Une autre expérience festive, par Lascar Capac

Samedi 17 juillet, aux Vivres de l’Art, le collectif Lascar Capac déploiera de manière inédite à Bordeaux son artcar : une scène mobile dotée d’une scénographie singulière faite de multiples leds, d’acier et de bois. Un dispositif qui prend la forme d’un char, inspiré de Burning Man et qui entend proposer une autre vision de la fête.

Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat rémunéré avec l’association Lascar Capac.

Crédit photos : Camille Treutenaere

« On souhaite proposer une expérience festive différente ». Après des années à avoir roulé leur bosse dans l’organisation d’événements à succès sur Bordeaux à travers le collectif Croix Jaune dont ils sont membres, Felight et LaGouje ont pris du temps pour questionner et réinventer leur pratique de la fête. Amoureux de celle-ci et aficionados de musiques électroniques, les deux compères sont d’abord partis s’inspirer hors de France. Plus particulièrement, c’est le Burning Man, eldorado de la teuf libre étasunien, qui a suscité leur intérêt. « Si tu aimes la fête, c’est un endroit particulier. On y retrouve des scènes exceptionnelles, avec des sound system monstrueux. Il y a une centaine de scènes avec des artcar, c’est-à-dire des scènes montées sur des camions » explique LaGouje.

L’idée fait son petit bout de chemin. Les voyages au Burning Man s’enchaînent pour les deux passionnés, qui retourneront expérimenter l’événement trois fois en cinq ans. De quoi leur permettre de bien cerner ce vers quoi ils souhaitent orienter leur projet. Le contexte du COVID-19 accélérera paradoxalement les choses : Lascar Capac voit le jour en 2020, avec comme objectif la création d’un artcar, capable de se déplacer de scènes en scènes, pour proposer aux publics de différentes villes une expérience festive inédite.

La fête autrement

« Après une longue expérience de participation dans les festivals dans le monde, nous voulions sortir du schéma classique des scènes symétriques, en structure alu, avec les projecteurs bien calés au millimètre », explique Felight. Il poursuit : « Même si le passé décoratif français aime la symétrie, comme les jardins du château de Versailles par exemple, je trouve que cette disposition de scène est redondante et pauvre sur le plan artistique. Nous voulions donc créer une scène alternative avec des éléments asymétriques, complexes, pour faire oublier le fait même que le public est face à une scène. C’est un élément important pour créer une atmosphère atypique et stimuler l’imaginaire du public. »

LaGouje croise alors la route du collectif parisien Funki Safari et de son scénographe Benjamin Legrain, qui porte une attention particulière à la conception de ses scènes. Les contacts sont noués, l’envie est née : offrir une expérience de clubbing plus visuelle et immersive. Pour le Lascar Capac, c’est un camion plateau Mercedes 512D  de 3.5T, chiné par Felix, qui servira de base à l’installation. La création débutera à l’été 2020, mélangeant 200 kilos de panneaux de bois et de structure en acier, une centaine de mètre de cordon LED et un nombre incalculable de connexion électronique. Au final, le artcar aux dimensions impressionnantes (11 mètres de long sur 4 mètres de haut) est prêt à se déplacer aux quatre coins de la France, et peut être déployé en six heures.

Valeurs communes

Car au-delà d’un « simple » système son à la scénographie soignée, Lascar Capac est avant tout un projet mobile et de partage, comme l’explique LaGouje du collectif : « L’idée, c’était de pouvoir proposer cette scène mobile et de pouvoir bouger ailleurs. » Avec certaines destinations en ligne de mire en sus de Bordeaux, comme Marseille, Lyon ou Toulouse ou d’autres places fortes des cultures électroniques européennes. « L’objectif final est d’incorporer tout le soundsystem dans le camion afin qu’il soit invisible. Le public ne serait plus face à une scène, mais face à une créature fantastique, dont il capterait les vibrations sonores sans en découvrir la source » poursuit Félix.

Après la date à Bordeaux le samedi 17 juillet, on retrouvera ainsi par exemple l’artcar dans des rendez-vous tels que l’Amapola festival ou la Coucool en région parisienne. Deux événements à l’identité artistique bien marquée, qui mise avant tout sur la bienveillance et le partage. C’est cet état d’esprit qui a d’ailleurs poussé Lascar Capac à programmer lors de sa date aux Vivres de l’Art à Bordeaux le collectif parisien O’Tawa, lui aussi bien connu par les amateurs de fête libre pour l’hédonisme prôné lors de ses événements dans la capitale. Une manière selon Adrien de « casser les codes et de défendre une autre vision de la fête en conviant ce type d’acteurs lors de nos soirées ».

Projet collectif et pluridisciplinaire

L’envie de rassembler, de se connecter avec de nouvelles personnes est au cœur de l’ADN du projet de Lascar Capac. Une volonté qui se retrouve également derrière le montage et la création même de l’artcar. Tout un tas de forces gravitent autour de celui-ci, à commencer par Jean-François Buisson, directeur des Vivres de l’Art, lieu d’accueil de résidence pour le collectif. « C’est une véritable expérience humaine, on rencontre plein de gens différents… » poursuit LaGouje.

Des synergies s’opèrent donc, des corps de métiers différents travaillent ensemble. Lascar Capac insiste sur une chose : ils ne sont pas scénographes, ils sont avant tout un collectif d’artistes, qui entend bien rester éclectique musicalement parlant – avec un penchant pour la dark disco, la progressive house et les rythmiques downtempo. Après Damon Jee l’été dernier, c’est le belge Cabaret Nocturne qui foulera le booth de l’artcar samedi 17 juillet, avant d’accueillir La Mamie’s en août aux Vivres de l’Art. Avec comme mot d’ordre la fête libre, Lascar Capac entend ainsi redonner un sens aux pratiques collectives dansantes. Et proposer au public une véritable expérience, totale, et ce de manière abordable, car comme l’explique Adrien : « On n’est pas obligé d’aller sur un gros festival pour voir une belle scène. »

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