Le collectif Slikke, porté par l’association gujanaise Kultoural (la même association portant notre média Le Type) organise du 1er au 6 juillet l’exposition Un Bassin silencieux ?, à la Galerie La Source de La Teste-de-Buch. Une exposition qui entend explorer des « horizons inconfortables » sur l’avenir du Bassin d’Arcachon à travers un dialogue entre 5 artistes et 5 scientifiques.
Crédit photo : Studio Hibou (photo retravaillée par une IA, par Kobe)
Le Bassin d’Arcachon : un territoire fragile
À l’image d’un monde en pleine transformation, le Bassin d’Arcachon est confronté à des menaces environnementales croissantes. Dans son Document d’information communal sur les risques majeurs (DICRIM, un document d’information préventive qui doit être établi par le maire d’une commune présentant des risques naturels et technologiques majeurs sur son territoire) de 2023, la commune de La Teste-de-Buch identifie cinq risques naturels majeurs pour son territoire : canicule, feux de forêts, inondations, phénomènes littoraux, et tempêtes. Autant de risques fragilisant l’équilibre de cet écosystème, aggravés parfois par les activités humaines et le changement climatique.
Des épisodes météorologiques extrêmes et des événements dramatiques viennent rappeler cette tendance. En 2022, des méga-feux ont frappé La Teste-de-Buch, l’une des communes du Bassin d’Arcachon, avec plus de 5 000 hectares de forêt ravagée. Ces dernières années, des tempêtes de plus en plus fréquentes et violentes ont frappées la région. L’érosion côtière et la montée des eaux accentuent les risques de submersion, tandis que l’exploitation croissante du littoral met à mal la biodiversité locale.
Un Bassin silencieux ? : pratiques artistiques…
Partant de ce constat d’un territoire en proie à ces mutations, le collectif Slikke (porté par la même association que celle du média Le Type) a pensé une exposition pour rendre compte de ces risques. Au total, Un Bassin silencieux ? réunit cinq artistes (un par risque) aux pratiques différentes, qui ont pu entrer en dialogue avec des scientifiques pour alimenter leur imaginaire et leur œuvre.
« Une façon d’ouvrir nos imaginaires à de futurs inconnus » évoque le communiqué de presse de l’exposition, grâce à des œuvres qui entendent se projeter dans des « horizons inconfortables sur l’avenir du Bassin d’Arcachon ». Sculptures sur bois (avec le testerin Ben Labassa), créations sonores (avec le compositeur FAYF), aquarelles (avec Claire Freyssac), installations et toiles de jutes (avec Sara Diquelou) ou photographies retravaillées par l’IA (avec le travail de Kobe et grâce aux photographies de Claire Médard, Fabien Gelle, Jenn G, Antonin Delbos, Mélanny Rodrigues et Nicolas Coutable) : des propositions très diverses tournées vers le même objectif : interroger l’avenir du territoire et éveiller les imaginaires.
… et regards scientifiques
Pour construire et façonner leur œuvre, chacun·e des artistes est entré·e en dialogue avec un·e scientifique. L’occasion de croiser les perspectives et d’alimenter l’imaginaire créatif des 5 talents. Arthur Guérin-Turcq (géographe de l’environnement à Sorbonne Université), Xavier Bertin (directeur de recherches au CNRS), Aurélie Maspataud (cheffe de projets sur les risques côtiers et le changement climatique au BRGM, en Nouvelle-Aquitaine), Sophie Lecacheux (cheffe de projet Risques littoraux au sein de la direction régionale de Nouvelle-Aquitaine) et Florian Clément (météorologue et animateur de la page Météo du Pays de Buch) ont ainsi contribué à l’élaboration de l’exposition, grâce à leur regard et leur expertise.
Présentée dans les 120 m² de la Galerie La Source de La Teste-de-Buch – un lieu qui accueille tout au long de l’année des expositions artistiques, culturelles et institutionnelles – Un Bassin silencieux ? s’inscrit dans une démarche de transmission et de sensibilisation, à la fois poétique et documentée.