Entretien : 90 degrés, nouveau festival à Langon

Pour la première édition de son festival 90 Degrés, l’association Carré investit la ville de Langon, au Parc des Vergers le 28 mai prochain. Musiques rythmées et éclectiques, activités en plein air et offre culinaire locale sont au menu de ce festival en bord de Garonne. Pour en savoir plus, on a posé quelques questions à Jacques Dutilleux, membre fondateur et chargé de communication de l’association.

Crédits visuels : L’association Carré

Le Type : Salut Jacques ! Contente de voir émerger une association qui promeut la musique électronique, hors des sentiers battus, à Langon. Qu’est-ce qui vous a poussé à lancer cette initiative ?

Jacques Dutilleux : Cette aventure est née lors d’une soirée à Toulenne, entre amis. Au début de l’année 2021, les restrictions sanitaires sont levées et les souvenirs nostalgiques de nos soirées fusent. Nous avons beaucoup échangé sur ce que nous aimerions créer, le souhait de rassembler du monde autour de valeurs communes. Les idées s’échangent et c’est précisément avec Valentin Rateau et Yssa Perfandie que la volonté de s’associer va apparaître. Et de fil en aiguille, l’association Carré est née !

L’asso compte une vingtaine de bénévoles aujourd’hui, avec une moyenne d’âge 25 ans, et la plupart des membres étaient également présents à cette soirée. En tant que majoritairement Langonnais, avons organisé nos premiers événements à Langon. Nous voulions être dans la ville où tout est né.

L'équipe de l'association Carré
L’équipe de l’association Carré

Pourquoi cette volonté de promouvoir les musiques électroniques ?

La plupart des membres de l’association Carré écoutent de la house et de la techno. La musique électronique est un style de musique assez underground et parfois diabolisé par les personnes qui ne le connaissent pas. Nous voulons changer cette perception, élargir cette connaissance au grand public.

À Langon, la scène électronique est très peu représentée.

Jacques Dutilleux

La scène électronique bordelaise est assez riche, avec de nombreux acteurs. Comment décrirais-tu le paysage culturel de Langon ?

Je fais des aller-retour à Langon depuis un an seulement. Je dirais que la ville est très tournée vers le sport, notamment le rugby. Dans le milieu musical, la ville fait intervenir des groupes locaux dans les festivités mais la scène électronique est très peu représentée. L’idée est donc de faire découvrir de nouveaux sons et d’ouvrir l’esprit des locaux à cette culture.

Avec la crise sanitaire, ces dernières années ont contraint notamment la scène culturelle à se mettre en pause. Est-ce que ça a été un frein pour vous lancer ?

Au contraire, après deux ans de confinement, nous avons perçu un renouveau culturel. Or, à Langon, il y a beaucoup de personnes, mais pas d’offre musicale correspondant à nos envies. Nous voyons la musique électronique comme générateur de lien social et vecteur de valeurs importantes : l’amour, le respect entre toutes et tous, la bienveillance ou encore la préservation de l’environnement. C’est pourquoi, nous avons pris le virage de la musique électronique à 90°, pour relancer, à notre niveau, la ville.

À quoi renvoie le nom de votre association, « Carré » ?

Yssa, l’un des membres fondateurs, utilise beaucoup, voire à outrance, l’expression « c’est carré ». Ce sont des termes simples et positifs réunis en une expression, que nous souhaitons développer le plus possible dans le futur. Et avoir le plaisir d’entendre les personnes repartir de nos événements en disant que c’était carré !

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Le visuel du 90 Degrés festival

Vous arborez le mantra « planet and techno defenders », quel est le message que vous voulez faire passer ?

C’est un mantra simple, qui regroupe assez bien nos idées. D’un côté, « techno » renvoie à la musique électro. De l’autre côté, « planet » fait référence à nos valeurs en faveur de l’environnement. Nous avons la volonté de faire des réalisations responsables à long terme. Enfin, nos valeurs vont dans le sens « aimez-vous les uns, les autres et la nature » et soyons respectueux à leurs égards.

Vous n’avez pas encore soufflé votre première bougie et vous lancez déjà votre festival. D’où vous est venue l’idée ?

Depuis la création de l’asso, nous avons fait quelques dates dans des bars locaux et des soirées-mixes. Il faut aussi savoir que le Maire actuel avait organisé, à notre âge, des événements pour promouvoir la musique. C’est pourquoi, il y a 4 mois, en voyant notre dynamisme, la Mairie nous a proposé de créer un événement de plus grande ampleur. Langon, était la ville idéale car c’est le siège de notre association et nous pouvions laisser libre cours à notre imagination. C’est comme ça que notre journée-festival s’est lancée !

Pourquoi avoir appelé ce festival 90 degrés ?

C’est assez simple, il y a deux raisons. D’abord, sur le plan technique, les angles d’un carré sont à 90 degrés. Et sinon, côté température, ce sont les prévisions qu’il fera dans la foule le Jour J !

À quoi peut-on s’attendre au niveau de la programmation de cette journée-festival ?

Les artistes assureront près de 14 heures de musique, pour faire découvrir plus d’une dizaine de styles musicaux éclectiques et évolutifs. L’immersion musicale sera accompagnée de jeux grandeur nature pour petits et grands, dans une « chill zone ». Ça ira du simple jeu de cartes au tournoi de Mölkky, en passant par le palet breton et le mikado géant.

Nous sommes fiers de notre empreinte locale, c’est pourquoi nous avons imaginé les activités annexes liées au territoire. Un marché d’art mettra en lumière de nombreux artisans du coin, pour faire découvrir le macramé ou des œuvres d’art. De plus, il nous tient à cœur de proposer un festival engagé et responsable. Une green station sera donc proposée et présentera un stand de prévention et sensibilisation sur l’environnement. Elle sera tenue par le Sictom de Langon.

Tu soulignes l’importance du local avec la présence d’artisans et d’acteur·ices du territoire. Pourquoi est-ce important pour vous ?

Premièrement, c’est davantage éco-responsable de consommer local, de faire intervenir des acteur·ices et artisan·es du territoire (broderies, bijoux). Puis c’est une opportunité pour eux, qu’ils puissent gagner en visibilité et proposer leurs services. Aussi, nous savons par expérience que c’est assez compliqué de se faire une place dans le milieu musical. Donc, pour nous, c’est essentiel de faire jouer des groupes locaux afin de les faire connaître. Enfin, nous allons nous rapprocher de la mission locale afin de donner l’opportunité à des jeunes de s’insérer dans l’univers musical.

Qu’est-ce qui est prévu pour l’association Carré pour la suite ?

Des vacances ! Je pense qu’après le 28 nous allons nous octroyer un peu de temps pour accuser le coup. Après cela, bien entendu, nous allons reprendre l’organisation d’événements. À ce titre, nous sommes en communication avec la ville de Saint-Macaire et notamment le Château de Tardes.

Plus largement, nous souhaiterions élargir ces petits événements dans d’autres villes, toujours avec notre empreinte et notre vision. C’est-à-dire, des événements carrés, bon esprit, accessibles et de bonne qualité. Et bien entendu se rassembler chaque année à Langon, à la même période pour le festival.

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