L’art contemporain a mille et une façons d’être. La galerie bordelaise Metavilla propose en ce moment et jusqu’au 17 octobre de découvrir l’art des algorithmes, c’est-à-dire un art visuel dont la conception est générée par un algorithme. L’exposition « Ligne » met en avant l’artiste Julien Gachadoat qui réalise depuis 2 ans des œuvres originales uniquement à l’aide de son ordinateur et d’une imprimante. Lors d’une interview il a pu expliquer le fil conducteur de sa création.
Un nouvel « algoriste » à Bordeaux
Julien Gachadoat se présente en tant qu’autodidacte dans la programmation. Il est avant tout coproducteur du studio de création numérique interactive 2rocq et travaille à la Fabrique Pola, sur les bords de la Garonne. S’il ne se destinait pas à la création artistique en tant que telle, l’engouement pour ses impressions qu’il postait sur les réseaux sociaux, ainsi que l’envie de laisser une trace visuelle à sa famille l’ont convaincu de persévérer dans cette direction. C’est donc pour la première fois qu’il va exposer au public une partie de ses œuvres lors d’une exposition.
Le processus créatif
Concernant les algorithmes de l’artiste, l’acte de création se trouve dans l’écriture du programme, qui dicte la séquence d’actions à effectuer par le traceur. Les œuvres que vous pourrez admirer sont des impressions réalisées avec une machine nommé Axidraw. Elle est commandée par des algorithmes créés par Julien Gachadoat, qui sont ensuite retranscrits sur du papier à l’aide de traceurs.
Le résultat artistique est à la fois connu et aléatoire. L’artiste sait effectivement quel algorithme choisir pour ses motifs mais c’est le hasard qui choisit l’emplacement de ces motifs. C’est pour cette raison qu’aucunes des œuvres ne sont identiques, il est impossible de réaliser deux fois la même composition, le programme informatique a très peu de chance de figer les mêmes lignes deux fois. L’artiste a cependant réalisé quelques séries d’œuvres sérigraphiées en collaboration avec l’atelier SerreJoint, que vous retrouverez à Metavilla.
En ce qui concerne la monochromie dans ses œuvres, c’est un choix esthétique basé sur le noir et le blanc mais c’est aussi un choix technique. La présence de plusieurs couleurs pour une œuvre est un travail plus complexe, cela demande un changement de stylo au niveau de la machine à chaque variation de couleur au moment voulu.
L’art algorithmique, terrain d’expérimentation
Ce que Julien Gachadoat désire à travers ses œuvres c’est de retourner aux sources d’un art par algorithme. Un art peu connu qui a débuté des les années 50 et qui passionne notre artiste. En effet, il s’inspire de prédécesseurs dans le domaine comme Vera Molnar, Manfred Mohr, Georg Nees et bien d’autres qui sont les premiers à expérimenter cette technique artistique. L’important dans la création d’art de l’algorithme, qu’il date de plusieurs décennies ou d’aujourd’hui, c’est l’envie d’expérimentation et c’est justement ce qui passionne notre artiste. C’est donc au rythme régulier d’environ une œuvre par jour que le catalogue d’œuvre de Julien Gachadoat se construit, une évolution à suivre sur son compte Instagram julienv3ga !