Haut lieu de la scène indépendante et alternative locale, El Chicho anime avec panache Bordeaux depuis 2009. Basée initialement du côté des Capucins, la salle fait peau neuve en 2018 et se déplace dans le quartier Saint Paul avec un nouveau projet ambitieux, associatif et participatif. Pour l’occasion, son équipe lance une campagne de financement participatif sur Ulule.
Incubateur d’artistes émergents
Par sa taille et son fonctionnement, El Chicho est depuis ses débuts en 2009 un espace privilégié pour accueillir de nombreux groupes de la région bordelaise et d’ailleurs. Si on regarde dans le rétro et qu’on observe les artistes ayant foulé sa scène, il y a de quoi se réjouir : La Femme, François & the atlas Mountain, Moodoid, Johnny Borell, Petit Fantôme, Grand Blanc, Cléa Vincent, Bored Nothing, Pendentif, Odezenne, Underground Youth, Black Market Karma, Naxatras, Tess Parks… C’est grâce à cette typologie de salles qu’un grand nombre de formations parviennent à parfaire leur live ou à acquérir de l’expérience.
Quasiment dix ans plus tard, l’envie des programmateurs reste la même : offrir à Bordeaux un espace de concert à taille humaine mais qualitative et à l’écoute de l’émergence locale, tout en captant d’autres groupes en tournées, comme l’explique Maxime, qui travaille depuis deux mois sur le nouveau projet : « c’est hyper important de préserver des petits et moyens lieux qui permettent aux groupes indépendants en tour de faire une escale à Bordeaux et surtout aux groupes locaux de se faire la main et se tester sur scène avant d’attaquer des salles plus grandes. »
Résolument indépendant (aucun soutien public d’aucune sorte), El Chicho bouge car son équipe avait « envie de trouver un endroit mieux à tout point de vue. Mieux placé notamment : maintenant on est quartier Saint Paul, à proximité de Fernand lafargue » raconte Maxime. S’il a fallu environ 6 mois pour trouver ce nouveau spot, celui-ci semble ravir les heureux élus qui considèrent la salle « plus grande et mieux agencée. Et on était arrivé au bout du projet aux Capucins ». La difficulté de proposer un tel lieu au sein d’un centre-ville comme celui de Bordeaux réside notamment dans la cohabitation avec un voisinage pas toujours très bienveillant à l’égard de ce genre d’initiatives. C’est pour cela que l’équipe travaille fortement sur l’insonorisation de la salle, dans une cave en sous terrain, comme précédemment.