King Kong Blues, make rock’n’roll great again

Comment s’approprier l’espace public en temps de pandémie, le réinventer ? Comment continuer à diffuser sa musique à l’heure où les salles de concerts sont fermées ? Leçon de créativité de la part du trio réolais engagé King Kong Blues.

De l’enregistrement à la sortie

Eté 2020. King Kong Blues se rend en Hegoalde (Pays basque espagnol) pour enregistrer son second album de douze titres. Finalisé et intitulé ¡Bam Bam !, celui-ci ne pourra néanmoins pas être joué sur scène. Malgré le contexte, le groupe entend bien le défendre.

Tout commence par une belle promo via internet. Le trio se lance dans la création d’un tout nouveau site internet, avec une partie boutique en ligne. Une grosse activité sur les réseaux sociaux, beaucoup de promo dans divers médias…Les efforts portent leurs fruits ; on parle de KKB dans le monde !

Une manière interactive de préparer la sortie qui s’est faîte en fin d’année, donnant ainsi au groupe l’occasion d’offrir de la musique à l’occasion des fêtes pour donner du baume au cœur après une année difficile. Une promo digne de professionnels, qui a notamment permis au groupe de trouver un label basque Gaztelupeko Hotsak qui sera leur distributeur en Espagne dans les circuits alternatifs de là-bas, mais aussi dans les grandes enseignes de type Corte Ingles !

Sur le terrain pour la sortie : à la conquête des marchés

En guise de supports, le groupe a choisi le CD, les vinyles ainsi que le digital. Une manière de toucher tou.te.s les amateur.ice.s de leur blues rock’n’roll. Les proposer sur les marchés a été pour King Kong Blues une façon innovante de proposer leur musique en plus de la boutique en ligne, tout en permettant de renouer avec le public dans les seuls espaces de rencontres encore possibles.

Il n’y a pas de raison qu’on puisse vendre des courgettes sur des marchés, mais pas de CD !

King Kong Blues

Accompagnés d’une chaîne Hi-Fi qui diffuse les morceaux et leurs tchatches, ils ont ainsi pu retrouver celles et ceux qui ont l’habitude de les voir en live, de même que faire la connaissance de curieux.ses, avec toute la convivialité qu’offre les marchés ouverts. Des cafés à emporter, un en-cas avec celui-ci, et le lien humain retrouve ses marques. « Vendre sa musique sur les marchés c’était un peu comme la proposer après un concert à la table de merch… Mais sans concert ! Il n’y a pas de raison qu’on puisse y vendre des courgettes et pas des CD ! » Des rendez vous bien réels qui ont eu lieu à La Réole, Langon, Bazas et Montaigu fin 2020, et qui ont permis au groupe de « casser la morosité ambiante », tout en récoltant une belle somme d’argent pour rembourser le pressage.

Le premier marché, celui de La Réole, a aussi été pour le trio l’occasion de rejoindre la mobilisation contre la loi Sécurité Globale lors d’une manifestation organisée par les Gilets Jaunes. Un engagement politique important pour les musiciens, qu’on retrouve dans leur morceaux.

« Tout un projet, tout un progrès »

Cette expérience du terrain est un pied de nez au tout numérique qui a tendance à devenir la norme avec cette période. « La vente à distance, c’est bien beau, on nous pousse à tout vendre en ligne, mais ça ne vaut pas la réalité ». Proposer sa musique de cette façon est une nouvelle manière de la consommer. Grâce à la belle idée de King Kong Blues, on réduit les écrans, l’intermédiaire impersonnel que peut représenter l’écoute en streaming pour retrouver la chaleur humaine et ainsi choisir sa musique, comme on peut le faire avec la nourriture, en privilégiant directement le producteur. C’était un risque à prendre, le trio en est conscient, mais les résultats sont là. Une démarche à contre-courant du contexte actuel, c’est certain, mais qui, ils l’espèrent, pourrait motiver d’autres groupes à privilégier ce type de contact.

En attendant le retour des concerts, King Kong Blues nous confie la sortie prochaine du clip de leur morceau ¡Bam Bam! qui porte le même titre que leur nouvel album, qui sera à découvrir sur leur site et leurs réseaux sociaux !

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