L’hyperpop pour changer d’époque avec Nemo

À l’occasion de sa venue à l’IBOAT le 8 décembre dernier, nous avons pu nous entretenir avec l’artiste Nemo, partageant l’affiche ce soir-là avec Simia. Auteur, compositeur et interprète, le jeune grenoblois revient sur ses débuts dans la musique, là où il a puisé ses premières inspirations pour construire son propre univers artistique. Pouvant s’assimiler à de la hyper-pop moderne, Nemo continue de répandre sa vision d’un avenir alternatif, toujours avec une note d’espoir, à travers une tournée dans toute la France et la préparation de son deuxième EP.

Crédit photo : Achille Laplante – Le Brun

Le Type : Salut Nemo ! D’abord merci de prendre le temps de répondre à nos questions. Peux-tu revenir sur ton parcours dans la musique ? 

Nemo : J’ai commencé la musique par le biais de mes parents. Vers 7 ou 8 ans, mon père m’a installé le logiciel de production de musique FL studio. Je voyais ça comme un jeu vidéo. Ils m’ont aussi inscrit à la guitare ce qui m’a permis d’intégrer un groupe de rock à l’âge de 10 ans. Le groupe s’appelait les Hot Monkeys

Des années se sont écoulées jusqu’à mon arrivée au lycée, où les choses ont commencé à devenir sérieuses. Je faisais toujours de la prod sur FL et je suis mis à écrire des textes. J’ai commencé à chanter, à m’enregistrer puis à sortir des petits clips sur YouTube avec mes potes. En terminale, j’ai rencontré Arthur, le directeur artistique de mon label Pan European Recording. Après plusieurs discussions et écoutes de mes maquettes, j’ai fini par signer chez eux à l’âge de 18 ans. J’ai sorti un EP Neverstoptherave, il y a un an, et je prépare actuellement mon deuxième, qui sortira bientôt.

Nemo. Crédit photo : Etienne Martorell

Ta musique s’affranchit des genres et des étiquettes ; comment perçois-tu le fait d’être difficilement identifié à une « scène » particulière ?

J’aime bien toucher à tout. Je me raccroche à pas mal de genres différents. Dans mes débuts, c’est le rap et le rock qui m’accompagnaient. Quand j’étais petit, j’étais très branché heavy metal : Iron Maiden étaient mes dieux, et Metallica, par la suite. Après, j’ai écouté beaucoup de surf rock comme Weezer et en rap, j’ai commencé par Stupeflip. Mes parents m’ont mis au grand classique comme NTM, les X Men puis j’ai eu ma grosse période PNL.

Il faut aussi savoir qu’à Grenoble, d’où je viens, il y a une grosse scène rave. J’ai donc découvert la musique électronique en teuf, quand ce n’était pas nous qui l’organisions. C’est là-dedans que je puise mes inspirations. J’ai du mal à définir ma musique dans un genre. Maintenant, je suis un peu dans ce que certains appellent l’hyperpop, bien que ce soit large comme terme. 

J’adore la modernité dans la musique.

Nemo

Quels sont les artistes de la scène actuelle qui t’inspirent, en France ou ailleurs ?

J’écoute vraiment beaucoup de choses. J’adore le shoegaze, le groupe Betcha, Caroline Polachek. Je ne suis pas très vintage. J’adore la modernité dans la musique.

À travers ce premier EP, on peut te voir comme le porteur d’un message, celui d’une génération qui veut « changer d’époque ». Comment qualifierais-tu cette génération et comment vois-tu l’avenir ? 

J’ai toujours vu l’avenir d’une manière un peu sombre. J’ai du mal à me projeter, ce qui se ressent dans ma musique. La période où j’ai fait ce disque, j’étais dans une période un peu dure, où je me confrontais pour la première fois à la réalité de la vie d’adulte. Je venais d’avoir un appartement où je vivais tout seul et je constatais que les choses devenaient différentes. Toutes les questions qui me sont passées par la tête ont transpiré sur ma musique, mais j’essaie de transmettre de l’espoir. Par exemple, dans le titre « Changer mon époque », c’est un morceau où on veut changer les choses sans se laisser abattre.

Tu sillonnes la France cet hiver avec un nouveau live que tu as annoncé « épique » : peux-tu nous en dire un peu plus ? 

Il faut savoir que je suis passionné de jeux vidéo d’univers fantastiques. Je suis un gros fan de la saga Seigneurs des anneaux, mais aussi tous les Tekken. Cet univers un peu RPG, fantastique, heroic fantasy a une grosse influence pour moi, raison pour laquelle j’ai dernièrement pris cette direction pour ma musique. Mon univers visuel est vachement là-dedans. Donc j’adore l’épique et j’ai envie de faire des trucs qui sont épiques. J’ai envie que ce soit transcendant ! 

Crédit photo : Achille Laplante – Le Brun

On a écouté deux de tes morceaux sortis l’été dernier : « L’été dernier » et « Maison plage ». Es-tu déjà sur la préparation de ton deuxième EP ? 

Oui. Dans ce deuxième EP, on est justement parti sur un truc plus centré sur l’univers que je viens de présenter. 

Ce soir (l’interview a été réalisée en amont du concert de Nemo en décembre dernier à l’IBOAT, ndlr), tu partages l’affiche de l’IBOAT avec Simia et d’autres dates sont également prévues pour vos tournées en France. Qu’est-ce qui résonne pour toi dans l’univers de cet artiste ?

J’ai l’impression que Simia est aussi quelqu’un qui veut faire bouger les choses, un rebel dans l’âme. On peut se ressembler sur ça. Moi aussi, j’aime bien gueuler fort et crier sur ce qui m’énerve. On a une musique énergique tous les deux.

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