5 peintures à voir à l’expo British Stories au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux

Dans le cadre de l’exposition British Stories qui se tient au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux jusqu’au 19 septembre, nous avons sélectionné 5 tableaux marquants à découvrir. Appartenant pour certaines au Louvre, ces œuvrent témoignent de la vitalité de la scène artistique britannique des XVIIIe et XIXe siècles.
Un article sponsorisé, proposé en partenariat avec le Musée des Beaux-Arts de Bordeaux.

Master Hare, de Joshua Reynolds (1788)

Considéré comme un chef-d’œuvre de l’art britannique, Master Hare est le portrait d’un certain Francis George Hare, qui vécut à la fin du XVIIIe jusqu’au milieu du XIXe siècle. Il y est représenté à un très jeune âge (vers trois ans), au point d’incarner, d’une certaine façon, l’enfance (terme que l’auteur avait choisi pour le titre de la gravure tirée du tableau). L’œuvre appartient au Musée du Louvre qui l’a prêtée à l’occasion de cette exposition British Stories. Son auteur, Joshua Reynolds, l’a réalisé à la fin de sa carrière, lui conférant dès lors une forte charge symbolique – et une certaine maturité. Le peintre est l’un des représentants du courant du portrait anglais, qui connaît une forme d’apogée à cette époque (fin du XVIIIe siècle). En 1768, celui-ci est d’ailleurs l’un des initiateurs ainsi que le premier président de la Royal Academy, véritable lieu d’incubation pour toute une génération d’artistes anglais, à une époque où, paradoxalement, ce sont les peintres étrangers qui dominent la scène britannique. Avec Master Hare, portrait du fils adoptif de sa tante, il excelle dans la représentation de l’émerveillement enfantin, sa spontanéité et son insouciance.

Le Baptême du Christ, de James Ward (1841)

Autre œuvre exceptionnellement prêtée par le Louvre dans le cadre de British Stories, Le Baptême du Christ est le fruit du travail d’un peintre et graveur britannique assez peu représenté en France : James Ward. Essentiellement reconnu à ses débuts pour ses toiles animalières il se fait repérer par la Royal Academy à la fin du XVIIIe siècle avant d’y être élu membre associé en 1807. Sans se cantonner à ses premiers succès (Bull-Bait notamment), celui-ci se mettra à expérimenter d’autres styles, et s’aventure sur le terrain du portrait et du paysage. C’est véritablement dans la seconde moitié de sa carrière qu’il va explorer des sujets encore plus ambitieux, historiques ou religieux, à l’image du Baptême du Christ, toile imposante par le caractère sacré qui en découle.

Portrait de John Hunter, de Thomas Lawrence (1790)

Portrait de John Hunter de Thomas Lawrence s’inscrit dans le courant dit l’« école anglaise de peinture ». Aux côtés de Joshua Reynolds, l’auteur de cette toile incarne cet âge d’or, au point d’être considéré comme l’un des portraitiste majeur de la période de la Régence anglaise (période pendant laquelle, de 1811 à 1820, le roi George III étant atteint de folie, son fils gouverne, appelé alors « Prince Régent »). Né à Bristol, le peintre va se rendre à Londres et rapidement côtoyer les plus grands, comme Joshua Reynolds qui restera un modèle pour lui. Ayant pu illustrer son talent en peignant des membres de la famille royale, il s’attarde ici sur un riche négociant, John Hunter, dont il réalise le portrait, en pied. Ce dernier, directeur de la Compagnie des Indes orientales, commanda à l’artiste quatre portraits. Un seul traversera les siècles : celui qu’on retrouve aujourd’hui dans la collection du Musée des Beaux-Arts de Bordeaux. Mis en perspective avec les autres tableaux de British Stories, il participe à la construction d’un imaginaire britannique des XVIIIe et XIXe siècles.

Macbeth et les trois Sorcières, de John Martin (1851)

Paysage peint par John Martin, Macbeth et les trois Sorcières s’inscrit dans le courant du apocalyptic sublime qui explore la fascination et les craintes de l’être humain face à l’idée de fin du monde. Collapsologues avant l’heure (même si la formule est évidemment anachronique), les peintres de cet univers s’efforcent de représenter des scènes apocalyptiques. La force de cette œuvre réside dans son univers empreint de gravité, avec trois sorcières qui s’évadent de la scène. La nature y semble par ailleurs soumise à l’environnement, avec un chaos proche qui s’annonce, sous une météo capricieuse. Deux personnages du Macbeth de Shakespeare complètent le tableau : Macbeth et Banquo. Une œuvre d’une forte intensité qui fait partie de la collection du Musée des Beaux-Arts de Bordeaux.

Le Révérend Randall Burroughs et son fils, de Johan Zoffany (1769)

Johan Zoffany est un peintre d’origine germanique. Après un passage en Italie, il s’installe en Angleterre où son talent le fit connaître rapidement, au point qu’il intègre dès ses débuts la prestigieuse Royal Academy. C’est particulièrement dans le genre de la « conversation piece » (portrait de groupe en conversation) qu’il s’illustre, notamment avec Élèves de l’école de dessin à l’Académie royale peignant d’après le modèle, où il fait figurer pas moins de 36 artistes connus de l’époque. Autre exemple du genre, Le Révérend Randall Burroughs et son fils représente un homme d’église (le Révérend Randall Burroughs) avec son fils, dont il semble faire l’éducation. La dialogue qui émane de l’œuvre, ainsi que la composition de l’image (des espaces verdoyants sur la gauche du tableau évoquant un probable horizon pour le jeune enfant qui contraste avec l’austère intérieur sur la droite) en font une toile digne d’intérêt, produite par un artiste relativement rare en France. Le Révérend Randall Burroughs et son fils est conservé au Louvre.

  • British Stories, jusqu’au 19 septembre 2021 au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux
  • 20 Cours d’Albret, 33000 Bordeaux, 11h00-18h00 (sauf mardis et jours fériés)
  • Accès à British Stories et aux collections permanentes : 5€, réduit : 3€
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