Un été mélancolique avec Mounika

Retour sur notre rencontre au Krakatoa avec Jules alias Mounika, beatmaker né à Poitiers et basé désormais à Tours, qui mélange musique électronique, hip-hop et musique expérimentale. Après plusieurs EPs et diverses collaboration comme avec le toulousain Al’Tarba, nous avons eu l’occasion de discuter de son dernier album Don’t look at me, produit à la fois sur son propre label Maju Records ainsi que sur le label marseillais I.O.T Records.

L’album Don’t Look At Me plonge l’auditeur vers l’univers singulier de Mounika. Le producteur, qui agit dans l’intimité de son home studio, dévoile ici 15 titres qui confirment encore une fois son talent, lui qui a déjà remporté un single de diamant et d’or pour de précédentes productions. Des compositions sensibles, puisant leurs influences notamment dans le trip-hop le sampling et les mélodies mélancoliques. Ce nouvel album explore de nouveaux terrains sonores, plus électroniques, avec aussi de nouvelles collaborations venues des États-unis ou d’Outre Manche. Un album idéal pour profiter de cet été, tout en douceur. Rencontre.

Carl & TJ les deux mascottes de l’album.

Le Type : Hello Mounika, tout d’abord peux-tu nous parler de tes influences?

Mounika : Et bien par exemple, sur ce dernier album il y a le titre « Cuzratatat » qui est totalement un clin d’œil au groupe RATATAT. Plus jeune, je me souviens de la première fois où j’ai ouvert un logiciel de MAO (Musique Assistée par Ordinateur, ndlr) – et je n’y connaissais rien – avec lequel j’ai tenté de produire une sonorité similaire, depuis c’était impossible.

Là, enfin sur ce morceau, j’ai réussi à produire quelque chose qui leur ressemble, c’est vraiment super. Je n’ai pas du tout l’impression d’inventer un style ou quoi que ce soit, j’essaie avant tout d’imiter les artistes qui m’inspirent et que j’admire. Comme par exemple mon inspiration de Moby sur le titre « Mo1994by ». J’ai eu une grosse période reggae et dub, avec Pupajim, Biga Ranx ou High Tone par exemple et qui se ressent sur certains titres comme « Don’t smoke ».

Carl la mascotte

Ton processus de production a t-il changé pour ce nouvel album ?

À la base il y a eu un vrai changement où j’ai compris qu’il fallait que le projet évolue, et que je produise moi même mes samples. Ça devenait compliqué car ça me demandait de reprendre les bases, la guitare, le piano ou chanter. Au début, c’était galère puis finalement tu commences à trouver quelque chose qui te ressemble plus personnellement, tu ne triches pas, c’est vraiment toi même.

Je suis allé chercher de nouvelles collaborations comme par exemple Ural Thomas & Pain que j’ai découvert dans la série Its Bruno! et que l’on retrouve sur le titre « I looked into her eyes ». Je les ai tout simplement contactés sur internet comme tout bon fan acharné de sample ! L’artiste américain Roland Faunte est samplé aussi sur mon titre « Little Love », avec un clip réalisé par Louis Faury.

Après, en terme de matériel je travaille essentiellement avec FL Studio et un clavier MIDI. Je fonctionne comme ça depuis toujours, je suis trop à l’aise avec la souris !

Tu es produit sur deux labels ; quel est le rôle de Maju Records ?

Maju Records c’est le label de ma manageuse Marie et de moi-même, qui est basé à Tours. On avait tous les deux une envie d’indépendance assez forte, donc nous nous sommes décidé·es à monter ce label. C’était dans l’idée d’avoir le moins de contraintes artistiques ou de développement. Actuellement nous avons produit les artistes Moow et Gavrosh qui sont très talentueux.

Mounika au Krakatoa – Crédits : William Millaud

Est ce que tu considères ta musique comme mélancolique ou fragile ?

Clairement, je me considère comme quelqu’un de fragile. Depuis que je suis gamin j’aime les musiques mélancoliques ou poétiques. J’avais un peu une obsession sur certains albums des Red Hot par exemple, surtout la quatrième chanson de chaque albums qui était souvent la plus triste pour moi ! (rires)

Le titre de l’album, « Don’t Look At Me », résume aussi un peu le fait que j’aime rester dans l’ombre, par exemple je ne suis pas trop à l’aise à l’idée de faire des lives, que l’on ne regarde que moi. Du coup de pouvoir le jouer à deux sur scène avec mon ami beatmaker Mazette ça permet de ne pas concentrer l’attention du public sur une seule personne et je me sens plus à l’aise.

Mazette & Mounika au Krakatoa – Crédits : William Millaud

Qui sont CARL et TJ que l’on voit sur la cover de ton album ?

(rires) Ce sont deux petits personnages sortis de l’imaginaire de l’artiste berlinois Taylor. C’est le duo inséparable de l’album !

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