L’artiste bordelaise Lal Tuna est l’invitée de la série Bordeaux-Kyiv Exchange, format collaboratif entre Le Type et la radio ukrainienne 20ft Radio. Un mix d’une heure explorant ambiances noise, atmosphères drone et sonorités folk.
C’est grâce au label amoursisterhood qu’on a découvert le travail de Lal Tuna. Il y a quelques semaines, elle sortait sur ce dernier son premier EP, Not Until The Innocence Lost Is Found. Avec Hugo Carmouze – compagnon de route fréquemment aperçu aux crédits des sorties de Flippin’ Freaks – aux manettes du mixage et au mastering, le projet dévoilait les contours de l’univers (entre drone, dark ambient et noise) d’une artiste vraisemblablement inspirée par une multitude de choses. À commencer par ses pratiques, entre photographie, réalisation de courts-métrages, exposition, édition de fanzine, poésie…
Hyper-active artistiquement parlant, on comprend mieux sa volonté de quitter la Turquie et sa capitale Istanbul il y a quelques années, alors qu’elle était âgée de 18 ans. Bridée dans son expression créative, elle explique que « c’est avant tout par peur de se sentir étouffée dans une certaine forme d’immobilisme artistique où les créateurs en viennent à « s’autocensurer » » qu’elle décide de venir s’installer à Bordeaux. Ici, elle s’implique rapidement dans la scène musicale alternative locale. C’est notamment au sein du Café Pompier – bastion des étudiant·es des Beaux-Arts de Bordeaux où elle étudie par ailleurs – qu’elle va se connecter à ce petit monde.
Pas étonnant dès lors de comprendre les ramifications artistiques de la jeune musicienne, qui côtoie au Café Pompier une scène rock dynamique. Le mix qu’elle a réalisé pour Le Type et 20ft Radio dans le cadre de la série collaborative de mixes Bordeaux-Kyiv Exchange témoigne de son approche. On y croise ambiances noise, atmosphères drone et sonorités folk, avec plusieurs de ses morceaux (avec entre autre une cover d’Opinion), ou certains de Have a Nice Life, The Microphones, Daniel Johnston, NEU!… Des influences qui laissent peu de doute sur le bagage culturel de l’artiste, riche et ouvert sur le monde.