et des rêves. Chaque autoportrait conçu possède un QR code qui invite à poursuivre cet imaginaire, poussé dans ses retranchements colorimétriques.
Kevin Bideaux, avec son monochromatisme rose, abordera les multiples significations sociales morales et politiques associées au rose, couleur fréquemment liée aux cultures minoritaires, et aussi capable d’effacer les individualités. Le rose parcourt la démarche de l’artiste, manifestant un désir de rompre avec les binarismes et les hiérarchies.
Eugénie Baccot présentera pour sa part une série de photographies intitulée Nsenene Paradise. Ces images retracent un voyage au cœur de la capitale ougandaise, Kampala, durant la saison des pluies. Cette série est une illustration magnifique de la vie à Kampala sous une lumière lunaire. L’artiste nous invite à suivre le cheminement des sauterelles, nommait Nsenene en luganda, qui envahissent les rues à cette saison. En Ouganda, au royaume des insectes, les Nsenene sont reines.
Sylvain Lallemand proposera une prise du vue Post-Covid Instant. Le photographe et designer travaille dans la recherche d’encres photographiques aux limites du dessins et de la peinture manuellement ou sur support numérique.
L’artiste plasticienne Aurélie Martinez nous présentera un quindiptyque issu de son exposition dans la Vitrine des Essais, créé spécialement pour la 6ème édition de la Biennale ! De ces cinq tableaux colorés seront représenté des morceaux d’un corps féminin : deux bras, deux jambes et au centre un buste. L’idée étant de faire émerger les interrogations autour de cette représentation singulière de la féminité.
Des installations colorées toujours plus insolites
De son côté, Juliette Pélinard présentera sa Métacoloric Box réalisée en partenariat avec Alban Judalet, technicien son et lumière à haut potentiel créatif. Cette expérience immersive et interactive aux allures de photomaton psychédélique amène le spectateur à s’interroger sur sa relation avec les écrans et les images dans le quotidien, mais aussi à se questionner sur l’évolution technologique.
L’installation Iris Vanité de Christophe Chélabi jouera sur le symbolisme de la déesse Iris et les codes de vanité de la peinture du 17ème siècle. A l’aide de matériaux alimentaires irisés ressemblant à des pixels, l’artiste retrace le portrait crânien de la déesse à travers sa vision décalée et onirique, où le mythe antique évoque le monde actuel pour interroger nos croyances.
L’installation textile Corne d’abondance d’Ema Eygreteau vise à rendre visible à l’œil nu ce qui ne l’est pas. Ce parallèle, avec la Corne d’Amalthée, nous questionne sur le statut de la différence de chacun dans une société qui tendrait vers le formatage.
Elissar Kan, peintre et artiste pluridisciplinaire proposera une installation photographique Mille et un Carrés : Le Contrat Dionysiaque. Son installation délimite un imaginaire collectif a pour objectif de dicter nos comportements.
L’installation diorama de Valérie Champigny nous amènera sur un sentier lumineux arboré de pins. A la recherche de la lumière qui perturbe notre perception d’espace et de couleur, « Incendiaire-soir » se présente comme la décomposition d’une image métamorphosée par le déplacement du spectateur entre attirance et répulsion, deux sensations engendrées par le stimulus lumineux.
Corentin Osouf mettra à l’honneur les tribus aux coutumes fascinantes de l’Afrique de l’Ouest. Son installation Identité Tribale exposera trois toiles représentant les masques des tribus Dan, Fang et Grebo. Ces masques confèreraient aux chamans des pouvoirs surprenants tel que l’invocation de la mousson, ou l’accompagnement du défunt dans l’au-delà.
Les couleurs augmentées dans les arts plastiques
L’œuvre conceptuelle de Richard Giacobetti permet aux spectateurs d’observer leur image à travers le mot qui la traverse : Singer. Ce miroir devient un véritable amplificateur de réflexion et nous invite dans un champ mental à mi-chemin entre le voir et le cacher, le regardeur et le regardé, le soi et l’altérité.
Par l’assemblage de matériaux divers, Céline Lakyle travaillera sur l’amélioration de son apparence à travers des modifications corporelles impliquant maquillage, costume, vêtement, tatouage. L’artiste créera une ornementation colorée sur une sélection de portraits photo noir et blanc mêlant rêveries, intériorité et intimité, regard d’autrui et illusion.
La pratique artistique de Carmen Herrera Norlove porte sur le portrait féminin contemporain et invite ses spectateurs à s’interroger sur l’identité qui ressort de ses œuvres. A travers une superposition d’images gravées, fluorescentes et irisées qui changent de tonalité selon l’angle de vue du spectateur, l’artiste crée son propre langage esthétique de la couleur.
L’artiste Andoni Maillard interprétera à sa manière l’art de la broderie. Longtemps pratiqué par les femmes et empreint de gestes traditionnels, folklore et d’identité locale, cet art décoratif sera ici utilisé par le choix de supports comme un képi de gendarme (képi hibou 2010) ou encore une planche du skateboard (Eyes of skates, 2015). L’artiste intervient sur l’objet, se l’approprie et le décontextualise.
C’est par le « corps augmenté » que Laura Joyeux expérimente sur le thème des « couleurs augmentées ». Par le biais de la radiographie qui permet de rendre apparent l’intérieur de notre corp, invisible à l’œil nu, l’artiste met l’accent sur la picturalité de son œuvre dans laquelle chacun peut se projeter, au gré de sa culture et de ses valeurs.
Cécile Dubourg exposera une série d’encres sur papier, inspirée de promenades bucoliques, devenus de véritable moments privilégiés lors du confinement en mars 2020. La couleur se présente dans ses œuvres comme le prolongement de nos échanges avec la beauté de la nature et pousse à des réflexions sur le vivant et notre présence au monde.
Le plasticien Thibault Messac nous invite à percevoir ces œuvres sous deux angles différents : à la lumière du jour ou bien sous lumière noire. L’artiste nous apprend à percevoir différemment à travers une source de lumière UV, exacerbant les couleurs de ses dessins, d’apparence peu colorés à la lumière du jour. Cette démonstration étonnante permet d’explorer ses œuvres de deux façons totalement différentes, initiée par une volonté de l’artiste de repentir ses créations de manière inversée.
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