Du 15 au 19 juillet, le cinéma Utopia et le Festival International du Film Indépendant de Bordeaux (FIFIB) allient leur amour du septième art pour proposer un festival de cinéma entre l’Église Saint-Siméon et le Barbey Village, en partenariat avec l’association La Petite Sœur. Au programme de Bleu Nuit : des projections en salle et en plein air, des animations, des DJ sets et de la restauration. On a sélectionné 5 films à aller voir lors du festival pour l’occasion.
Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde (Emanuel Parvu – Roumanie, 2024)
Nature frémissante, bord de mer, et village de pêcheur sur le Danube. Ce beau tableau détonne pourtant avec la violence vécue par Adi, jeune adolescent gay dans une société roumaine fermée à la pluralité des sexualités. Il se fait agresser après avoir flirté avec un homme et lorsque l’enquête policière dévoile sa vie intime, il est confronté à l’incompréhension brutale et stérile de ses proches. Avec Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde primé de la Queer Palm à Cannes, Emanuel Parvu signe une histoire touchante qui mérite toute sa place dans la programmation du festival.
- Mardi 16 juillet, 18h au Cinéma Utopia Bordeaux
Faites le mur ! (Banksy – États-Unis, Angleterre, 2010)
Entre documentaire et pied-de-nez cynique, Faites le mur ! est le premier film de Banksy. Le pochoiriste anonyme y retrace sa relation avec Thierry, l’homme derrière l’artiste Mr. Brainwash. Incité à se lancer dans l’art par Banksy lui-même, Thierry peut être considéré aujourd’hui comme sa propre création vivante. Constitué d’images d’archives prises par ce dernier, le film est une ode à la beauté éphémère de l’art urbain, aux galeries à ciel ouvert que sont les grandes métropoles. Il ouvre la réflexion sur le marché de l’art et ses spéculations sans fin, tandis que le street art qui appartient par sa nature à la rue en est de plus en plus extrait. À regarder absolument si dans Bordeaux votre œil s’attarde sur les fresques d’Alber, de Mr Poulet, ou sur Mimil le renard de David Selor.
- Mardi 16 juillet, 22h en plein air
La Garçonnière (Billy Wilder – États-Unis, 1960)
Le film aux 5 oscars, dont celui du meilleur film. Ce palmarès seul devrait suffire pour vous convaincre d’aller voir La Garçonnière, chef d’œuvre de Billy Wilder. Le réalisateur nous plonge ici dans la société américaine des années 1960, productiviste et humiliante, avec un humour noir à faire grincer des dents. Le gentil et naïf protagoniste, Baxter, désire si fort une promotion qu’il prête son appartement à ses supérieurs pour leurs ébats nocturnes et infidèles… « L’histoire d’un type qui s’élève dans le lit chaud laissé par deux amants » résume lui-même Billy Wilder. Le rêve américain vous avez dit ?
- Mercredi 17 juillet, 18h au Cinéma Utopia Bordeaux
Interdit aux chiens et aux italiens (Alain Ughetto – France, Suisse, Italie, 2022)
À la frontière entre la France, la Suisse et l’Italie, Interdits aux chiens et aux italiens est un voyage dans le monde du cinéma d’animation contemporain. Récompensé au festival d’Annecy, ce long métrage en stop-motion retrace le parcours d’immigrants italiens de la première moitié du XXe siècle. Ils doivent naviguer entre guerre, racisme et fascisme, en tant qu’héritiers d’une mémoire familiale emmêlée à des événements historiques ombrageux. À voir si vous aimez les arbres brocolis et les maisons en forme de courges (il faut savoir être un peu fantasque parfois).
- Mercredi 17 juillet, 22h en plein air
Les Graines du Figuier Sauvage (Mohammad Rasoulof – Allemagne, France, Iran, 2024)
« From today, I reside in cultural Iran, a boundless land built by millions of Iranians with an ancient history and culture in every corner of the world. They eagerly await to bury you and your regime of darkness in the depths of history. Then, like a phoenix, new life will begin from that soil. » écrit Mohammad Rasoulof. La soirée de clôture de Bleu Nuit s’annonce résolument politique avec la projection du dernier film du réalisateur iranien, Les graines du figuier sauvage. Accusé de « collusion à la sécurité nationale » et condamné à de la prison ferme, ce dernier a fui son pays en mai dernier, la veille du festival de Cannes auquel il était attendu. Son cinéma s’inscrit dans la Nouvelle Vague iranienne, sur les traces du génial Abbas Kiarostami. Critiques et jurys ont à maintes reprises reconnu son talent, ce qui laisse espérer un visionnage étourdissant. Les graines du figuier sauvage livre sur grand écran une famille divisée par l’attitude à adopter face à un régime injuste, absurde et répressif. S’entrechoquent alors sororité, loyautés familiales, et allégeances politiques…
- Vendredi 19 juillet, 20h15 au Cinéma Utopia Bordeaux