À partir du 8 novembre et jusqu’au 15 novembre, le festival Musical Écran revient à Bordeaux en défricheur de pépites musicales sur grand écran. Groupes cultes, figures oubliées et héroïnes rebelles : présentation de nos 5 coups de cœur pour cette onzième édition.
Crédit photo : Jessica Calvo
Desire: The Carl Craig Story (Jean-Cosme Delaloye, 2024)
Comment ne pas revenir sur cette figure incontournable de la techno ? Peut-être justement parce que Carl Craig est plus qu’une icône rapportée à un simple style musical. Repoussant les limites du genre, explorant les lieux et les sons qui l’entourent, le film nous montre comment il redéfinit sa recherche musicale en permanence, allant à la rencontre de publics différents dans des salles de concert classiques ou des festivals de jazz. Dans un portrait sobre et intimiste à découvrir à Musical Écran, le film révèle ainsi les questionnements créatifs et défis personnels d’un artiste, amoureux de sa ville Détroit, entre déclin et renouveau.
Goodbye Horses: The Many Lives of Q Lazzarus (Eva Aridjis, 2024)
Quand le personnage de serial killer apparait dans le film Le Silence des Agneaux, dansant et se maquillant sur les premières notes envoutantes du titre « Goodbye Horses », un sortilège semble avoir été jeté sur le destin de son autrice, Diane Luckey aka Q Lazzarus. Elle disparait du jour au lendemain. Que s’est-il passé, et qu’est devenue cette artiste, en 25 ans de silence soudain ? Ce film « coup de cœur du festival » cherche à comprendre, remettant en lumière les multiples vies de sa protagoniste, et lui laisse enfin nous raconter son histoire.
Le mystère Satie (Bastien Loukia, 2024)
Inclassable, précurseur, minimaliste : autant d’adjectifs qui pourraient être attribués au compositeur Érik Satie, qui avec ses compositions douces et introspectives faisait figure d’ovni au tournant du XXe siècle. Qui était ce musicien hors-norme, qui avait mis au point sa propre écriture musicale, et comment a-t-il évolué au sein de la bouillonnante scène artistique de la Belle Époque ?
Mêlant archives et témoignages, le film de Bastien Loukia tente de dessiner le portrait d’un artiste insaisissable et montre « l’immense influence que le musicien exerça et exerce encore aujourd’hui sur les artistes de tout horizon ».
Pauline Black: A 2-Tone Story (Jane Mingay, 2024)
Artiste libre et joyeuse, autant que politique et engagée, Pauline Black a su s’imposer sur la scène foisonnante du ska londonien de la fin des années 1970. Enfant métisse et adoptée issue des quartiers populaires de l’East End de Londres, elle change de nom pour le patronyme « Black » et devient autour de l’année 1979 la chanteuse charismatique du groupe The Selecter, sur le fameux label 2-Tone -qui abrite des groupes comme The Specials ou Madness.
Dans une époque empreinte de mouvements sociaux et de révolution punk, elle affiche attitude, force voix et style, revendiquant une identité propre « qu’elle façonne et fait grandir au cours du temps ». Entre fierté, révolte et joie collective, le film capte toute l’énergie vibrante et créative qui a fait d’elle une figure incontournable et rayonnante de la scène londonienne.
Pavements (Alex Ross Perry, 2024)
Groupe culte des années 1990 pour une bonne partie des aficionados de rock indé, Pavement, le groupe emmené par Stephen Malkmus, a marqué son époque avec ses mélodies sinueuses et ses rythmiques déglinguées, mais toujours vivaces à en croire sa récente tournée mondiale à guichet fermé.
S’attachant les services d’un Alex Ross Perry, véritable cinéaste indépendant ayant fait ses preuves avec des films comme Listen Up Philipp, Queen of Earth ou le déjà rock’n’roll Her Smell, Pavements prend le parti du flou artistique mi-réel mi-fiction, en mélangeant images d’archive, acteurs jouant le rôle des membres du groupe et making off d’un biopic hollywoodien. Un film musical et expérimental en quelque sorte, écrit à quatre main par Stephen Malkmus lui-même et son réalisateur, qui devrait donc bien ressembler au final à du Pavement.
