La Pépinière du Krakatoa : promotion 2022

Comme chaque année, la salle de Mérignac le Krakatoa a fait sa sélection de groupes locaux qu’elle accompagnera dans le cadre de sa Pépinière. Pour en savoir plus sur cette nouvelle promotion d’artistes, nous leur avons posé 3 questions.

Crédit photo : Béranger Tillard

The Oversleep

Le Type : Pourquoi avoir souhaité rejoindre le dispositif de la Pépinière du Krakatoa ?

The Oversleep : Notre volonté d’intégrer la Pépinière du Krakatoa allait de pair avec une démarche de professionnaliser notre projet musical, de le développer et d’obtenir une visibilité plus large, notamment chez les pros. La Pépinière nous apporte tout un tas de conseils non-négligeables : des rendez-vous réguliers avec Frédéric Vocanson (chargé d’accompagnement), qui nous offre un regard souvent chirurgical, par exemple concernant la préparation de notre album et tout ce qui tourne autour (pressage, financements, check-lists, etc). Par la suite, nous allons compter sur le Krakatoa pour de la résidence scénique en prévision de notre tournée.

Trouvez-vous suffisamment de soutien/relai au sein de la scène musicale bordelaise (salles de concerts, labels, médias…) ?

Nous n’avons pas trop à nous plaindre du manque de soutien, nous avons déjà eu de très beaux retours de la part de la presse, une résidence scénique en 2020 à l’Accordeur (Saint-Denis-de-Pile), et nous sommes accompagnés par notre label La Tangente depuis la naissance du projet. C’est une chance inouïe ! Mais il est vrai qu’il faut parfois montrer une motivation délirante pour convaincre certaines structures de nous soutenir. Et même avec cela, ça ne suffit pas toujours. C’est parfois déroutant.

Quels sont vos projets pour 2022 ?

2022 rime pour nous avec la vraie reprise des concerts. Il y a aussi la sortie de notre premier album en novembre et le début d’une tournée. Nous espérons pouvoir aller jouer un peu partout en France et peut-être à l’étranger. Mais franchement, l’album c’est ce qui nous grise le plus à l’instant T, on a le nez dedans depuis un moment et on est en train de le finaliser. De plus, il y aura des featurings avec de superbes artistes… Mais on dévoilera ça très bientôt.

 Cosmopaark

Le Type : Pourquoi avoir souhaité rejoindre le dispositif de la Pépinière du Krakatoa ?

Cosmopaark : Nous arrivions à un stade de progression du groupe où nous avions besoin d’aide extérieure pour continuer à avancer. Que ce soit pour avoir un avis plus expérimenté sur des futures décisions importantes ou pour répondre à des questions plus pratiques et juridiques que nous avions sur le moment. L’idée est aussi de profiter de l’infrastructure afin de faire des résidences pour travailler l’aspect « concert » et des sessions live

Trouvez-vous suffisamment de soutien/relai au sein de la scène musicale bordelaise (salles de concerts, labels, médias…) ?

Depuis les débuts de Cosmopaark, nous avons été soutenus par le collectif/label Flippin’ Freaks qui nous a aidés pour toutes les questions que nous avions en tant que nouveau groupe. Ils ont aussi sorti notre premier EP Sunflower en 2019.

Quels sont vos projets pour 2022 ?

2022 va être une année riche pour Cosmopaark. Nous avons deux sorties prévues, la première est un EP collaboratif avec SIZ (qui est aussi dans la Pépinière) chez Flippin’ Freaks Records et Pasta Rocket Records, et une tournée est prévue en suivant. En fin d’année, nous avons prévu la sortie de notre premier album, on pourra vous en dire plus à ce sujet dans les prochaines semaines.

Pépinière Party Cosmopaark © Béranger Tillard

IGee

Le Type : Pourquoi avoir souhaité rejoindre le dispositif de la Pépinière du Krakatoa ?

IGee: C’est un dispositif que je connais depuis un moment, qui a une excellente réputation en Aquitaine, et même en France. Ça m’a toujours paru important d’être soutenu par les acteurs locaux de la culture comme les SMACs (Scènes de Musiques Actuelles). C’est à la fois un facteur de crédibilité auprès des pros et une aide solide dans le développement d’un projet artistique. C’est donc tout naturellement que je souhaitais rejoindre la Pépinière cette année. Elle permet d’obtenir de nombreux conseils par des personnes qualifiées, expérimentées, et qui n’ont surtout aucun intérêt économique à nous aider. Pour un artiste en voie de professionnalisation comme moi, c’est ce qu’on cherche. Des avis objectifs mais adaptés. Des ressources matérielles et humaines sont également mises à notre disposition (matériel audio/vidéo, mise à disposition de la salle de concert, accompagnement sur de l’administratif…), c’est un vrai plus !

Trouvez-vous suffisamment de soutien/relai au sein de la scène musicale bordelaise (salles de concerts, labels, médias…) ?

Personnellement, oui, je serai vraiment culotté de dire le contraire ! Depuis début 2021, j’ai été énormément soutenu par les SMACs de la région et par l’IDDAC, financièrement et humainement. Mes différentes sélections dans des tremplins nationaux (Inouïs, Buzz Booster) ont pas mal joué aussi, il faut le dire. Mais je sais que de nombreux artistes de chez nous se sentent un peu seuls dans le développement de leurs projets. Lorsqu’on a le souhait et la motivation de vivre de son projet artistique, et qu’on n’est pas encore accompagné par un label/manager/ tourneur ou autre, les acteurs locaux de la culture sont souvent nos premiers alliés.

Malheureusement, il y a beaucoup d’artistes et finalement assez peu de personnes disponibles et d’opportunités possibles. Les places sont chères, il faut s’armer de patience ! En attendant, il existe des tas de moyens de se « faire seul » lorsqu’on en a vraiment envie. Pour ma part, je ne suis vraiment accompagné localement que depuis que j’ai un entourage professionnel. Avant ça, j’étais tout seul, et ça ne m’a pas empêché de sortir des projets, de commencer à me faire connaître, de trouver des scènes, etc.

Quels sont vos projets pour 2022 ?

Là, je suis sur le deuxième EP. Après plus d’un an de travail, on en voit le bout et j’en suis vraiment super content ! J’ai l’impression d’avoir passé un vrai cap et d’entendre ce que j’ai envie d’entendre quand je l’écoute. Il est prévu pour fin mai, début juin. Sinon j’ai sorti un single, « Incertain » en janvier et, dans les semaines et mois qui suivent, on me dit dans l’oreillette qu’il risque d’y avoir des gros clips et pas mal de concerts… J’ai hâte ! Toujours très actif sur les réseaux, je prévois aussi pas mal de choses sur Instagram et TikTok. J’aime bien y sortir des contenus exclusifs, des mini-morceaux, des covers, des blagues… C’est important pour moi d’être présent sur ces plateformes entre les sorties et pendant les sorties aussi bien entendu.

SIZ

Le Type : Pourquoi avoir souhaité rejoindre le dispositif de la Pépinière du Krakatoa ?

SIZ : Je représente le collectif Flippin’ Freaks à la Pépinière. Cela m’apporte une aide sur toutes les questions de stratégie de sortie d’album et de développement de projet.

Trouvez-vous suffisamment de soutien/relai au sein de la scène musicale bordelaise (salles de concerts, labels, médias…) ?

Il n’y aura jamais assez de soutien aux différentes scènes underground en France. À mon avis, le Krakatoa devrait programmer beaucoup plus souvent de groupes locaux et revendiquer beaucoup plus son appartenance à la scène bordelaise. J’ai hâte qu’il y ait un club au Krakatoa et j’espère que ce dernier proposera à différentes associations qui organisent des concerts de programmer des soirées chez eux en leur apportant une aide sur tous les aspects de communication, pour faire venir du monde et découvrir la scène locale, qui est, si je peux me permettre, incroyable. Et il n’y a pas que la scène bordelaise, la scène française est incroyable, surtout dans le rock, à travers tous les petits labels indé et les disquaires, sans oublier tous les bars, les clubs et les caves qui diffusent des concerts.

Quels sont vos projets pour 2022 ?

En avril, on a sorti un EP-album (c’est un 6 titres, à vous de juger si c’est un EP ou un album) enregistré en featuring avec Cosmopaark et disponible chez Flippin’ Freaks en version CD et chez Pasta Rocket Records en version K7. Ensuite, on part en tournée avec SIZ et Cosmopaark pour jouer cet EP, à partir d’avril dans toute la France. Stay tuned, ça va être lourdinguos

Jaquarius

Le Type : Pourquoi avoir souhaité rejoindre le dispositif de la Pépinière du Krakatoa ?

Jaquarius : J’ai souhaité rejoindre la Pépinière pour bénéficier d’un accompagnement, accéder à des résidences artistiques, accéder au statut d’intermittent, être aidé pour les demandes de subventions et dans la réalisation de projets, etc.

Trouvez-vous suffisamment de soutien/relai au sein de la scène musicale bordelaise (salles de concerts, labels, médias…) ?

Absolument pas.

Quels sont vos projets pour 2022 ?

Je travaille comme un acharné dans mon studio sur tout un tas de projets. Il est encore trop tôt pour donner des noms, mais pour teaser un peu, on peut parler d’un album acousmatique qui reprend mon enseignement au conservatoire de Paris, puis d’un autre album IDM, braindance avec une belle mise en valeur des synthétiseurs Norand pour lesquels je suis bêta-testeur depuis bientôt deux ans. Côté techno, je travaille sur plusieurs disques notamment un tribe typé années 2000 sur lequel je travaille depuis trois ans et un disque acid house crée dans le respect des 3 traditions. J’ai aussi sorti quelques tracks IDM, comme le titre « Paranovid Skp285 » à retrouver sur la compilation du label italien No Pizza Rave.

Dalla$

Le Type : Pourquoi avoir souhaité rejoindre le dispositif de la Pépinière du Krakatoa ?

Dalla$ : Pour cadrer le projet et accéder à un réseau professionnel que je n’aurais peut-être pas eu l’occasion de découvrir seul. Étant producteur du projet (je gère tout, communication, presse, clip, financement, booking, etc.) c’est intéressant d’avoir une expertise et des conseils de personnes professionnelles dans ce milieu.

Trouvez-vous suffisamment de soutien/relai au sein de la scène musicale bordelaise (salles de concerts, labels, médias…) ?

Pas vraiment, je suis toujours un peu considéré comme « bizarre » ou faisant une musique de « niche ». Alors que dans d’autres pays, c’est tout à fait normal et accepté. Je ne sais pas trop d’où vient ce manque de curiosité de la part des structures publiques. En tout cas, la retenue de la candidature de Dalla$ pour la Pépinière 2022 est une bonne surprise et nous allons en profiter pour développer le projet au maximum.

Quels sont vos projets pour 2022 ?

Plusieurs projets vont sortir en 2022 : le dernier volet de la trilogie Haine Lowcost (le 1er single « LACRISE » est sorti le 3 octobre 2021 avec un clip). L’EP PARASITE, facette moins hardcore et plus pop de Dalla$, et un EP commun avec un rappeur de mon collectif : OZIRIS. Des clips sont à venir !

W!ZARD

Le Type : Pourquoi avoir souhaité rejoindre le dispositif de la Pépinière du Krakatoa ?

W!ZARD : C’est notre troisième année consécutive à la Pépinière et, concrètement, ça nous a permis de beaucoup avancer professionnellement. On a une équipe et des interlocuteurs à l’écoute, on rencontre plein de pros qui nous éclairent sur pas mal de secteurs du métier (communication, promotion, etc.) on a un accès aux locaux pour travailler notre musique et nos concerts à travers des résidences, et ça c’est vraiment essentiel quand tu es un groupe dont une grosse partie de l’activité et de la diffusion se fait en concert.

Trouvez-vous suffisamment de soutien/relai au sein de la scène musicale bordelaise (salles de concerts, labels, médias…) ?

Il existe indéniablement un réseau musical fort sur la scène musicale bordelaise (tout métier confondu). On a quand même la chance d’avoir quatre SMACs dans le coin, des dispositifs d’accompagnement, de la presse spécialisée et des professionnels aguerris et de bon conseil ! On est par contre attristés de constater la fermeture des petits lieux dits « underground » qui permette à vachement de groupe de pouvoir exister. Ce n’est évidemment pas qu’à Bordeaux que ça se passe comme ça, mais on est obligés d’admettre que ça freine énormément la diffusion de la musique de beaucoup de monde.

Quels sont vos projets pour 2022 ?

On tourne en France le plus possible pour exploiter notre dernier EP Definitely Unfinished (avec de courts passages en Belgique et en Suisse, une première pour nous) avec plein de supers groupes (DITZ, P3C, Last Train). On va aussi sortir quelques surprises à l’automne ainsi que de nouvelles dates pour bien finir l’année. Nous préparons évidemment la suite pour 2023, mais on n’en dira pas plus…

Résidence W!ZARD © Roger Merpillat

Innvivo

Le Type : Pourquoi avoir souhaité rejoindre le dispositif de la Pépinière du Krakatoa ?

Innvivo : La Pépinière apporte beaucoup de soutien sur l’ensemble des problématiques auxquelles un projet en développement comme le nôtre doit se confronter. Son accompagnement sur le plan juridique, administratif, artistique et commercial permet de mieux comprendre les postes interdépendants qui gravitent dans notre milieu professionnel, et donc d’échanger de manière plus saine et plus efficace d’un poste à un autre. Il nous permet aussi de rencontrer de nombreux professionnels aguerris avec qui il est enrichissant d’échanger. La Pépinière nous aide également beaucoup sur le plan matériel (mise à disposition de salles, de matériel, etc.) et relationnel (relais vers les structures et réseaux partenaires du Krakatoa). Avoir accès à ce dispositif permet à la fois de se responsabiliser et de se sentir épaulé le long de son développement !

Trouvez-vous suffisamment de soutien/relai au sein de la scène musicale bordelaise (salles de concerts, labels, médias…) ?

Dans l’ensemble, beaucoup de professionnels de la scène musicale bordelaise font cet effort de soutenir la vie artistique y compris en ces temps de crise sanitaire. Cependant, il est encore difficile aujourd’hui de faire vivre et de rendre pérenne un projet artistique. Par conséquent, un renforcement de ce soutien resterait bienvenue.

Quels sont vos projets pour 2022 ?

Nous sortons du studio Cryogene Prod de Bègles où nous avons préparé des nouveaux singles que nous sortirons à partir de cet automne. Nous sommes également heureux de pouvoir repartir en concert : Bordeaux le 5 mai, Cestas le 17 juin et Mérignac le 25 juin.

Enfin, nous menons avec enthousiasme des actions de médiations culturelles et artistiques autour de l’écriture, du dessin, de la composition, de l’interprétation, de la pratique instrumentale ainsi que de la Musique Assistée par Ordinateur. Deux de ces projets se déroulent en partenariat avec Lili Dieu et Mathilde Desaulty (service médiation du Krakatoa), respectivement en collaboration avec Peggy Jeantieu (professeur de musique au collège de Rauzan) et Cédric Rougier (directeur de Musique en Bastide), dans le cadre de nos interventions au collège Pierre Martin, Laure Viellerobe (professeure de musique au collège de Mérignac) et Emmanuelle Seguin (professeur de français au collège de Mérignac) dans le cadre de nos interventions avec le Collège des Eyquems. Un autre se déroule au Lycée Professionnel Agricole de Sabres en partenariat avec Landes Musique Amplifié (Mont-de-Marsan) et Camille Bordier.

CHELABÔM

Le Type : Pourquoi avoir souhaité rejoindre le dispositif de la Pépinière du Krakatoa ?

CHELABÔM : Avant tout pour s’entourer de professionnel.les du milieu, de leurs conseils, de leurs ateliers. Ensuite aussi, car une super salle nous est mise à disposition. Une salle que l’on peut investir le temps d’une résidence afin de travailler différents pans de la prestation musicale qu’on propose (arrangement, scénographie).

Trouvez-vous suffisamment de soutien/relai au sein de la scène musicale bordelaise (salles de concerts, labels, médias…) ?

Dans notre cas, nous avons la chance d’être soutenus par des acteurs locaux, comme les salles de concert du Rocher de Palmer et la Salle des Fêtes du Grand Parc qui nous proposent des temps de résidence, ou des bars/concerts comme le Quartier Libre, le Central Do Brasil et Thelonious qui nous programment très régulièrement. D’autres structures soutiennent le projet comme Baco Records qui s’occupe de la distribution et Maximum Tour qui se charge du booking. Cette échelle locale et humaine est super appréciable, il y a de vraies rencontres derrière et on avance ensemble autour d’un même projet. Donc oui, il y a suffisamment de structures selon nous à Bordeaux permettant le développement d’un groupe dans de bonnes conditions.

Quels sont vos projets pour 2022 ?

2022 résonne en nous sous les termes « d’exportation » (hors Aquitaine), développement d’un vrai show (scénographie, lumières, nouvelles compositions), projets d’enregistrement et réalisation de clips pour développer l’esthétique du groupe via le biais audiovisuel.

Résidence Chelabôm © Barbara Moreau

Savarah

Le Type : Pourquoi avoir souhaité rejoindre le dispositif de la Pépinière du Krakatoa ?

Savarah : C’est notre troisième année d’accompagnement au Krakatoa et il y a de grandes chances que ce soit la dernière. Pas parce qu’on ne les aimera plus après, mais parce qu’il faudra bien qu’on laisse notre place. On a candidaté à nouveau cette année, car c’est une année charnière dans notre développement. Pour nous, la Pépinière est une alliée importante dans l’acquisition de notre autonomie ! Ça peut paraître un peu paradoxal de parler d’autonomie en se rattachant à une institution, donc on va un peu essayer d’expliquer pourquoi et, plus précisément, pourquoi le Krakatoa. À l’heure où l’on prône l’artiste « autoproduit et indépendant », on cache souvent qu’il n’est jamais vraiment seul. Les « buzz », les entourages pros immédiats, n’existent pas réellement et ne créent pas forcément des situations enviables sur le long terme.

Le développement d’artistes (c’est-à-dire arriver à trouver l’équilibre pour créer selon ses valeurs et exister sur le long terme) se construit avec d’autres personnes et ça prend du temps. Le faire avec une institution qui n’a aucun intérêt de rentabilité sur le groupe et qui connaît ces logiques, tout en étant prête à faire le lien, c’est vraiment top pour nous. Donc, à multiples reprises, on a pu exposer notre vision à l’équipe de la Pépinière et on y a trouvé une écoute attentive, de la ressource de qualité, avec une équipe qui a pigé une bonne partie de ce qu’on veut faire, même pour la suite « post Krakatoa ».

Avec Savarah, on vient de signer dans le label indé états-unien Whatever’s Clever, on en est super heureux·ses, et on a monté Pazapas Records, notre propre structure pour s’autoproduire. C’est aussi grâce à une rencontre de la Pépinière qu’on a rencontré Adrien Durand du Gospel qui a été super important ces deux dernières années.

Ça a l’air fou comme ça, mais tout ça on le fait en tant qu’artistes qui se battent un peu pour faire exister une certaine « vision », et donc on fait tout ce qu’on peut pour que ce soit bien fait, même si à la base, on n’y connaissait pas grand-chose ! C’est là qu’intervient l’expertise de l’équipe du Krakatoa et tous leurs outils à disposition. On se sent épaulés pour atteindre une autonomie en continuant à faire la partie la plus importante : de la musique. On les remercie très fortement de ne pas nous avoir laissé tomber à ce moment si précis !

Trouvez-vous suffisamment de soutien/relai au sein de la scène musicale bordelaise (salles de concerts, labels, médias…) ?

Bordeaux n’est pas bien grande, mais elle ne manque pas de ressources. Elle dispose de 4 SMACs, qui accompagnent des artistes à leur façon. C’est déjà énorme quand on voit que certaines régions n’en disposent même pas d’une seule. Après, on ne va pas se mentir, si Bordeaux a la réputation de la belle endormie ce n’est pas pour rien. Beaucoup de lieux ont fermé ces 20 dernières années et récemment, le Covid n’a rien arrangé. C’est surtout en termes de salles de taille « moyenne » (de type « club ») que la ville se meurt. On ne compte plus le nombre de clubs ou de caves qui disparaissent, alors que ce sont les viviers de l’émergence d’une scène indépendante.

Mais la vie culturelle ne se laisse pas abattre pour autant. On y trouve de nombreuses associations qui organisent des évènements culturels, des tourneurs ou des labels plus ou moins gros, des relais de presse indépendants spécialisés (coucou le Type), des fanzines de qualité (coucou Le Gospel), d’excellents studios d’enregistrement (coucou Cryogène studio & Nomad studio), de nombreuses écoles de musique et locaux de répétitions (coucou Larsen & EMP), et bien sûr beaucoup de bons groupes… Bref, il y a de quoi faire.

Quels sont vos projets pour 2022 ?

Beaucoup de changements en ce qui nous concerne. Nouvelle équipe, nouveau nom, nouveaux horizons. On vient juste de conclure notre série de triptyques « Talk! Talk! Talk! » avec la sortie en février de Computer Talk ! On est super content·es d’avoir conclu par ce dernier chapitre qui annonce des couleurs électros un peu rétros futuristes qu’on n’avait pas encore tant exposées. Ce n’est pas tout à fait fini, car nous sortons bientôt un EP expérimental qui mêle les différentes Face B des K7s avec des reprises de nos morceaux par des artistes qu’on adore.

On va aussi sortir tout au long de l’année des vidéos faites maison, sur lesquelles on a pas mal tripé. Bizarrement, pour cette année, on n’est pas dans l’optique de tourner un maximum. On continue de bosser notre live avec notre dream team, mais on préfère se produire avec parcimonie et beaucoup de folie. En fait pour tout dire, on est sur la création de notre prochain album. On a tellement hâte. La seule chose qu’on peut vous dire, c’est qu’on kiff grave notre équipe, chacun·es a une personnalité de fou, on veut vraiment mettre ça en avant et on veut aussi continuer à multiplier les collaborations avec d’autres artistes que ce soit au niveau local ou intergalactique.

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