MXBX, ou l’art d’exposer à sa fenêtre

Rencontre avec MXBX, auteur-photographe bordelais à la joie de vivre incontestable. En novembre dernier, Max Dubois devait exposer une série photographique tout droit sortie de son road-trip aux États-Unis. Pour contrecarrer les dégâts culturels et sociaux du confinement, il décide finalement d’exposer à sa fenêtre un cliché par jour qu’il relaie ensuite sur ses réseaux. Pour en savoir plus sur son travail, petit tour du propriétaire.

MXBX, c’est un savant mélange d’enthousiasme et d’humilité. Le partage et l’enrichissement des liens sociaux et culturels tapissent son univers. Imprégné de la culture urbaine depuis l’adolescence, il débute dans son art par la photo de rue. Plus tard, c’est son penchant mélomane qui le plonge dans la photo événementielle pour le festival Relâche, lui permettant de professionnaliser sa passion. Après avoir intégré une tripotée de collectifs et bourlingué un peu partout, il s’installe en tant que coworker dynamique à PROJO , un espace de coworking dédié à la photo et à la vidéo.

Côte pacifique à l’argentique

L’auteur-photographe MXBX dévoile chaque jour un bout de sa nouvelle série photographique. Imbibée d’une ambiance road-trip américain (celui de l’auteur) et baptisée en ce sens « Hit The Road Max », la série dresse un tableau désertique des paysages outre-Atlantique. Le caractère incertain de l’argentique lui confère un air intemporel, comme si son grain venait s’immiscer dans l’engrenage du temps. Entre la prise et le développement des clichés, c’est l’attente qui donne son goût particulier à la découverte des images. Pour un photographe, embrasser les contre-temps à l’ère des réseaux sociaux, c’est risqué. Mais loin de la vitesse de diffusion d’Instagram, Max Dubois apprécie de se poser. Il approvisionne son compte avec recul et parcimonie, préférant une interaction plus authentique. C’est d’ailleurs chez Richy’s, un shop mettant régulièrement à l’honneur différents artistes sur ses vitrines, que MXBX devait divulguer ses photos en novembre. Pour prendre le contrepied des effets indésirables du confinement, le photographe s’est tourné vers une vitrine plus intime et minimaliste.


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Exposition et lèche-vitrines

C’est donc à sa propre fenêtre, renommée La Petite Galerie, que l’artiste expose. Révélatrice des pulsions voyeuristes (mais tout à fait saines, selon Max Dubois) que chacun connaît, la fenêtre est un haut lieu d’expression de la curiosité humaine. L’idée rejoint un précédent projet dans le cadre de l’exposition collective « Expolaroïd : le mois de la photographie instantanée » en avril dernier. Sans atelier à disposition, MXBX imagine avec un ami photographe un parcours urbain composé de points d’affiche aux fenêtres des habitants. Déjà à l’époque, l’esprit expo lèche-vitrines a germé.

Mais à défaut de pouvoir aboutir ce projet pour le moment, c’est une version plus restreinte mais non moins conviviale qui s’est mise en place rue Saint Nicolas. Le constat est simple : faiblement occultées par un rideau diaphane, personne ne résiste à l’examen des fenêtres pour y découvrir l’intérieur des quidams. Bien loin de condamner ces indiscrétions, Max Dubois y voit l’opportunité de relancer humblement les interactions humaines et culturelles de son quartier. Des interactions qu’il encourage à propager dans la métropole bordelaise en invitant chacun et chacune à afficher une image encadrée à sa fenêtre.


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