Rencontre avec le duo hardcore et sensitif Poumon

Poumon est un duo qui n’a pas froid aux yeux. Après des années de collaboration, Shivafinger et Holeteeth dévoilent leur album Perfect Judas, l’empreinte d’une certaine connexion musicale et spirituelle en dehors de leur côté très hardcore. On découvre ensemble ce duo de choc et leur nouveau projet qui ne laisse certainement pas dans l’indifférence.

Crédit photo : Camille Golfier

Poumon a démarré avant même que les deux acolytes fassent de la musique ensemble. Les deux artistes se sont rencontrés sur l’île de La Réunion, une époque où ils évoluaient musicalement avec d’autres groupes plus orientés vers la scène metal : « On a tous les deux commencé la musique au sein de la communauté metal. Shi était bassiste dans un groupe de gros metal et moi j’étais à la batterie dans le groupe Vacuum Road. Poumon a un peu démarré d’une frustration de ne pas pouvoir trouver la formation parfaite et les gens qui ont le sérieux que nécessite un projet musical. Avec Shi on s’est trouvé. Je pense que ça s’explique pas, c’est le destin. Notre relation de recherche et de création a été virtuelle longtemps du fait des projets de chacun, puis on s’est retrouvé IRL dans le 33 pour matérialiser le projet » explique Holeteeth concernant le démarrage du groupe.

Honnêteté, originalité & vision

Un projet qui finalement a pas mal voyagé et qui a mis un certain temps à ce concrétiser ici sur le sol de Gironde. Comme le raconte Shivafinger ; « Un jour j’ai décidé d’arrêter avec les groupes conventionnels et m’intéresser à la production, seul avec mon ordi, c’est dans cette volonté que le projet Poumon s’est crée. Quelques mois plus tard Holeteeth a posé sa voix sur deux de mes instrus et à partir de là tout s’est déclenché. On a continué à s’envoyer des instrus, mais c’est à notre arrivée à Bordeaux qu’on a vraiment commencé à se produire ensemble sur scène, ça fait quatre ans maintenant. »

On est assez ouvert, aussi bien metal que hip-hop, ou encore électronique, peu importe dans le fond ce qui compte c’est l’honnêteté et l’originalité dans ce qu’on peut écouter et produire.

Deux artistes avec leur propre créativité et sensibilité qui ont finalement apporté leurs grains de sel et créé une fusion. Ils se définissent, un peu par obligation des étiquettes, comme un duo à la musique brutal trip-hop, pour « mettre des mots sur la musique et l’énergie qu’on délivre », selon Shivafinger, « Brutal trip-hop c’est ce qui résume pas mal notre musique, on est assez ouverts, aussi bien metal que hip-hop, ou encore électronique, peu importe dans le fond ce qui compte c’est l’honnêteté et l’originalité dans ce qu’on peut écouter et produire. » Une honnêteté, oui, c’est sûr, avec une musique vivante, organique et qui laisse surtout s’exprimer dans leur entièreté les artistes. Comme le souligne Holeteeth : « Poumon c’est une vision. Comme toute vision, il y a tout le processus avant d’atteindre cette vision parfaite du projet, ou en tout cas, la plus poussée et la plus satisfaisante. Du coup, en quelques mots je dirais qu’on est deux humains qui étaient destinés à se croiser, fusionner et évoluer ensemble et intensément dans la musique. » Ils mélangent plusieurs styles pour donner finalement quelque chose d’unique à écouter, un univers, mais aussi un tout artistique avec autant d’influences metal ou électronique, tant de milieu où les deux musiciens ont baigné et qui ont permis, avec leurs propres individualités, de construire un mood, une « vision ».

Crédit photo : Drew Cox

Musiques électroniques et inspirations

Poumon s’inspire par la musique mais aussi par la cinéma, d’autres formes d’arts qui se ressentent beaucoup dans leurs projets musicaux de part leurs musiques qui sont hautement visuelles par le biais du sonore. Shivafinger : « En ce moment c’est les jeux vidéos qui m’inspirent beaucoup, récemment c’était The Last of Us et Doom, ou sinon tout ce qui est jeu d’horreur, comme le dernier Blair Witch par exemple. C’est vraiment très inspirant en termes de textures sonores, sound design, ou même dans la composition pure, j’adore imaginer des images ou d’aller en chercher pour créer des ambiances. » Un processus créatif mais aussi assez expérimental et complet avec des inspirations assez marqués, le jeu vidéo notamment qui se ressent dans la construction assez progressive de certaines tracks.

Ce que la musique électronique a amené au monde musical et sonore est fou. Et ce qui m’inspire c’est le no man’s land qui découle de tout ça. Ça m’excite de me dire que ce qui m’inspire c’est ce que je ne connais pas encore.

Holeteeth ne rapproche pas spécialement d’artistes de leur musique, la musique comme le reste étant en constante mouvance : « Aujourd’hui, je vais vivre une vision de moi, demain c’en sera une autre. » Son avis concernant la musique électronique (qui fait partie intégrante de leur univers) traduit leur désir d’aller au cœur de ce qu’elle était et de ce qu’elle est censée vouloir dire : «  La musique électronique reste un style faussement aimé. Faussement compris. Faussement apprécié. Sans faire le puriste ou le vieux relou de fin de soirée, je pense qu’il faut comprendre que la musique électronique a une vraie histoire et qu’elle comporte en son sein des sujets sociologiques qui ont été fashionnement détourné au fil du temps. Comparé aux autres genres, je trouve qu’il y a encore énormément de planètes vierges à découvrir. Ce que la musique électronique a amené au monde musical et sonore est fou. Et ce qui m’inspire c’est le no man’s land qui découle de tout ça. Ça m’excite de me dire que ce qui m’inspire c’est ce que je ne connais pas encore. » Côté inspirations pour le projet de Poumon, Holeteeth met en avant le film Lost Highway de David Lynch (1997), un film culte des années 90 qui raconte l’histoire d’un musicien de jazz et d’un mécanicien qui se retrouvent réunis à la suite d’une affaire de meurtre. Un film qui, comme Poumon dans certains aspects de sa musique, a le pouvoir de nous faire entrer dans un trip réaliste et presque fataliste.

Musique vie

La musique a toujours fait partie de leur vie en quelques sortes. Shivafinger a eu une vraie révélation avec la musique metal, vers ses treize ans, c’est à ce moment là que la musique à vraiment pris une place importante dans sa vie. Quant à Holeteeth, la musique et sa volonté de s’exprimer à travers elle ont toujours été là, ayant aussi étudié la batterie à l’école Dante Agsotini à Bordeaux et le Sitar au Conservatoire de musique indienne à la Réunion. « Sinon, je peins, je dessine, j’écris, je fais des vidéos, je cuisine et je trolle sur reddit. Après je ne sais pas lire la musique, j’ai jamais chanté avant Poumon. Mon premier rapport avec un instrument c’était sur la guitare classique de mon père où j’essayais de faire les basses sur NTM sans savoir que, pour en jouer, fallait accorder une guitare. Je me suis toujours vu faire de la musique dans un groupe avec mes potes, sur une scène, tout éclater, faire que ça de ma vie. Je sais pas pourquoi. Je ne me rappelle pas avoir eu envie d’autres choses aussi fort. »

À côté de Poumon, les deux artistes évoluent dans quelques autres projets en parallèle, parfois même très liés à Poumon puisque le duo partage beaucoup de choses ensemble. C’est notamment avec Sunday Homicide, un projet « avec des guitares enregistrées à l’arrache, du synthé et des voix bien planantes. D’ailleurs, c’est un projet qui nous a permis d’enrichir d’une certaine manière notre recherche sonore pour Perfect Judas. » C’est un projet commun à leur crew Too Late To Be Famous. «  C’est une sorte de Melancholic Friendcore avec un mood de Polaroïd, ou comme si t’écoutais un gros The Cure en plein Long Beach. C’est un terrain de jeu, alors y’a pas grand chose sur la toile. » Holeteeth a également un room-project nommé Dragging Lamprey écoutable sur Soundcloud.

Perfect Judas, un album abouti et radical

Un duo qui a mis beaucoup de soi dans le projet d’album de Perfect Judas. Une envie de s’exprimer, de façon honnête, avec le public, mais aussi avec eux-même. Perfect Judas, c’était aussi une façon, comme l’explique Shivafinger, de « délivrer le meilleur de ce qu’on pouvait proposer à tous les niveaux, sans se soucier des codes, des étiquettes ». Et à l’ère du digital, quand de nombreux artistes mettent en ligne tous les jours, à chaque seconde du contenu, surfant un peu sur ce qui marche le plus sans spécialement pousser plus loin, Poumon a le désire de faire autrement et d’aller plus loin que ça : « Y’a aussi une volonté de bousculer tout ça, cette industrie qui mange son propre vomi. On est des passionnés on veut créer quelque chose de spécial, qui nous ressemble ». « Perfect Judas a été fabriqué en moins d’un an et ce qu’on voulait c’était matérialiser ce qu’on avait en tête depuis des années. » raconte Holeteeth. Une façon de ne plus laisser à l’état de concepts et de seuls sentiments ce qu’ils ont à exprimer. Ce disque est donc une totale expression musicalement et émotionnellement pour les deux artistes, qui ont vécu de grandes péripéties avant d’avoir ce disque entre les mains.

Les partis pris musicaux de l’album sont souvent tranchants, mais toute la radicalité qu’il peut porter découle de la radicalité des choix dans ce qu’on peut vivre au quotidien.

Deux créateurs qui se sont connectés pour accoucher de ce projet : « On s’est jamais vraiment dit qu’on allait faire un album, mais on savait qu’on était en train de construire une chose dont on voulait être fiers. Ensemble. Quelque chose qui contiendrait tout ce qu’on a pu vivre jusqu’aux derniers mois avant le bouclage des titres. C’est un disque extrêmement personnel, je comprendrais que ça ne parle pas à grand monde. Les partis pris musicaux sont souvent tranchants, mais toute la radicalité que peut porter cet album découle de la radicalité des choix dans ce qu’on peut vivre au quotidien. » La matérialisation de vécus du quotidiens, mais aussi celle d’une certaine « nature », comme Poumon nous l’explique, un « eux » profond qui pourra toujours évoquer quelque chose aujourd’hui ou plus tard dans le futur : « Ce truc qui fait que, quoi qu’on vive, quoi qu’on puisse être, on sait que « ça », ça sera toujours « nous ». ». « On a une manière de composer assez intuitive et spontanée, alors il y a souvent eu beaucoup de trucs à mettre de côté ou jeter mais aussi beaucoup de trucs intéressants à garder. Et là où Perfect Judas a demandé une énorme concentration et un travail vraiment monstrueux, c’est dans la façon de faire muter ce « truc intéressant » vers ton idéal. Atteindre cette fameuse « vision » ».

https://www.youtube.com/watch?v=UA8gWt9T9ys

Urgence et frustration

Perfect Judas c’est du Brutal trip-hop, beaucoup de trip et une grande sensitivité, le résultat presque dans une urgence latente, éclatante et acharnée. Un côté animal, séducteur et profond qui se démarque tout de suite à l’écoute. L’album est composé de tracks toutes différentes les unes des autres, introduisant un certain univers à la fois mélancolique et assez dérangeant, est-ce peut-être dû justement à sa profonde réalité qui transpire des mots tantôt chantés, tantôt murmurés, tantôt criés. Un album fascinant avec en fin « Your body is dead », un morceau déjà clippé, et comme point culminant le titre « Posture », un titre qui fait aisément entrer dans un état presque second, une transe auditive qui entraîne finalement tout le corps, un phénomène qui d’ailleurs est bien propre à Poumon et qui devrait renforcer d’autant plus ce « petit quelque chose » qui se passe souvent en live. Shiva : « Posture c’est le dernier track qu’on a composé pour l’album. C’est arrivé à un moment assez avancé du processus, où inconsciemment j’ai pu ressentir le besoin de relâcher une sorte de pression vis-à-vis du mixage et de la production de l’album. C’est arrivé naturellement et aussi rapidement, Holeteeth a posé sa voix et en deux heures on savait que ça allait être un nouveau track qui allait compléter l’album. Il y a une sorte de lâcher prise qui y est exprimé. »

Holeteeth explique ce morceau : « « Posture » c’est un track qui a marqué un tournant dans Poumon. Quand Shi m’a envoyé l’instru, j’étais pas sûr de pouvoir poser une voix dessus tellement je trouvais les textures, les mélodies, le flow, tout le truc hautement visuel et d’une luminosité qui m’a dépassé. « Posture » parle d’impuissance, d’impasse. Mais ça parle aussi d’abandon, de liberté qu’on trouve quand on accepte que l’espoir est une pensée clivante et destructrice. Le sentiment d’impuissance varie en fonction de la valeur compassionnelle que tu portes à une situation. Et quand ta situation personnelle, celle des tes amis, ta famille et celle du monde est un tas de merde insensé, tout ça fini par te submerger. La frustration, la colère, l’auto-destruction, tout ça prend le dessus. Parfois, il faut simplement se contenter de surfer la vague et éviter de se noyer. La peur de tout perdre, les doutes, la peur du vide, l’angoisse d’aller mieux, le paradoxe d’avoir l’énergie de tout cramer, mais pas l’énergie de tout changer pour que ça aille mieux. C’est la narration d’un état d’esprit qui à force de mentalisation se retrouve coincé dans sa propre matrice. Mais c’est un chemin de ouf, c’est du mouvement constant. Un flow. » « Posture » est arrivé au moment où il fallait pour les deux artistes, un nouveau souffle pour Poumon et finalement juste ce qu’il fallait pour compléter Perfect Judas. Un morceau épris d’une grande beauté et d’une certaine puissance, à l’image aussi du morceau « Denial », un des premiers morceaux de ce presque recueil musical.

Perfect Judas se décline avec ses tracks en un crescendo, une rage lente, brute et pure, « Denial » vient pousser encore sur ce pouvoir qu’exerce le duo dans ce projet. Pour Holeteeth : « Quand Shi m’a envoyé cette instru, j’ai directement pensé à la tronçonneuse dans « Texas Chainsaw Massacre » de Tobe Hooper. Ça m’a rendu fou. Je suis resté avec cette vision très organique du track en captant toutes les textures que Shi avait confectionné. Il a réalisé un énorme travail sur le kick, je me rappelle que c’était une sorte de boss de fin pour lui. Pour ce track, à la voix j’ai voulu tester un espèce de contrepied, poser une voix qui contraste avec l’instru. Impulser une émotion suintante, suante, presque malsaine. C’était une intention très liée avec la féminité, qui pour moi est un truc totalement mystique, dans le sens fascinant, autant que la masculinité en fait. Puis je pense que j’ai voulu porté ça dans un recoin un peu grinçant, celle du viol comme première expérience sexuelle pour une femme. Et de manière moins terre-à-terre, quel niveau de solitude on peut atteindre pour devenir la meilleure version de soi-même. C’est assez romantico-nihiliste, un peu weird comme délire au final, c’est vrai. »

Perfect Judas a été une évolution naturelle du duo. Holeteeth ne parle d’ailleurs pas de duo mais d’une entité, une énergie en parlant de Poumon. Une chance de s’être trouvé et d’avoir créé tout un album qui traduit les pensées, ressentis, expressions, réalité du groupe. Un tout. Un album au croisement rock et électronique qui s’est lui aussi fait naturellement sans spécialement de limites avec leurs outils qui sont les instruments en plus d’un ordinateur et d’un synthétiseur. Une puissance qui se tire de ces deux environnement pour une mise à jour appelée Poumon extraordinaire. Shivafinger explique cette cohésion : « Mes influences ont évoluées et j’ai découvert des groupes qui arrivaient à allier les deux avec une puissance assez ouf, je pense à The Prodigy par exemple, qui est un groupe qui vient de la rave à la base, ils ont réussit à mélanger les deux, aussi parce-que c’est leur culture. C’était hyper inspirant quand je les ai découvert, et ça l’est toujours, d’une certaine manière j’ai pu m’y retrouver. Et avec nos propres influences ça donne ce qu’on fait avec Poumon, qui d’ailleurs est toujours dans la recherche. On s’arrête jamais vraiment de composer, y’a des périodes plus creuses, mais en tout cas dans Poumon on reste assez ouvert, au delà du rock et de l’électro, on a toujours envie d’aller plus loin ».

Je commence tout juste à réaliser tout ce qu’on a donné dans ce disque et je me rends compte que c’est sur un disque comme celui ci que j’aurai voulu tomber quand j’étais dans le bad.

Le groupe aborde ce qu’ils vivent avec un côté sombre sans pour autant tomber dans un principe d’inertie : « Ça nous parait juste normal de parler de dépression, de suicide, d’addiction, de mort, de peur, d’identité, de solitude, d’exclusion, de violence, de haine, de tout ça parce qu’on est entouré par tout ça. Partout. L’exprimer c’est l’exorciser. Aujourd’hui, je commence tout juste à réaliser tout ce qu’on a donné dans ce disque et je me rends compte que c’est sur un disque comme celui ci que j’aurai voulu tomber quand j’étais dans le bad. Quelque chose qui me séduise, qui me prenne dans toute sa fragilité, qui me fait me sentir compris, qui me fait me dire que j’appartiens à quelque chose. Et au fond, malgré ces thèmes durs, ce qu’on dit c’est que vous êtes pas seuls. »

Auto-production et connexions

Perfect Judas a été créé dans un processus assez intense avec une grande recherche au niveau des textures et des sonorités. Pour Shivafinger, c’était une période très enrichissante autant niveau technique que dans la volonté de s’auto-produire : « On a eu la chance d’être entouré de gens géniaux comme Rock & Chanson qui nous a ouvert le studio et permis de confronter notre travail dans un cadre professionnel. » Ils ont aussi enregistré au Bordeaux Basement Studio. Holeteeth : « On avait envie de poser une première vraie empreinte. Même si on se cherche toujours et que le disque sonnera étrange dans quelques années, on a vraiment, mais vraiment creusé pour apporter quelque chose de vrai quelque part. A côté de ça on a voulu développer un vrai univers visuel en parallèle. Les photos, les clips, les vidéos home-made, tout ça ce sont des trucs qui nous intéresse et dans lesquels on tient à garder les mains aussi. »

Poumon évolue aussi dans un projet complet qui est aussi sonore que visuel notamment grâce à Saiden Burden, un pilier du projet qui a par exemple fait l’artwork de l’album et les illustrations par single. « Pour nous c’est vraiment un membre à part entière du projet, elle est avec nous depuis le départ et s’investit au même pourcentage que nous dans l’ensemble de ce que peut représenter Poumon. On est très fiers d’avoir cette force de frappe avec nous. »

Bordeaux et au-delà

Un groupe aujourd’hui bordelais qui compte bien aller encore plus à l’horizon et s’envoler un peu plus à l’international. Peu proches des groupes français en général, ils suivent plutôt des groupes locaux comme Kinetic ou surtout Ulrich, un projet cold grunge. « Bien qu’on ne soit pas dans le même registre on se sent quand même très proche dans la façon d’aborder la création et l’énergie véhiculée. »

Holeteeth continue sur Ulrich : « C’est un projet qui n’a attendu personne pour se monter, avec une passion et une honnêteté rare. Ils ont énormément progressé en à peine deux ans, puis à côté d’Ulrich ils mènent en individuel pas mal de projets liés à la production musicale. Ce sont de vrais geeks. Puis, on leur doit énormément, ça a été le premier groupe qu’on a rencontré ici, ils nous ont ouvert leur portes, leurs cœurs, d’ailleurs c’est chez eux qu’on a enregistré la majorité des instrus pour notre disque Perfect Judas. Ils ont sorti un disque, allez le checker, c’est une vraie bombe. »

Poumon exerce quand même sur le sol de Bordeaux, en live, puisqu’ils ont joué lors d’une release party au Café Pompier, un moment fort lors de leur première pour le morceau «  Tell Me » , une des rares tracks où Shivafinger chante avec Holeteeth. Pour lui, « l’échange qu’on a eu était très puissant. » Les acolytes sont tellement dedans quand ils sont en live que leur musique les submerge. Un groupe à vif, qui occupe l’espace sur scène et qui se laisse aller, un groupe qui peut au fil des scènes et des chansons envouter le publique par leur présence, changer quelques fois les paroles des chansons en fonction de l’atmosphère.

Alors Poumon, des projets à venir ? Holeteeth : «  De mon côté j’aimerai construire un potager et sûrement bouger à la campagne, ou dans la forêt. Sinon, je suis en train de penser un set up pour reprendre la vidéo, c’est un truc que j’affectionne particulièrement. Je ne sais pas encore à travers quel projet ça prendra forme mais il est fort probable qu’on continue d’être en binôme avec Shiva. Sinon Perfect Judas sortira ou sera déjà sorti en entier sur les streams, du coup on va marquer le coup d’une façon ou d’une autre. Avec la situation actuelle, on planche sur de nouvelles façons de se rendre visible et de garder le liens avec toutes les personnes qui nous soutiennent. Sinon, il est probable qu’il y ait du nouveau son au cours de l’année aussi. Y a quelques tracks qui sont là depuis le début de l’année, prennent forme et qu’on a envie de sortir. Donc ouais, y a du taf  ! »

Quelque chose à dire à nos lecteur ? Holeteeth : « Si vous avez lu jusque là, merci sincèrement. Puis la base, riz, fruits, légumes, hydratez-vous avec de l’eau, l’alcool tue, le cannabis non. Allez voir la mer. Prenez soin de vous, prenez soin de vos amis. Nique le racisme, nique la police, nique la haine. Peace. »
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