British Stories : ode à la peinture d’outre-Manche au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux

Jusqu’à l’automne 2021, le Musée des Beaux-Arts de Bordeaux accueille British Stories, une exposition hommage à la peinture d’outre-Manche. Celle-ci s’inscrit dans le cadre d’« Une Année britannique », une proposition du musée bordelais pour valoriser une scène artistique encore méconnue en France ainsi que pour célébrer les relations historiques entre la Grande-Bretagne et l’Aquitaine. L’exposition, qui regroupe une vingtaine de peintres anglais (principalement des XVIIe au XIXe siècle) est organisée en partenariat avec le musée du Louvre qui prête pour cette occasion exceptionnelle huit de ses tableaux.
Un article sponsorisé, proposé en partenariat avec le Musée des Beaux-Arts de Bordeaux.

Une année entière aux couleurs britanniques à Bordeaux

Pendant une partie de l’année 2021 au sein du Musée des Beaux-Arts de Bordeaux, Une Année britannique au Musée a mis en avant, à travers différents temps, la peinture britannique, prise sous différents angles. Piliers de cette séquence, deux expositions rythmeront ce cycle. Une première, British Stories, met en avant jusqu’au 19 septembre l’art du portrait des peintres britanniques des XVIIe et XVIIIe siècles, tandis que la deuxième, Absolutely Bizarre !, se centrera pour sa part sur l’École de Bristol, foisonnante scène artistique anglaise de la première moitié du XIXe siècle, et ce jusqu’au 17 octobre. En sus de ces expositions, des publications scientifiques, un colloque international (15-17 septembre) et divers événements sont prévus dans le cadre de cette saison.

L’ensemble de cette manifestation culturelle s’inscrit dans une volonté du Musée des Beaux-Arts de Bordeaux de mettre en avant tout un pan artistique historique assez peu connu des Bordelais, des Bordelaises et du grand public de manière générale. Alors que les relations entre la Grande-Bretagne et toute la région du Sud-Ouest de la France furent riches d’échanges au cours de l’histoire, notamment sur le plan de la création, il s’agit pour le musée de rendre hommage à ces connexions, de « remédier à cet oubli », comme l’explique son équipe. Une démarche qui fait écho à la richesse des collections du Musée des Beaux-Arts de Bordeaux en fonds britanniques.

Le Musée des Beaux-Arts de Bordeaux, un regard tourné outre-Manche

Les collections d’art anglais constituent en effet un corpus conséquent de l’institution culturelle bordelaise. Avec une trentaine de tableaux, dessins, estampes et sculptures, le musée est l’un des rares en France à pouvoir se targuer d’un tel patrimoine. Provenant à la fois de legs, d’achats ou de dépôts, cette collection se compose notamment de tableaux, avec des œuvres d’artistes prestigieux tels que Joshua Reynolds (co-fondateur de la Royal Academy au XVIIIe siècle) ou de Thomas Lawrence (l’un des peintres majeurs du début du XIXe siècle), ainsi que d’autres peintures généralement assez peu montrées au public dans leur globalité. C’est cette collection qu’entend valoriser l’actuelle directrice adjointe du musée des Beaux-Arts de Bordeaux (également conservatrice des collections XIXe-XXe siècles) Sandra Buratti-Hasan dans ce qui apparaît comme une forme de tradition pour le lieu ; « Le musée des Beaux-Arts a très tôt organisé des expositions s’intéressant à la peinture britannique, dans toute sa variété. Dès 1945, l’exposition La peinture contemporaine en Angleterre présente les œuvres d’une quarantaine d’artistes, dont Frank Brangwyn, Robin Guthrie et Walter Sickert ».

En 2021, une autre étape est franchie avec cette nouvelle année dédiée à l’art britannique, à commencer par l’exposition British Stories.

Des expositions sur le sujet, on en retrouve également en 1950 (avec des collections venant de Bristol, ville jumelée avec Bordeaux), puis en 1972 (Bristol et ses peintres au XIXe siècle), en 1974 (La peinture anglaise des années 60) ou encore en 1977 (La peinture britannique de Gainsborough Bacon). En 2020, c’est donc une autre étape qui est franchie avec cette nouvelle année dédiée à l’art britannique, à commencer par l’exposition British Stories.

British Stories : voyage dans la peinture d’outre-Manche

British Stories se déroule jusqu’au 19 septembre 2021 et est proposée en partenariat avec le musée du Louvre, qui prête pour l’occasion et de façon exceptionnelle certaines de ses œuvres pour l’exposition. Cette collaboration prend place dans le cadre plus général d’un partenariat triennal unissant la Ville de Bordeaux et l’institution parisienne. Une occasion inédite pour le public d’admirer, aux côtés des toiles du musée des Beaux-Arts de Bordeaux, « celles des maîtres du Louvre, dont le fameux Master Hare de Reynolds » (l’une des illustrations majeures de l’art britannique de l’époque) explique Sophie Barthélémy, directrice du musée bordelais. Au total, pour British Stories, ce sont huit œuvres qui feront le voyage de Paris à Bordeaux. Cet échange a été pensé comme une « conversation » entres les deux musées, avec un véritable dialogue entres les toiles du musée des Beaux-Arts de Bordeaux et celles prêtées par le musée du Louvre, notamment sur le plan scénographique, laissant présager une expérience inédite pour les visiteurs et visiteuses qui se rendront à l’exposition.

Joshua Reynolds, Master Hare, 1788-1789 © RMN, Paris, musée du Louvre.

Ce sont ainsi une vingtaine d’artistes anglais qui seront présentés, pour la plupart ayant vécu autour des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècle. Principalement centrée autour de l’art du portrait (dans lequel les peintres anglais de l’époque brillaient particulièrement), British Stories retrace une partie de l’histoire artistique britannique, à commencer par celle du flamand Anton van Dyck, dont la visite à la cour du roi Charles Ier d’Angleterre au XVIIe siècle fut « déterminante dans l’évolution de l’art européen du portrait dont il renouvela les codes ». En témoigne son Portrait de Marie de Médicis qui fait partie de la collection du Musée des Beaux-Arts de Bordeaux et qui sera remis en avant à l’aune de cette exposition.

Peintre majeur du mouvement au XVIIIe siècle et direct héritier d’Anton van Dyck, Joshua Reynolds sera également représenté avec son célèbre Master Hare, un portrait peint en 1788 qui met en scène un jeune garçon de deux ans duquel se dégage une certaine insouciance enfantine à-même d’évoquer en chacun et chacune un sentiment d’émerveillement. Si Joshua Reynolds occupe une place importante dans ce courant artistique britannique, c’est qu’il est l’une des principales personnalités à l’initiative de la Royal Academy de Londres, fondée en 1768. Cette école de peinture, dont il est le premier président à sa création, fut pensée comme un lieu de formation pour toute une génération d’artistes anglais, à une époque où, paradoxalement, ce sont les peintres étrangers qui dominent la scène britannique. C’est pour son rôle de catalyseur des talents d’alors que ce dernier connaîtra une consécration de ses pairs et du public.

James Ward, Le Baptême du Christ, 1841, Paris, musée du Louvre. © RMN – Gérard Blot

On notera également la présence de peintures d’autres figures importantes de cette école anglaise, de Thomas Lawrence en passant par Benjamin West, Johan Zoffany, John Martin ou encore James Ward, artiste habituellement assez rare dans les collections publiques et dont on pourra apprécier pendant British Stories le Baptême du Christ. Œuvre prêtée par le Louvre, celle-ci illustre l’appétence du peintre pour les sujets religieux, bien que ce dernier fut surtout reconnu en son temps comme l’un des plus grands peintres d’animaux. Membre de la Royal Academy lui aussi, son parcours témoigne des liens unissant l’ensemble de la scène artistique de l’époque. C’est cette effervescence créative, ce dynamisme et ces liens que British Stories entend raconter, entre portraits, paysage ou encore « conversation piece » (portrait de groupe à caractère narratif). Un panorama non-exhaustif mais riche qui offre de bonnes clés de compréhension aux profanes, tout en promettant au plus fin connaisseurs un voyage inédit, proposé autour d’un parcours soigneusement pensé par les équipes du musée des Beaux-Arts de Bordeaux en plusieurs sections. Une « scénographie silencieuse » rythmera par ailleursle parcours de chacune et chacun, avec la volonté de retranscrire l’ambiance des intérieurs anglais d’alors ; « chaleureux, feutrés, et souvent colorés ». Une expérience immersive qui passe également par le choix des typographies ainsi que d’éléments graphiques qui évoque explicitement l’imprimerie anglaise. De quoi se plonger dans un univers méconnu, de naviguer entre plusieurs époques tout en saisissant la singularité d’une scène artistique foisonnante.
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  • British Stories, jusqu’au 19 septembre 2021 au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux
  • 20 Cours d’Albret, 33000 Bordeaux, 11h00-18h00 (sauf mardis et jours fériés)
  • Accès à British Stories et aux collections permanentes : 5€, réduit : 3€
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