Cet été, Le Type part sur la route et sillonne la France et ses pays limitrophes pour assister à différents festivals proches des esthétiques musicales défendues sur le webzine. Les 6, 7 et 8 juillet, nous nous rendrons ainsi en terres bretonnes pour assister à la vingt-quatrième édition d’un monument du paysage des festivals français : Astropolis. En presque un quart de siècle « Astro » s’est imposé comme un rendez-vous immanquable pour les amateurs de musique électronique en France. En même temps, l’événement cultive sa singularité à travers une programmation diurne très diversifiée et accessible au plus grand nombre. Un festival qui boxe en catégorie poids lourd tout en faisant la part belle aux artistes émergents : de quoi piquer notre curiosité et nous inciter à aller constater par nous-même ce qu’il en est.
Crédit photo : Thomas Langouet
« Cette singularité que personne ne saura lui piquer »
L’histoire d’un festival avec le territoire sur lequel il s’inscrit est souvent riche d’enseignements pour comprendre l’évolution et la réalité d’une telle manifestation culturelle. En France et en Europe, ces histoires d’amour sont nombreuses. On pense par exemple à des festivals de la région tels que Baleapop et son Pays Basque chéri ou à Roscella Bay qui met à l’honneur la belle La Rochelle depuis 2015. Plus âgé que ces derniers mais pas moins qualitatif, Astropolis a su nouer depuis ses débuts une relation privilégiée avec le pays de Brest, au point de faire partie du patrimoine culturel de la région. Désireux de fuir « tout concept complexe et pompeux », le festival reste fidèle à la recette qui fait son succès et sa renommée depuis 24 ans : une programmation cinq étoile, un cadre idéal et tout un tas d’activités pour tout âge et tout public.
Samedi après-midi, pas moins de 8 événements différents (tous gratuits, à l’exception d’une croisière déjà sold out) sont par exemple proposées aux festivaliers et au public curieux. Entre un Piknic Electronik (avec Or:la), un vinyl market, une boum orchestrée par l’Astro Family (avec le lyonnais Sacha Mambo) ou différentes sauteries au Square Alphonse Juin, au Vauban, au lavoir Saint Martin ou place Guérin pour une pétanque : nul doute que chacun saura trouver teuf à son pied. A travers cette programmation diurne, Astropolis investit le moindre recoin de la ville de Brest, réunissant différentes générations unies par le goût pour la fête.
« Elle est où la grosse techno lààà ? »
Niveau soirées, le vendredi offre deux choix au public : deux spots, deux ambiances. D’un côté : l’Astroclub à La Suite avec un plateau techno, EBM, indus voire post-punk composé de cinq artistes dont Peter Van Hoesen, adepte de set marathon et musclés, DJ Pete aka Substance, JK3000, ainsi que des live d’Aleksi Perälä et d’Ancient Methods. En face on retrouvera pour les 30 ans du Rex Club et le traditionnel Bunker Palace des esthétiques plus diverses à La Carène avec l’artiste Agoria pour un live attendu (à l’heure où le lyonnais s’apprête à sortir un nouvel album), ainsi que l’étoile montante Avalon Emerson, la résidente du Rex Molly, le joyeux collectif nantais La Station Rose ou encore le suédois sorcier du groove Kornél Kovács.
L’un des temps forts de cette vingt-quatrième édition sera sans nul doute, comme chaque année, la célèbre soirée du samedi soir au Manoir de Keroual avec pas moins de 5 scènes. Laurent Garnier, Nina Kraviz, Modeselektor, Madben sont quelquen uns des artistes qui pilonneront l’Astrofloor, tandis qu’à côté LSD (le projet de Luke Slater, Function et Steve Bicknell), Dax J, Not Waving (en live) ou JASSS matraqueront La Cour à coup de techno bien calibrée. Pour des sélecta moins dancefloor, on se tournera vers le Red Bull Music Boom Bus avec la canadienne Ramzi, Shelter, ainsi qu’avec un B2B intéressant sur le papier composé de Zaltan (le boss de l’exigeant label Antinote) et du digger devant l’éternel Sacha Mambo. Pendant ce temps, Manu le Malin, Elisa Do Brasil, Otto von Schirach ou Densha Crisis se chargeront pour leur part de la scène Mekanik. Enfin, Le Dôme accueillera 8 artistes français émergents avec 440HZ, Animal Holocaust, CZR, Da:Mu, Jean Terechkova, SZ, TRMA et Unklevon. Le lendemain, l’after collectif au Cabaret Sonique finira d’achever les plus téméraires avec Throwing Snow, The Driver (alias de Manu le Malin) et Paulette Sauvage ! Un programmé chargé pour un festival qui continue d’imposer son tempo et d’étonner par la qualité de sa programmation tout en conservant son indépendance et son intégrité.
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