Sunbather, hardcore électronique signée de Limoges

Venu tout droit de Limoge, le groupe Sunbather s’inscrit dans une forme de punk électronique, très hardcore, du « post analogic electronic hardcore » comme on en voit peu en Nouvelle Aquitaine. Avec leur EP Tunnel of Love, le duo confirme un certain talent et un goût pour les sonorités 90’s.

Un duo mystérieux qui aura survécu au confinement comme il se doit. À la fois trash et mesuré, Sunbather prouve avec ce Tunnel of Love sorti sur le label En soirée je danse pas sa propension à l’hybridation. Ils s’inscrivent tous les deux dans une symbiose musicale, alliant leurs individualités pour en faire une force commune, très remarquable et inimitable. Des textes souvent hurlés, acharnés, mais une connexion très ambiance années 1990. Les Ludos (nom des deux énergumènes derrière le groupe) s’adonnent ici à des atmosphères plus ensoleillées que froides, très rétro. Après de nombreux autres projets qu’ils menaient avant cette rencontre, le duo vient marquer le coup comme un couple qui officialise son mariage, une vibe hard qui s’éternise encore aux tympans après l’écoute.

Six titres, c’est pile ce qu’il fallait pour faire valoir leur travail. Et avec une entrée en matière comme le titre « Nothing », le ton monte d’un coup. Entrée en tuilage puis hardeur chaotique et électronique. Le son fait directement penser à des groupes comme les Crystal Castles ou Snake River Conspiracy. Entre punk acéré, electro et fusion, quelques tons new wave notamment dans le titre « Warm Day », ou quelques touches rave, le duo débarque et casse tout sans qu’on s’y attende. Mélodies languissantes, énergie colérique, l’expression d’une fatalité ironique palpable, ils submergent l’auditeur de compositions futuristes et rétros à la fois, des morceaux qui pourraient à merveille s’allier artistiquement à un film de sci-fi ou à des délires cyberpunks. On les imagine bien en live mettre la salle à feu et à sang, abandonnant leur public dans une transe certaine.

Le morceau central « Gliding Log » en serait le parfait support : tournoyant, addictif, réaliste, le morceau résonne et se dessine comme une vibration continue qui fait monter toujours plus par son extatique sonorité. Un continuum avec « Please Please », titre décadent qui fait quant à lui monter de part sa mélodie énergique mais aussi redescendre dans un ostinato puissant. « Claws Out » est l’avant dernier morceau, une tension s’y ressent, comme un dernier discours avant la fin, comme une moment d’introspection nerveuse qui vient après une accalmie. Enfin, on boucle la boucle avec « Slow Dive », moment fatidique où le duo laisse la place à l’expression la plus poussée d’une colère par le biais de leurs mots tranchants, screamés, d’une instru urgente et poignante. Un EP sublimement réalisé, hard à souhait et particulièrement singulier dans le paysage de la scène musicale française.
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