Écoute en avant-première d’un morceau d’Amandine. Avec « Remis », extrait de son nouvel EP Maison 2 pièces attendu le 16 mai, l’artiste bordelaise mêle poésie intime et pop mélancolique pour offrir une musique délicate bien que rythmée.
Crédit photo : Lucie Bedu & Mathilde Rey
Avec sa musique intimiste, presque onirique, c’est un peu comme si Amandine ouvrait son journal intime pour qu’on puisse le lire. L’artiste s’apprête à dévoiler un EP bouleversant de sincérité, où six morceaux forts n’attendent qu’à être écoutés. En 2023, elle se faisait remarquer sur la scène bordelaise et néo-aquitaine grâce aux Campulsations et à la finale du tremplin des 2 Rives. Son univers musical, fruit de multiples inspirations, mêle chanson française et pop enjouée, porté par une plume poignante et des compositions souvent faites à l’oreille.
Parmi ces morceaux, « Remis ». Derrière son rythme dansant, le titre cache une mélancolie sourde. Amandine y explore les silences numériques, ces « remis » qu’on reçoit et dont on attend les réponses, mais dont l’absence est déjà un message. Sur des nappes synthétiques texturées, pour « avoir ce côté plus authentique » selon elle, « Remis » pose des mots justes, qui disent le vertige d’une époque ultra-connectée.
Les percussions légères, la basse discrète et les synthés aériens créent une atmosphère douce, presque vaporeuse. Le morceau bascule subtilement d’un tempo suspendu à une pulsation plus affirmée, comme si l’attente se transformait peu à peu en mouvement intérieur. Devenant ainsi le son le plus rythmé de l’EP. « Remis » résonne comme un écho générationnel : toutes les générations ont connu la non-réciprocité des rapports humains, mais il n’y a que la nôtre qui comprend ces fameux « remis », mêlant désillusion et mélancolie moderne. Avec ce titre, Amandine signe une chronique sensible de l’ère des notifications, où chaque vibration de téléphone porte un espoir, ou une absence, en vain.