La création artistique en période atypique : Obsimo (5/8)

À travers les artistes et leurs œuvres, il est possible de pressentir le reflet d’une société et de constater le spectre d’une époque. Cela vaut d’autant plus lorsque celle-ci fait face à une période de crise. C’est pourquoi Le Type a décidé de jeter l’ancre dans leur intimité, afin d’essayer de comprendre leur rapport à la société et à la vie mais aussi d’aborder leurs innombrables façons de créer. Et pour cela, quoi de mieux que La Pépinière, l’incubateur d’artistes de musiques actuelles qui se terre dans les profondeurs du Krakatoa ? Chaque année, elle réunit une fine sélection des artistes les plus prometteurs de la scène bordelaise, où ils sont accompagnés au profit du développement de leurs projets musicaux. C’est donc une série de huit interviews que nous présentons, avec aujourd’hui Obsimo, DJ à l’univers à la fois sombre et rayonnant, représenté par Andrei ainsi que son créateur visuel Antonin. 

Crédit photo : Polygon1993

Le Type : Pour vous, c’est quoi le rythme de vie d’un artiste confiné ?

Andrei : C’est plutôt tranquille, on reste à la maison comme tout le monde ! Heureusement je suis confiné chez moi avec tout ce qu’il faut pour faire de la musique, alors j’en profite pour composer, terminer un prochain EP… La seule chose qui m’a fait garder un rythme hebdomadaire pendant la période ce sont les dj sets qu’on partageait tous les jeudis sur Facebook et YouTube. Hormis la musique, j’ai acheté Animal Crossing, je suis à fond.

Antonin : Un peu de sport le matin, parfois l’aprem on se fait des sessions Skype pour bosser les visuels et la direction artistique de la sortie du prochain EP, et le soir je regarde des séries ou des films.

Quels avantages et inconvénients tirez-vous de la création sur une temporalité modifiée ? Trouvez-vous des inspirations ou des façons de créer différentes ?

Andrei : J’ai souvent l’habitude de m’auto-confiner pour pouvoir composer, certes jamais aussi longtemps mais pour le coup cette situation n’influe pas trop sur mon inspiration.

Antonin : Moi j’ai beaucoup de mal à me motiver et à me concentrer, je bosse mieux sous la pression des deadlines, donc ce confinement n’est pas très productif et inspirant pour moi. Pour l’anecdote, on avait commencé à travailler plusieurs idées de clips pour la suite, mais avec ce qu’il se passe en ce moment c’est juste impossible. Alors on a dû repenser le prochain clip pour pouvoir le réaliser de chez nous.

© Andrei. Le home studio d’Andrei.

Se produire dans les différentes villes de France était la meilleure façon de se faire connaître à notre niveau.

© Antonin. Le frigo d’Antonin. « Je passe pas mal de temps à cuisiner et donc à manger… »

Aujourd’hui, quelles sont vos craintes et doutes sur le fait d’avoir une activité réduite ?

Andrei : Notre crainte c’est qu’on ne reprenne pas les concerts avant 2021, ce qui est probable ! En attendant on ne va pas attendre sagement, on en profite pour avancer sur les prochaines sorties, de nouveaux visuels, des clips…

Antonin : Outre le fait d’avoir une perte de revenu avec l’annulation des concerts, étant encore un groupe en développement nous avons une perte en visibilité. Se produire dans les différentes villes de France était la meilleure façon de se faire connaître à notre niveau.

Est-ce que cette crise vous fait imaginer le futur différemment et donc votre carrière d’artiste post-confinement d’une autre façon ?

Antonin : Tant qu’il n’y aura pas un retour des concerts peut-être qu’on continuera à faire des DJ sets en Facebook live ou plus de contenu pour les réseaux ?

Andrei :  Oui c’est ça, même si le confinement se termine il y aura cette situation de distanciation pour un moment. On va trouver des concepts de vidéo pour les réseaux sociaux et essayer d’avoir de l’actualité assez régulièrement. On ne pourra plus se baser que sur les concerts pour développer notre projet, il faudra donc trouver d’autres moyens.
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Les extraits du duo

Andrei :  L’EP “Playtime” d’Asa Moto, je l’écoute régulièrement depuis presque 2 ans, je l’ai découvert au Dour Festival, mais il n’est pas assez connu !

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Antonin : Le remix qu’a fait Andrei du morceau Gymnasium d’Iñigo Montoya, car il est justement sorti pendant ce confinement. Les gars du groupe sont vraiment cools et j’ai déjà eu le plaisir de réaliser le VJing pendant l’un de leur concerts.

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