Le 23 octobre 2020, au cinéma L’Utopia, se déroulera la toute première édition de Bordeaux Shorts, le festival international du film-minute et court-métrage de Bordeaux. Le 24 juin dernier, les films sélectionnés par un jury international ont été annoncés. Au programme, des créations issues des quatre coins du monde : de la fiction, de l’animation, de l’expérimental et du documentaire, tout cela sous différents formats : le film-minute, le film très court et le court-métrage.
Crédit : Big Brown’s TV Slap-Down! – Cable Hardin
Une première édition pour un festival à l’avenir prometteur
Producteur de Bordeaux Shorts, Jonathan Zsofi est directeur de cinéma et producteur de festivals de cinéma. Après son premier film, il a commencé à diriger l’équipe de The Ziggurat, un collectif international de réalisateurs, artistes et écrivains. Son œuvre s’étend sur les films narratifs primés dans des festivals haut de gamme et dans des publicités internationales. A ses côtés, Romain Claris, directeur du festival, est diplômé du Conservatoire Libre du Cinéma Français et est responsable du département vidéo de l’agence de publicité bordelaise Claris image builder.
Le film-minute, né au Brésil dans les années 70, constitue pour Romain un format très intéressant, qu’il a beaucoup pratiqué. Ses œuvres personnelles ont été récompensées lors de nombreux festivals de films internationaux (trois de ses films-minute ont notamment été sélectionnés lors du World One Minutes, le programme culturel officiel des Jeux Olympiques de Pékin, en 2008). Après avoir soumis un de ses films à la sélection d’un festival canadien et y avoir été primé en 2018, Romain a été contacté par Jonathan qui lui a proposé de créer un festival en France. Cette idée avait déjà effleuré son esprit il y a plusieurs années, mais par manque de temps et à cause de la pénibilité administrative, il n’avait pas déployé le projet. Après réflexion, il accepta de monter un festival en France, mais à la condition de le faire sur Bordeaux et de créer quelque chose de nouveau. C’est de cette façon qu’est né Bordeaux Shorts.
Souvent considéré comme un « tremplin » vers le long-métrage, le film-minute et le court-métrage constituent un véritable exercice et un art à part entière. Faire (très) court est souvent plus compliqué qu’on ne le croit et il y a une vraie volonté de la part de l’équipe de montrer que le format du film court (et très court) constitue véritablement un genre cinématographique et n’est pas seulement un « passage » obligatoire vers le long-métrage. L’évènement se veut un moment convivial, de découverte et permettant de mettre à l’honneur les réalisateurs professionnels mais aussi les amateurs. Les villes de Paris et de Lille possèdent déjà leur festival mettant à l’honneur le film-minute et le court-métrage. Avec son rayonnement artistique international, Bordeaux méritait également selon Romain et Jonathan un évènement cinématographique semblable.
Le court-métrage dans tous ses états
Le 24 juin 2020 ont été annoncés les 46 films-minute, films très courts et court-métrages sélectionnés parmi un large panel de films du monde entier (ce n’est pas moins de 870 court-métrages provenant de 65 pays qui ont été inscrits). La liste exhaustive des heureux sélectionnés est publiée sur le site internet du festival.
C’est le 23 octobre 2020 que débuteront les festivités : de 20h à 23h seront projetés les 46 films sélectionnés et à l’issue de la projection, 16 prix seront attribués par le jury international du festival, dont le Grand Prix spécial Construction Navale Bordeaux, toutes catégories et genres confondus. Les trois prix du public (un pour chaque format) seront annoncés le lendemain des projections sur le site internet du festival.
Ces réalisateurs sont souvent engagés et promeuvent la diversité à travers un cinéma universel et hétéroclite.
Les films sont réalisés et produits par des artistes émergents et indépendants du monde entier, des collectifs d’étudiants en cinéma, des professionnels, des amateurs… Ces réalisateurs sont souvent engagés et promeuvent la diversité à travers un cinéma universel et hétéroclite. Le but du festival est notamment de faire découvrir au public des œuvres qui ne sont pas déjà multi primées, c’est pourquoi le prix de l’inscription des films est volontairement très accessible (de 1 à 10 euros l’inscription pour un film). Une section iranienne (gratuite) a d’ailleurs été spécialement créée pour permettre aux producteurs iraniens, souvent en interdit bancaire à cause de la sanction économique en vigueur dans le pays, de pouvoir concourir dans des conditions tout à fait semblables à celles des autres participants.
Amour, homophobie, racisme, culte de la perfection et écologie sont autant de thèmes parmi tant d’autres qui sont abordés dans les court-métrages. Des sujets communs, actuels, traités sous différents angles et amenés plus ou moins subtilement, mais toujours avec une dimension cinématographique évidente. Selon Romain Claris, il est important de souligner la manière dont on raconte les choses et d’inviter le spectateur à la réflexion plutôt que de la lui imposer (une bonne partie des 46 œuvres sélectionnées sont disponibles au visionnage en accès libre sur internet).
Un lieu atypique et fort à propos
Pour sa première édition, Bordeaux Shorts se déroulera au Cinéma l’Utopia à Bordeaux le vendredi 23 octobre 2020 de 20h à 23h. C’est assurément un choix idéal et très cohérent pour l’occasion : véritable emblème du cinéma d’auteur et engagé, l’Utopia a tout de suite accepté d’accueillir le festival qui fait ses premiers pas. Situé en plein centre-ville, place Camille Jullian, et installé dans un lieu inattendu (une ancienne Église), l’Utopia est un cinéma indépendant classé « Art et essai ». C’est dans ce cadre atypique et chaleureux que sont proposés des films variés, des séances jeunes public et des soirées-débats depuis environ une vingtaine d’années.
Le cinéma possède un café, réputé pour sa qualité et sa convivialité. Il est également à l’origine d’une gazette éponyme qui présente le programme, les films à l’affiche et les évènements culturels du moment (danse, théâtre, concerts, expositions…). Elle est disponible au cinéma, dans de nombreux points de dépôts et est également consultable en ligne sur le site de l’Utopia.