Du 26 au 33 : rencontre avec le collectif Romanesque

Le jeudi 24 mars, Le Type organise sa première soirée club à l’IBOAT avec le format Scènes de France. L’idée ? Mettre en avant la diversité et la richesse des scènes locales françaises. Pour ce lancement, c’est le collectif drômois Romanesque qui est convié. Activistes de leur région où ils organisent des événements en lien avec les cultures électroniques, les membres de l’équipe reviennent dans cet entretien sur leur projet artistique et leurs projets en cours, juste avant leur date à Bordeaux où ils invitent le lyonnais Hyas.

Le Type : Pouvez-vous commencer par présenter Romanesque ?

Romanesque : On s’appelle Romanesque, on est nés dans la Drôme, à Roman-sur-Isère, une petite ville à côté de Valence. On a créé ce collectif il y a sept ans, en 2014 dans le but de dynamiser une ville qui n’était pas active dans le milieu des musiques électroniques. L’idée était d’organiser des évènements autour de la musique et tout ce qui gravite autour, on a même fait quelques évènements de sport, de culture, d’arts visuels.

Ça a attiré pas mal de monde, il y avait un peu d’engouement dans le coin, donc on a fait de plus en plus de dates. Ensuite, on a migré à Valence, la plus grosse ville du département. On a aussi commencé à mixer et donc à aller plus loin, Lyon, Grenoble, Paris… Maintenant on est cinq DJs : Je t’aime Rachel, Winston Wolf, Club Halieutique, Malice et Alex Autajon, aussi producteur du collectif. 

Quelles sont vos activités là-bas actuellement pour animer le territoire ?

Malgré le fait que nos événements marchent, on ne veut pas du tout lâcher le local, on veut accentuer les projets. Un nouveau lieu, qui s’appelle Le Comptoir Général, a ouvert à Valence, dont on gère personnellement la direction artistique. Ça permet de s’exprimer dans le cadre d’évènements plus récurrents, sans que ça soit Romanesque qui l’organise. C’est aussi un moyen d’avoir une programmation hebdomadaire sur ces types de musique. On fait deux-trois évènements éphémères, on mixe à l’échelle locale. 

Quel est l’état de la scène électronique du « 26 » ?

La scène électronique était déjà un peu présente avant qu’on arrive, on pense à Kiko, qui a une vibe tech house, deep, il a toujours été à Valence. Il y a eu aussi les anciens de Turbulence, qui étaient là juste avant nous. Nous, on a continué et accentué cette dynamique là pour organiser des évènements.

Vous avez d’ailleurs récemment lancé le « 26 soundsystem » ; ça vous tient à cœur de représenter ces couleurs ailleurs en France ?

C’est exactement pour ça ! On voulait représenter le département ailleurs que dans la Drôme pour que les gens soient interpellés, pour qu’ils voient que ça peut être un lieu intéressant dans la culture électronique. C’est Romanesque, Alex Autajon – même s’il fait partie du collectif on aime bien différencier les projets – et Baume.

Il y a une grosse scène électronique à Lyon, avec beaucoup de projets, tout ça tire la scène locale vers le haut.

Romanesque

Avec quelles autres villes avez-vous de bonnes connexions ? Lyon n’est pas très loin de la Drôme… Est-ce que la ville monopolise un peu trop les talents de la région ? En même temps d’autres villes comme Saint-Étienne ou Grenoble ont des scènes très actives : comment percevez-vous le dynamisme de la région globalement ?

On a beaucoup de connexions à Lyon. Deux membres du collectif y habitent, on ne réside pas tous dans la Drôme. On y est très régulièrement, on a beaucoup de potes dans le domaine de la musique : des producteurs, des DJs, des organisateurs (lire notre entretien avec LB aka Labat, un artiste lyonnais, ndlr)… C’est un peu la meilleure connexion qu’on ait. Lyon est forcément mise en avant en premier, il y a une grosse scène électronique, beaucoup de projets, mais elle peut aussi tirer la scène locale vers le haut.

Elle fait en quelque sorte rayonner la région ; si un petit collectif valentinois va mixer à Lyon, par exemple, ça peut donner de la visibilité. Ça permet aussi aux petits artistes de toucher à des infrastructures intéressantes. Ce n’est pas à Valence qu’on a des lieux comme Le Sucre ou Le Petit Salon, par exemple. Nous, on est un peu chauvin, on aime bien notre territoire. Même si on joue à Lyon, on vient de Valence, de Roman-sur-Isère. Mais ça reste un super outil de diffusion pour les artistes électroniques ! 

Il y a une véritable barrière au centre du pays entre l’Est et l’Ouest, et ça se ressent dans la musique, les transports, l’accessibilité, le mood des gens…

Romanesque

Pouvez-vous nous parler de la date prévue à l’IBOAT à Bordeaux le 24 mars ?

Jeudi 24 mars, c’est un événement en collaboration avec vous, Le Type ! Cette connexion avec votre média nous tient à cœur, et surfe sur notre envie d’exporter la Drôme en France. C’est aussi super intéressant de venir de « l’autre côté » de l’hexagone. Il y a une véritable barrière au centre du pays entre l’Est et l’Ouest, et ça se ressent dans la musique, les transports, l’accessibilité, le mood des gens…

C’est intéressant pour nous de porter la Drôme à Bordeaux, et qui plus est à l’IBOAT. Pour cette occasion là, on invite Hyas, qui a bien percé en France. On veut véhiculer par cet invité, cet ami, l’aspect familial et amical qu’il y aura dans la soirée.

Quels sont vos projets pour les prochains mois ?

On a pas mal de dates de prévu avec le 26 Soundsystem : Rouen, Le Havre, Paris, Toulouse, Marseille… Mais aussi avec Romanesque, à Paris et à Lyon notamment. Nous avons aussi un projet de festival itinérant cet été, du 9 au 12 juin. Il s’appellera le Romanesque Festival. Il se déroulera sur quatre jours, dans cinq lieux différents. Il y aura une esthétique musicale travaillée en fonction du lieu : par exemple, le jeudi, ça sera dans un gymnase de basket en collaboration avec un club, on travaillera la scène plus urbaine, hip hop… On prévoit 400-500 personnes à chaque fois environ, c’est la première fois, on découvre ! 

Un dernier mot ?

On a hâte d’être à Bordeaux, de découvrir un nouveau public. À jeudi prochain à l’IBOAT !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *