La Prune, c’est cette eau de vie fait maison, à l’aspect peu rassurant, qu’on vous sert à la fin d’un long repas déjà bien arrosé. Passée la première gorgée, on se surprend à en apprécier toute la subtilité. Sorti de nul part, ou presque, le projet éponyme du groupe de rap bordelais est à l’image de cette boisson qu’on a rarement l’occasion de boire. Dégustation.
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« Désolé, j’ai pas le profil du rappeur à la mode, je préfère me buter dans un bar, je suis marié à l’alcool »
A force de vendanger l’underground bordelais, en solo mais souvent côte à côte, les trois artisans du rap, Endé (rap et chant), l’Épicier (rap et chant) et Krab (production) ont fini par officialiser la naissance du groupe autour d’une bouteille de Prune millésimée. Après un premier morceau enregistré il y a un an, « Rappeur à la mode », les morceaux s’enchaînent jusqu’à former un projet prêt à être servi. Cette première récolte, baptisée La Prune (il ne s’agit que de ça), est disponible en libre cueillette sur Haute Culture depuis le 13 octobre.
« Je préfère sécher les cours, si le maître c’est Gims »
La Prune distille un rap aux arômes sombres et lancinants avec un fort degré de rimes. Vers après vers, et verre après verre, Endé et l’Épicier nous prouvent qu’ils ont de la bouteille. Entre egotrip et punchline, entre chant et rap, ils nous servent des rimes amères et sucrées, entonnées jusqu’à la dernière goutte. On savoure la technique et on sourit allègrement. La Prune, une mise à l’amende.
« Tu vas reconnaître le millésime des milles rimes, et pile j’arrive, je suis composé de mille épines et d’une pine qui pique t’as pine-co »
Entêtantes, les instrus font monter l’ivresse. L’ambiance est sombre et lente. La musique du Krab goûte le sale sud, plus que la côte ouest. D’Atlanta à Memphis, les saveurs sont là, la prune en guise de purple. On vous laisse apprécier le mélange. À l’apéro ou en digestif, un verre de prune ça ne se refuse pas. Santé !
Pour goûter La Prune, rendez-vous sur :
« Laisse-moi siroter la prune dans le re-ver »
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