Dream Side of the Moon, un voyage dans la Lune par le collectif Apollo 11

La mission spatiale américaine Apollo 11 a vu Neil Armstrong et Buzz Aldrin poser leurs premiers pas sur la Lune en 1969. Ce que l’Histoire ne raconte pas, c’est qu’un mystérieux passager clandestin aurait été ramené sur Terre par l’expédition : un sélénite, habitant mythique de la face cachée de la Lune. 11 créatif·ves réuni·es au sein du collectif Apollo 11 rêvent de s’envoler dans les pas de cette étrange créature. Du 14 mars au 14 avril, ils et elles investissent la Galerie Sauvage de Darwin avec l’exposition Dream Side of the Moon pour raconter son histoire.

Le premier pas du collectif est un pas de côté, pour observer notre monde et ses paradoxes avec un regard décalé et un peu loufoque. Les membres du collectif Apollo 11, uni·es par des liens amicaux autant que créatifs, se sont initialement rassemblé·es avec l’espoir de poursuivre leurs longues conversations nocturnes, celles menées jusqu’au petit matin et à la fin desquelles naissent les plus belles idées, touchées par la poésie de l’aube. Ils et elles ont élaboré ce voyage collectif en compagnie du sélénite. Mêlant leurs sensibilités singulières et leurs univers rêvés, ils et elles créent une capsule bleutée habitée de sons multiples, d’affiches et de peintures, de paroles échouées sur le papier et de masques sculptés.

11 artistes, 11 œuvres, et un fil rouge – ou bleu ?

Différents genres et médias se côtoient sur les murs de la Galerie Sauvage de Darwin. Tout d’abord, une grande toile de Julia Blujia, trempée de bleus et de blancs et au relief granuleux, occupe le mur central. Est-ce un espace de décollage ou bien une surface d’atterrissage ? S’agit-il peut-être de la terre mère inconnue du sélénite ?

A droite et à gauche, deux murs peuplés de différentes affiches retranscrivant des univers rêvés : celle de Sir Faye Muñoz, un clair de lune contemplatif où le bleu en vibration fond dans un infini plus sombre ; celle de Jérôme Bonnard, qui dépose de la poésie autour de deux visages unis dans un Ying-Yang lunaire ; celle de Vincent Falgueyret qui fait écho aux bribes de paroles évoquées par les autres rêveurs ; et les papiers griffonnés aux multiples niveaux de lecture, qu’il signe d’un nom de plume bien choisi, Gaspard de Lalune.

Sandra Hervé parcourt l’éventail des émotions humaines – la joie, la colère, la tristesse, la sérénité, la peur, l’amour bien sûr – avec une série de 11 masques sculptés. Larra Mendy, elle, déconstruit, liquéfie, recompose la face lunaire – ou plutôt la face, le visage – en 8 portraits d’extraterrestres rêveurs aux regards perçants. Il y a également les tableaux monochromes d’Elisa Grondin, d’un bleu électrique. Un corps nu s’étend dans les bras de Morphée, un autre, recroquevillé, serre les genoux sur son torse, angoissé peut-être par une lune annonciatrice de pénombre.

Sons d’archives et écriture collective

Et puis partout sur les murs se baladent les créations de Paul Peinture, des paroles intimes et universelles glanées au fils d’échanges et déposées à côtés de timbres qui voyageront dans l’esprit des visiteur·euses plutôt que par courrier. On a l’écho de ces phrases qui nous restent en tête : « En montagne en été avec mes amies, ma famille, les fêtes, les dîners, les promenades ensemble dans la nature _________ » ; « Un monde sans ville plein de petits villages moins de technologie plus de vie » ; « La poésie, le regard amusé des autres, l’inattendu, quand les émotions me submergent et me font me sentir vivant »…

Finalement, un univers sonore élaboré par Guillaume Poppers et dont le vinyle est illustré par Fred Jadeau accompagne ce voyage dans la lune. Une expérience à écouter à travers un casque mis à disposition dans la salle. Sons d’archives et écriture collective se mêlent dans nos oreilles, prolongeant un peu plus le périple.

Dream Side of the Moon, c’est une petite bulle calfeutrée où l’on échappe pendant quelques instants à la gravité et où l’on est transporté dans le monde léger des rêves. Un bel alunissage à tous les visiteur·euses !