11 jeunes collectifs de musiques électroniques bordelais à découvrir

Par : Marie Tournier

Frapcore, musiques expérimentales, bass music, gabber, techno, dub, hardstyle… Une nouvelle génération de collectifs de musiques électroniques a émergé à Bordeaux ces deux dernières années. Brouillant souvent les frontières esthétiques, ils incarnent le renouveau de cette culture au niveau local. On se penche sur 11 d’entre eux pour l’occasion.

Crédit photo (couverture) : HEAVYDANCE – Be9um_9

Crashcore (rap, techno, early-hardcore, frapcore)

Combiner rap et techno ? C’est le mantra de Crashcore depuis sa création en janvier dernier. Après avoir écumé soirées technos, raves et teufs ces deux dernières années, le groupe d’amis s’est lancé dans la création d’un collectif.

Parmi les DJ résidents du projet on retrouvere Leilane qui s’attaque à l’early-hardcore, Mojo qui affronte la frapcore et P4YN en face-à-face avec ses sets hardcore. Crashcore met un « poing » d’honneur à sortir du schéma classique des événements techno. Par exemple, lors de sa première soirée, 4 concerts de rap ont précédé les DJ sets. Faire découvrir l’esthétique frapcore à travers une expérience immersive avec une sécurité assurée, un mapping et une direction artistique très affirmée : c’est la marque de fabrique du crew. Victoire par K.O pour ce collectif investissant le terrain d’un genre musical peu exploré à Bordeaux.

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Dédale (musiques expérimentales)

Association qui a pour but d’être « une chambre d’écho au champs immense des musiques expérimentales », Dédale est récemment apparu dans nos radars. Au fil de leurs événements, on retrouve un goût prononcé pour une diversité de styles, entre rock, électronique, jazz, folk, musiques improvisées et contemporaines voire traditionnelles… C’est à travers ce large panel d’esthétiques que se retrouve la dimension du collectif.

Sur le terrain électronique, c’est même du côté de l’ambient, du noise, drone, glitch, electronica, post-techno, électroacoustique ou new-age qu’on retrouve la patte de Dédale. Ce sera le cas de leur prochaine soirée organisée le 6 décembre à Bordeaux aux Ami.e.s du Sahel.

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[ENTER YOUR NAME] (house, techno-trance, rap)

Association bordelaise « dédiée à l’organisation d’événements culturels qui rassemblent musique, arts visuels et expériences immersives », [ENTER YOUR NAME] est né de la transmission de l’ancienne association des services civiques de la Rock School Barbey. Salma (direction artistique) et Clarissa (administratrice et coordinatrice de projets) assure le déploiement de ce projet qui entend valoriser la scène artistique locale.

En termes musical, on croise aux événements [ENTER YOUR NAME] autant de la house que de la techno mêlée à de la trance, voire du rap. En témoigne son premier « grand projet » : le festival Raves de Gosses.

Fightek (gabber, hardstyle)

Fightek apporte un nouveau souffle au sein de la scène techno bordelaise. C’est Clarisse, âgée de 20 ans, qui a fondé en janvier ce collectif. Accompagnée de ses deux meilleurs amis, des habitués des teufs en Bretagne, ils et elle ont voulu ramener la culture gabber et hardstyle à Bordeaux.

Au-delà d’un collectif, Fightek s’envisage comme un projet pluridisciplinaire ou films et shows drag se mixent à la musique, toujours dans une ambiance voulue la plus safe possible. Sécurité, bienveillance et partage sont ainsi au cœur de son ADN. Lors de ses soirées, on découvre autant DJs de la scène internationale et locale. En parallèle, l’équipe sélectionne pour chacun de leur événement des jeunes talents pour animer les débuts de soirée.

HEAVYDANCE (house, trance)

L’amour de la musique, des potes, un esprit dark : bienvenu chez HEAVYDANCE ! Créé en juin 2022 par 5 potes d’école, le projet est aujourd’hui porté par Valentin aka VBL7, et Lucas aka BLUE SKY. Les deux amis ont réussi à faire grandir le collectif, sans brûler les étapes. À la sortie du COVID-19, les deux DJs et promoteurs de soirées commencent en effet à jouer dans des caves de bars.

Côté esthétique musicale, ils mêlent trance et house. Côté direction artistique, le duo reste fidèle à l’esprit alternatif de la techno. En janvier 2024, tout s’accélère avec le booking de Le Loup. Depuis, Josépha et Maj.Tom ont rejoint l’aventure, laissant présager de nouvelles pages à écrire pour le collectif.

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Helix (techno)

Manea, Clovis, Albe, Yendi, Luigi et Dood composent le collectif Helix créé fin mars. Tout a commencé dans un studio situé dans le quartier de la Victoire à Bordeaux, où la bande avaient pour habitude de se retrouver entre amis pour faire de la musique. Encouragés par leurs proches, ils se décident de se lancer en 2024.

Le premier jalon dans l’évolution d’Helix est franchi en août, lors d’une soirée à l’IBOAT. À l’étage du club bordelais, on retrouvait un stand où les participant·es pouvaient faire sérigraphier leur textile, ou encore une exposition de photographies. Dans la cave, les fêtards pouvaient écouter la musique des DJs du collectif, tout en observant le mouvement de leurs corps, retransmis sur écrans de télévisions. Des podcasts sont bientôt prévus pour découvrir l’univers du projet, à découvrir sur la plateforme Soundcloud.

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La Belle Brochette (drum and bass, dubstep, dub)

Le collectif La Belle Brochette est né à Bordeaux en juin 2023. Cette initiative vient de plusieurs DJs qui avaient pour ambition commune de promouvoir et de faire vivre la culture bass au niveau local. Chose peu évidente dans une scène parfois peu enclin aux nouveaux territoires musicaux. Parmi les fondateurs, on retrouve ainsi Ginger808, MZE, Afalgo et Zita Nova, les 4 DJs résidents du projet.

Ce sont des portes closes qui marquent les débuts du collectif. Les bars et les salles ne leur donnent pas leurs chances car ils défendent une culture peu reconnue localement : la drum and bass, le dubstep, le dub… Finalement, l’équipe rencontre son premier succès lors d’un open air à la Fabrique Pola qui clôturera l’été 2024. Si pour l’instant le collectif tend à prendre ses marques à Bordeaux, il se pourrait bien qu’il s’exporte dans le Sud et sur la côte Ouest dans les prochains mois.

Nacre (electro, techno, minimal)

Collectif de passionnés, Nacre navigue entre electro, techno et minimal. Derrière l’organisation de ses soirées, une cause défendue ; celle de la protection des océans. Le collectif envisage même ses événements comme une manière de « sensibiliser le public à l’importance de préserver la biodiversité marine. »

C’est ainsi que Nacre entend allier musique et engagement écologique, notamment à travers ses formats Submerson qu’on voit s’organiser au fil des mois à Bordeaux dans différents lieux.

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Owlshake (house)

« Oiseau rapace nocturne, voisin de la chouette, mais portant des aigrettes. » C’est la première définition que donne le collectif bordelais d’Owlshake du terme qui lui sert de nom. En réalité, précise-t-il, il s’agit bel et bien d’une réunion de « copains passionnés de musiques électroniques » explorant house et esthétiques des années 1990. Au-delà du terrain nocturne, le crew envisage le dancefloor comme un « espace libre où chacun·e est invité·e à explorer, à danser, et à se défaire de toute étiquette »

Si Owlshake est né récemment, en réalité, le projet prend ses racines dans L’Atelier, agitateur des nuits bordelaises pendant 6 ans auparavant. Aujourd’hui, l’équipe intègre une dimension sociale dans ses activités avec le projet « Sous mon aile » : une mascotte nocturne qui « se solidarise à des associations qui nous tiennent à cœur en leur reversant une partie des bénéfices ou les impliquant dans la genèse des projets. » comme l’explique Aï Smash, l’une des tête-pensantes du collectif.

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PULSAR SYSTEM (techno)

Travailler en famille, trop difficile ? Pas nécessairement à en croire Kévin (Bertrance) et son cousin Paul (Wolverave) qui ont décidé de lancer en juillet dernier leur collectif : PULSAR SYSTEM. Ces deux férus de musique techno dont la passion remonte à leurs années collège veulent rendre accessible à tous et toutes ce style musical.

Loin des clichés associés parfois à l’univers de la techno, les deux cousins proposent une alternative pour se démarquer, en entremêlant différentes esthétiques, entre house, trance, acid ou techno. C’est aussi par leur choix d’espaces et de lieux (récemment la Cour Mably) que PULSAR se distingue au niveau local.

UNDER (techno)

UNDER n’est pas tout à fait basé à Bordeaux mais non loin ; sur le Bassin d’Arcachon. C’est là-bas qu’Enzo et Antoine lancent ce projet qui mélangent soirées techno et marque de vêtements. Organisant leurs premiers événements dans des bars du territoire (notamment à La Teste-de-Buch), le collectif grandit vite, au point d’inviter des références de la scène techno bordelaise lors de leurs soirées, comme récemment Marée Basse, ou encore l’artiste polonais EARGASM GOD lors d’un format ware house en septembre.

La partie textile est une part importante d’UNDER qui entend proposer des collections reflétant leur approche équilibre, en proposant « des pièces modernes et audacieuses qui s’inscrivent dans une identité locale forte. » Beaucoup d’ambition se fait ressentir de la part d’Enzo et Antoine qui ont réussi en très peu de temps à bâtir un communauté importante autour de leur collectif.