Compositeur lando-bordelais, membre du collectif Multiverse, Easy Deviance dévoile son nouveau projet, un EP tourné autour du jazz. Six nouveaux morceaux à découvrir avec Bird Nest.
Le nouvel EP de Easy Deviance s’ancre dans cette musique emblématique de notre ère, jouée et reprise de façon multiple : le jazz, ou dans le cas de ce compositeur, du nu-jazz mixé au hip-hop dans une prouesse unique. L’artiste collabore avec Georges Folkwald, Hop:1 et Gerwin pour monter ce projet ambitieux et minutieux. Il évolue dans l’atmosphère particulière du jazz abstrait en allant vers une forme de trip hop planante et vecteur de l’imaginaire. Easy Deviance a notamment été très influencé par Pink Floyd, King Crimson ou encore de chez nous Chinese Man. Et c’est après de nombreux projets comme l’EP Onirism, le LP Waste in Space encore le LP Ashes of Time qu’il revient en 2020 après huit années de musique. Un compositeur qui fait dans l’électronique à coup de basses et sonorités de synthèse, il construit son univers avec une touche rétro mais futuriste, frôlant la touche lo-fi. Un EP avec plusieurs featurings qui vient se rapprocher d’une recherche expérimentale poussée sur fond d’un jazz moderne.
Avec un premier morceau déjà décliné en clip, « The Nest », Easy Deviance immerge tout le corps dans sa musique. Un titre détente, sensible, aux mélodies jazzy et résonnantes qui mettent déjà l’accent sur le style structuré et classe du musicien. Piano et beats tendus s’allient au groove imprenable de Georges Folkwald sur « Stay », une production qui contraste par la puissance de la voix, alors absente des compositions seules de Easy Deviance. Un solo électrique, fluide qui marque ce morceau d’une grande touche sensuelle. Une track suivi du morceau « Oiseau », plus aérien justement, avec ses nappes électroniques et ses petites touches d’écho mimant un oiseau en vol.
Un feat avec Hop:1 magique, introspectif avec pour protagoniste principal la voix du saxophone. Un caractère plus orchestral vient en suite avec « Inner Thoughts », un morceau à certains moments japonisants et épiques, qui monte et monte crescendo. Cinquième morceau de l’EP, « Journey into the unknown » porte bien son titre. En feat avec le superbe Gerwin, cette composition s’appuie une nouvelle fois sur la chaleur et la mélancolie du cuivre, une mélodie prenante figurant presque les pas d’un vagabond à la recherche de sensations. Puis vient l’apothéose, « Before sunrise » qui métaphoriquement met en tête des images de levé de soleil lent, un peu comme si on avait passé la nuit à écouter l’EP. Un EP magistralement exécuté et une nouvelle confirmation pour l’artiste Easy Deviance qui a encore bien réussi son coup.